Plusieurs raisons expliquent la situation de cinq étudiants bloqués à Agra en Inde. Principalement le fait qu’ils ne se trouvent pas sur la liste prioritaire des personnes devant être rapatriés. Il y a aussi le fait que les places sont limitées à bord de l’avion d’Air Mauritius. Enfin, qu’il n’est pas possible de bouger un avion pour ne récupérer que cinq personnes à Agra
Parmi les Mauriciens toujours bloqués en Inde se trouvent cinq étudiants à Agra dans le nord de la Grande péninsule. Ils souhaitent tous rentrer à Maurice. Mais ils ont appris que si un deuxième vol de rapatriement est prévu, ils ne devraient pas se trouver de place à son bord. « Ils devront prendre leur mal en patience », selon le porte-parole officiel du gouvernement mauricien
Ces cinq étudiants nous ont adressé un courriel pour expliquer leur détresse : « Nous devions rentrer depuis le 3 mai au terme de nos études. Nous avons nos billets retour. Nous avons appris qu’il y a un deuxième avion attendu en Inde, mais qu’il ne prendra à son bord que les personnes âgées et ceux sous traitement médical. Les étudiants ne figurent pas encore sur la liste prioritaire. »
Quinze étudiants sont rentrés, pourquoi pas nous ?
Dans leur correspondance, ces étudiants expriment leur déception : « Nous avons appris à travers la presse mauricienne que quinze étudiants ont pu rentrer à Maurice. Et aussi que la priorité est accordée aux étudiants en détresse. Mais ne sommes-nous pas dans la même situation ? » protestent les cinq étudiants.
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Ils livrent aussi à d’autres commentaires :
« La situation est très difficile. Nos courriels et nos appels auprès de la Haute Commission de Maurice en Inde restent sans réponse. Nous voulons rentrer sur le deuxième vol. Notre université est disposée à nous emmener jusqu’à Delhi. »
Le nombre de places limitées à bord du Paille en Queue
Karl Mootoosamy, conseiller au ministère des Affaires étrangères, précise que le nombre de places à bord de l’avion est limitée. « Il y a plus de 500 Mauriciens qui se trouvent encore en Inde. Malheureusement, nous ne pourrons rapatrier que 150 personnes. La priorité ne sera accordée qu’aux personnes malades, celles qui ont été envoyées par le gouvernement pour suivre des traitements, aux personnes âgées et aux étudiants en détresse.
« Nous savons que la situation est difficile, mais le gouvernement fait tout ce qui est possible pour permettre à un maximum de personnes de rentrer à Maurice. Il faut comprendre que, pour des raisons de sécurité sanitaire, l’avion ne peut accueillir qu’un nombre limité de passagers. »
Les étudiants invités « à tenir le coup »
Karl Mootoosamy invite donc les Mauriciens qui ne pourront pas revenir sur le deuxième vol de prendre leur mal en patience. « Nous avons un profil pour tous les Mauriciens en Inde, avec leurs noms, adresse et leurs conditions de vie. Je leur demande de tenir le coup. Cela pourra prendre environ trois semaines. Je sais que la situation n’est pas facile en Inde. Nous devons donc attendre que les choses s’améliorent. »
Le conseiller au ministère des Affaires Étrangères souligne qu’il y a plusieurs facteurs à prendre en compte en matière de rapatriement. « Le deuxième vol devrait faire le trajet ‘Maurice – Chennai – Mumbai – Maurice’ ou ‘Maurice – Mumbai – Chennai – Maurice’. Les vols passent toujours par Mumbai pour assurer l’approvisionnement de Maurice en médicaments. Agra est très loin et les trains en Inde n’opèrent pas normalement. Comment ces étudiants parviendront-ils à rejoindre Chennai ? Même s’il y a un train, un si long voyage, où les consignes sanitaires ne pourraient être respectées, poseront un risque additionnel de contamination.
« Il faut être réaliste. L’avion ne pourra pas se rendre à Agra pour ne récupérer que cinq personnes. Cela implique un énorme coût et Air Mauritius a aussi ses contraintes », souligne en conclusion Karl Mootoosamy.
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