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Escroquerie alléguée : millionnaire, il se retrouve sur la paille

Le document bancaire envoyé à Salim T. et ses proches. Salim T., 52 ans, se retrouve désormais sans rien.
  • Une plainte déposée contre un homme d’affaires 25 ans après les faits 

Séduits par les idées commerciales d’un homme d’affaires, Salim T. et ses proches investissent des millions. Or l’homme serait parti avec leur argent, les laissant sans rien. Vingt-cinq ans après les faits, ils se sont tournés vers le CCID et l’ICAC.

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Il avait le capital, mais pas les idées. Son partenaire d’affaires, en revanche, avait de grandes idées. Et Salim T., 52 ans, et ses proches ont cru en lui. Jusqu’à finir sur la paille…

Le 21 décembre 2021, Salim T. et son beau-frère Sheik, accompagnés de leur homme de loi, Me Hawaldar, se sont rendus au bureau du Central Criminal Investigation Department (CCID). Ils ont fait une déposition pour embezzlement contre l’homme d’affaires. 

Ils lui reprochent de les avoir bernés en les faisant investir des millions de roupies, qu’il a détournées à son profit. Ils expliquent avoir donné leur villa comme garantie hypothécaire et remis la somme de Rs 16,9 millions à l’homme d’affaires.

Salim T., marié et père de trois enfants, est issu d’une famille aisée. Or la vie de cet habitant de Plaine-Verte a basculé et sa fortune est partie en fumée après que son associé l’aurait escroqué. Tout a commencé en 1997, lorsque son beau-frère Sheik, 52 ans, le présente à son partenaire d’affaires. « Mon beau-frère m’a expliqué que son partenaire avait quelques idées commerciales qu’il souhaitait développer. Il était sympathique et a discuté de divers projets qu’il voulait entreprendre. Il m’a demandé, ainsi qu’à mon beau-frère, de réunir le capital », raconte Salim T. 

Il dit avoir été séduit par les idées de l’homme en question. « Il avait besoin de Rs 1 million. Nous avons parlé avec d’autres proches à la maison et nous avons accepté de lui remettre l’argent. » 

Quelques semaines après, selon Salim T., l’homme d’affaires leur aurait fait une nouvelle proposition de business. Cette fois-ci, il comptait importer de Chine des produits électroménagers à des prix concurrentiels, qui seraient à la portée de tous. Pour ce projet, il lui fallait Rs 10 millions. « En retour, il a proposé de nous payer des dividendes de Rs 1 million par an », poursuit Salim T. 

Séduits de nouveau, ce dernier et son beau-frère Sheik décident d’investir. Afin de pouvoir réunir une telle somme d’argent, Salim T. convainc sa belle-mère, connue comme Kala, de mettre leur villa familiale, Villa Sarazy, située à Pointe-aux-Piments, sous garantie bancaire. 

Selon les documents bancaires que Salim T. a produits, du 8 juin 2000 au 24 juin 2004, la banque leur a accordé, à trois reprises, des prêts totalisant Rs 16,9 millions. Tout l’argent a été transféré sur le compte de la compagnie d’importation électroménager que l’homme d’affaires avait créée.

Selon Salim T., de 1997 à 2004, ils ont perçu des « dividendes ». Mais en 2004, après avoir contracté un dernier emprunt de Rs 8 millions, somme remise à l’homme d’affaires, ils n’ont plus rien perçu. « En 2005, il a dit qu’il faisait faillite et a fermé la compagnie. Mais la banque nous a informés qu’il avait transféré tout l’argent sur le compte d’une autre compagnie qu’il avait créée », déclare Salim T. Remonté, il lance : « Li pou bizin vinn explik ICAC ek CCID si nou pe koz manti parski labank ena tou prev sa bann virman-la. »

En attendant, Salim T. et ses proches paient les pots cassés. Après leur avoir notifié à plusieurs reprises le retard dans le remboursement, la banque a menacé de saisir la villa familiale. « Nous n’avons eu d’autre choix que de vendre la villa pour rembourser la banque. Aujourd’hui, nous n’avons plus rien et l’homme d’affaires ne veut pas nous recevoir, ni nous rembourser au moins une partie de notre argent. Pourtant, il a créé une nouvelle compagnie et jongle avec des millions », regrette Salim T.

Si le CCID a déjà ouvert une enquête, Salim T. et son beau-frère Sheik se sont également tournés vers l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Convoqués le 9 août dernier, ils n’ont pu s’y rendre. Un autre rendez-vous est prévu prochainement. 

L’homme d’affaires injoignable

Nous avons essayé de prendre contact avec l’homme d’affaires en passant par sa secrétaire. Nous avons aussi téléphoné directement à l’homme d’affaires sur son portable, mais en vain. Il demeure injoignable.

 

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