Agronome de formation, Éric Mangar explique que c’est la mauvaise utilisation des produits chimiques qui a privé la terre agricole de sa capacité à retenir l’eau de pluie et provoqué sa perte en nutriments naturels. Il prône l’utilisation d’engrais naturels pour redonner à la terre sa fertilité.
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Selon des planteurs, les grosses pluies ont fini par appauvrir la terre...
Il est regrettable que de nos jours, les planteurs n’utilisent pas suffisamment de fumier naturel. Pour une question pratique et surtout pour augmenter leur production, ils préfèrent les fertilisants chimiques. Or, l’utilisation intempestive des produits chimiques a fini par priver la terre de sa capacité de retenir l’eau. Ce qui explique que l’excès de l’eau de pluie a fini par laver la terre tant de ses éléments naturels que des produits chimiques qui ont été ajoutés pour des besoins agricoles. D’où l’exaspération des plusieurs planteurs qui ont subi des pertes avec les grosses pluies. Leurs fertilisants, semences et autres ont été balayés par l’eau de pluie.
Quels sont les principaux nutriments qui sont affectés par l’eau de pluie ?
La terre est composée de plusieurs nutriments naturels essentiels pour la bonne santé des plantes. Il y a le nitrogène (azote), essentiel pour la verdure, la potasse pour le développement de la racine et le phosphore qui accroît la photosynthèse, sans compter les micro-éléments utiles pour le métabolisme de la plante. Il y a aussi des bactéries qui sont essentielles pour l’enrichissement du sol. L’utilisation des produits organiques aide la terre à se reconstituer de ses nutriments naturels.
Y-a-t-il un moyen naturel pour enrichir la terre, ou doit-on obligatoirement avoir recours aux produits chimiques ?
D’abord, il faut donner du temps à la terre agricole de se reconstituer de ses éléments naturels. On peut y ajouter du compost naturel, en particulier un mélange de fumier d’origine animale et végétale.
Plusieurs plantations de légumes ont été ravagées par les grosses pluies d’où une importante perte financière pour les planteurs. Y-a-t-il un moyen de limiter les dégâts ?
Durant la saison pluviale, il faut adopter une autre méthode de production pouvant prévenir au maximum l’érosion et l’appauvrissement de la terre. Dans la pratique, il faut planter des lianes comme la calebasse, la pipangaille, le concombre dont les feuilles couvrent la terre et diminuent l’impact de la pluie. Et entre, on peut produire pomme d’amour, les laitues et le haricot, entre autres. Dans le temps, on plantait aussi des muguets et des vétivers en bordure des plantations pour prévenir l’érosion. Une pratique qui a cessé de nos jours et qu’on doit sérieusement reprendre avec le changement climatique qui nous affecte de plus en plus. Je pense aussi qu’il faut encourager les familles mauriciennes à produire leurs propres légumes dans les bacs afin qu’elles peuvent facilement faire face aux temps difficiles. En passant, j’attire l’attention sur le fait que la politique d’urbanisation mal planifiée est à la base des inondations qui ont ravagé des plantations.
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