Entretien des toilettes sur les plages : le contrat de New Cleaning Service Ltd de Rs 12,5 millions résilié

Quelques mois après avoir octroyé un contrat de Rs 12,5 millions à New Cleaning Service Ltd, pour les trois prochaines années, les autorités ont décidé de le révoquer. Cela pour mauvaise performance. Le manager de la compagnie parle de « véritable coup dur ».

« The Ministry wishes to inform you that your company has failed to take remedial actions within the time frame given to you… » C’est ainsi que le ministère de l’Environnement et la Beach Authority ont décidé de résilier le contrat de New Cleaning Service Ltd. Cette société de nettoyage avait décroché le contrat, le 3 mars 2017, pour «  Cleaning and maintenance of toilet blocks on Public Beaches – Lot 3 », soit l’entretien des toilettes publiques sur les plages s’étendant du Morne au Bouchon en passant par Baie-du-Cap.

Cette décision faite suite à une mauvaise performance de la compagnie de nettoyage, affirme une source proche du dossier. « Nous voulons lancer un signal fort à ces compagnies de nettoyage. New Cleaning Service Ltd avait décroché le contrat, mais après plusieurs fautes de performance, nous l’avons mise en garde. Malgré cela, elle n’a pas respecté les conditions de son contrat », confie notre interlocuteur.

Reproches en six points

Dans le même souffle, il précise que les autorités n’accepteront aucune faute en cette période estivale où les plages seront très fréquentées. « Il faut que le public soit satisfait du service offert par les compagnies de nettoyage. Nous ne pouvons accepter que les toilettes soient mal entretenues, surtout à une période où le public se rend fréquemment à la mer. »
Ainsi, quelques mois après avoir octroyé ce contrat pour une durée de trois ans, les autorités ont adressé des  reproches en six points à la société New Cleaning Service Ltd, nommément

(i) failure to keep toilets clean at all times leading to emanation of foul odour,

(ii) failure to provide adequate personnel to clean toilet,

(iii) failure to repair leaking of water pipes,

(iv) failure to empty septic tank and cess pool leading to polluting the beach with waste water,

(v) failure to repair infrastructure, plumbing system and lighting system et (vi) closing of toilet blocks during operational hours and leaving some toilets unattended on several occasions without informing Ministry.

De plus, les autorités ont informé la direction de New Cleaning Service Ltd de sa mauvaise performance un mois seulement après avoir octroyé le contrat. « Furthermore, the liquidated damages for non-performance for the month of April 2017 was 26.9 % and has exceeded 10 % as prescribed at Clause 1.7 (e) of the General Conditions of Contract. »

Contactée, la direction de la Beach Authority n’a pas souhaité de faire de commentaire. Quant au ministre de l’Environnement, Étienne Sinatambou, il est resté injoignable.

La direction de New Cleaning Service Ltd parle de « boycott »

Le General Manager de la société de nettoyage, Kaviraj Neeloo, ne cache pas déception. Le Défi Quotidien l’a sollicité après la résiliation de son contrat. Il allègue que cette décision vise à favoriser une autre compagnie. « Il y avait une autre compagnie qui protestait contre le fait que ce contrat nous avait été alloué. J’avais demandé à la Beach Authority un délai en raison de cette protestation et d’un déplacement à l’étranger. Mais les autorités m’ont ordonné de commencer le travail. Ce n’est que le 17 mars que nous avons débuté et j’avais embauché des employés d’une autre compagnie pour ce contrat », explique-t-il.

Kaviraj Neeloo avance, par la suite, que même certains employés fraîchement recrutés l’ont également boycotté. « J’ai fait une erreur de recruter certaines personnes. Elles voulaient que leur ancienne compagnie décroche ce contrat. Raison pour laquelle plusieurs manquements ont été notés. Certaines ont refusé d’accomplir leur tâche », lâche le General Manager, avant d’ajouter : « Nous avons reçu notre première tranche de paiement en retard, soit une somme de Rs 404 000. Les 29 employés étaient mécontents car ils n’avaient pas encore reçu leur salaire », affirme cet homme qui compte 30 ans d’expérience dans ce domaine.