Un second réseau de faussaires est en passe d’être démantelé. Composé d’informaticiens, il fabriquerait des « templates » de faux permis de conduire portant uniquement la signature d’un sergent de police. Plus de 660 faux permis produits par ce réseau seraient en circulation.
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La boîte de Pandore a été ouverte. Depuis, interpellations et saisies dans l’affaire des faux permis de conduire ne cessent de pleuvoir. Un second réseau de faussaires, composé d’informaticiens, est en passe d’être démantelé. Le Central Criminal Investigation Department (CCID) a découvert, au cours de son enquête, que plus de 660 faux permis de conduire fabriqués par ce réseau sont en circulation.
Ces documents falsifiés porteraient une copie scannée de la signature du sergent de police Barlen Munsami affecté à la Traffic Branch. Ce dernier a rapporté cette maldonne au CCID il y a deux semaines, c’est-à-dire dès qu’il a découvert le pot aux roses. De faux permis et des documents vierges comme ceux utilisés pour produire de véritables permis ont été saisis. Ils ont été envoyés à la Handwriting Section du CCID pour être analysés. Les tests préliminaires confirment qu’il s’agit bel et bien d’une reproduction scannée de la signature du sergent.
Il existe même sur le Web des modèles de permis de conduire vierges sans la photo du détenteur ni le nom, et qui portent uniquement la signature scannée de Barlen Munisami. L’enquête du CCID s’oriente vers la publication de ces templates. Les faux permis fabriqués par ce réseau seraient monnayés entre Rs 10 000 et Rs 50 000 sur le marché après commande.
Selon l’état-major de la Traffic Branch, certains aspirants conducteurs sont disposés à payer le prix fort dans l’unique but d’obtenir le permis sans avoir à passer l’examen de conduite. La plupart des détenteurs de faux permis ne détiendraient aucune notion, ou presque, de conduite. La majorité sont des autodidactes ou ont appris les rudiments de la conduite auprès de moniteurs d’auto-école au noir.
D’autres interpellations
Dans le cadre du volet de son enquête axé sur le premier réseau démantelé, le CCID a déjà cuisiné une dizaine de détenteurs de faux permis la semaine dernière. Les ordinateurs portables des deux présumés cerveaux de ce réseau, arrêtés il y une semaine, ont été passés au crible. L’identité d’un millier de personnes ayant sollicité les services des escrocs présumés a été analysée. Des interpellations auront lieu dans le courant de cette semaine.
Les officiers de la Traffic Branch dont les signatures figurent sur les permis de conduire falsifiés seront eux aussi interpellés pour les besoins des deux enquêtes en cours. L’une est menée par le CCID et l’autre par la Land Fraud Unit. Les enquêteurs tenteront de déterminés si les officiers sont « impliqués dans l’octroi » des faux permis. « L’enquête déterminera s’il y a une quelconque complicité de la part d’officiers de la Traffic Branch dans l’octroi des permis de conduire falsifiés », a dit l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office dans une déclaration.
Sollicité pour sa réaction au sujet de l’affaire, le commissaire de police, Mario Nobin, nous a orientés vers le Deputy Commissioner of Police (DCP) Mukhtar Din Taujoo, responsable de la Traffic Branch. « L’enquête est menée en toute indépendance par le CCID. Nous ne savons pas, à ce stade, si des policiers affectés à la Traffic Branch sont de mèche avec les présumés escrocs dans l’octroi des faux permis de conduire. Si tel est le cas, ces officiers devront assumer leurs responsabilités », a indiqué Mukhtar Din Taujoo.
Il a réitéré le fait que les agents de police chargés des contrôles routiers ont reçu pour instruction de scruter plus minutieusement les permis de conduire. « Ils seront analysés et les détenteurs de permis porteurs d’anomalies seront inquiétés », a prévenu le responsable de la Traffic Branch.
Taxis, autobus et camions pas épargnés
Après les voitures, la gangrène des faux permis de conduire s’étend aussi aux autobus, aux camions et aux taxis. Pas plus tard que la semaine dernière, quatre individus détenant de faux permis de conduire de taxis ont été interpellés par la police. Ce volet de l’enquête suit son cours.
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