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En hommage aux victimes de la Covid-19 : les lanternes volantes remplaceront les pétarades cette année 

Quelques Mauriciens dérogeront à la tradition de sonner des pétarades pour accueillir 2022. À travers cette initiative, ils sympathisent avec les familles faisant le deuil d’un proche décédé de la Covid-19. Certains allumeront une lanterne volante comme alternative. 

Le nombre de Mauriciens décédés de la Covid-19 en 2021 choque plus d’un. Plusieurs familles sont en deuil. D’autres passent par une situation financière difficile. Les conséquences de la pandémie font que beaucoup n’ont pas le cœur à la fête. 


Manshina Mootien a commandé des lanternes volantes.
Manshina Mootien a commandé des lanternes volantes.

Lanternes volantes à la place des pétarades

Manshina Mootien, 31 ans, a une pensée spéciale pour sa bonne amie dont la maman a succombé de la Covid-19 quelques semaines de cela. « C’est une épreuve difficile pour mon amie. D’autres familles souffrent de la perte d’un proche de la Covid-19. Cela me fend le cœur. Dans ce moment douloureux, il est difficile de faire éclater les pétards », souligne cette habitante de Saint-Julien Village. 

Manshina Mootien trouve que les pétarades sont synonymes de célébrations. Donc, elles ne sont pas appropriées dans des moments de tristesse. « Beaucoup de familles ont vu leurs proches souffrants de Covid-19 admis à l’hôpital. Elles ne savaient pas même pas que ce serait la dernière fois qu’elles allaient se voir. Comment ne pas avoir de la peine pour ces familles », se demande-t-elle. Symboliquement, ce jour-là, elle allumera deux lanternes volantes qu’elle a commandées en ligne. « La lanterne contient une petite bougie. Elle sera illuminée en hommage aux victimes de la Covid-19 et des familles endeuillées. Je vais les allumer le 31 décembre à minuit et je les verrai monter au ciel », dit cette femme au foyer. C’est ainsi qu’elle et son époux montreront leur solidarité envers les familles affectées par la pandémie. 

De plus, ajoute notre interlocutrice, les pétards représentent un gaspillage d’argent. « Au lieu de brûler cet argent, ce serait judicieux d’en faire don à une organisation non-gouvernementale œuvrant pour le bien-être des moins privilégiés », estime Manshina Mootien. 


Étudiante en médecine, Nidhi Hanjary allumera aussi des lanternes.
Étudiante en médecine, Nidhi Hanjary allumera aussi des lanternes.

Sympathiser avec les familles affligées

Idem, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, Nidhi Hanjary, 24 ans, habitante de La Rosa, allumera des lanternes volantes. Ce sera sa façon de sympathiser avec les familles affligées par la Covid-19 et de rendre un hommage aux personnes décédées par le nouveau coronavirus. Cette étudiante en médecine est témoin de cette souffrance, car elle fait actuellement son stage dans un hôpital de l’île. 

Notre interlocutrice ajoute que « les patients ont souffert des symptômes de la Covid-19. Certains ont malheureusement perdu la vie. Le personnel médical fait de son mieux pour que chaque patient regagne son domicile en bonne santé. Par respect aux victimes, à leurs familles et à ceux qui sont au front pour combattre la pandémie, j’ai pris la décision de ne pas sonner des pétards », précise cette habitante de La Rosa. D’ailleurs, ses parents sont les premiers à en avoir eu l’idée. « Je salue leur initiative », dit Nidhi Hanjary. 


Jean-Luc Ambroise allumera une bougie.
Jean-Luc Ambroise allumera une bougie.

Une minute de silence

« Malgré les fêtes, la fin d’année n’est pas joyeuse », souligne Jean-Luc Ambroise, 39 ans. Tous les ans, il fait éclater les pétards « canon » et le filoir de pétards rouges. « Ce ne sera pas le cas ce vendredi. Je ressens la peine des familles endeuillées et des personnes qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie. C’est un moment difficile pour pratiquement chaque famille », rappelle cet employé de l’hôtellerie. À minuit, il se recueillera et gardera une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de la Covid-19. Il aura tout aussi une pensée spéciale pour les patients. 


Pas de feux d’artifice pour Radio Plus

Radio Plus est de tout cœur avec les familles endeuillées et ceux dont le quotidien a été affecté par la pandémie. « Nous accompagnons nos auditeurs dans les moments de joies et de peines. Par respect pour les familles endeuillées, nous accueillerons 2022 dans la sobriété. Ce 31 décembre, après le concert traditionnel, Radio Plus n’allumera pas de feux d’artifice. Nous allons garder une minute de silence à minuit », explique Venen Coolen, directeur d’antenne de Radio Plus. 


Pour la deuxième année consécutive, Sébastien Latreille ne sonnera pas de pétards.
Pour la deuxième année consécutive, Sébastien Latreille ne sonnera pas de pétards.

Souhaiter uniquement une « bonne année »

Pour le deuxième réveillon consécutif, Sébastien Latreille, 34 ans, ne sonnera pas de pétards. Cet ingénieur en informatique en a pris l’initiative dans le but de protéger les chiens et l’environnement. De plus, la fumée des pétards est nocive pour ses poumons, car il est asthmatique. « Cette année, la Covid-19 a fait plusieurs victimes à Maurice comme dans le monde. Nous ne pouvons pas nous réjouir pendant que certaines familles pleurent la disparition d’un membre de la famille. Par respect à ces deuils, je n’allumerai pas de pétards », rappelle cet habitant de Quatre-Bornes. 

La résolution de Sébastien Latreille est de souhaiter uniquement une « bonne année » aux membres de sa famille à minuit pile. « Les années précédentes, on déroulait le filoir de pétards à l’extérieur de la maison. En le faisant éclater, on exprimait notre joie d’accueillir le Nouvel An. Depuis 2020, l’ambiance festive n’est pas au rendez-vous en décembre », observe-t-il. Cependant, il songe à allumer une bougie sur la terrasse lorsque la Terre entamera une nouvelle révolution autour du soleil. 
 

 

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