Le délai expire ce mardi 30 juin. Si certains devront quitter le terrain qu’ils occupent, d’autres, qui ont trouvé refuge à l’école Henri Souchon, à Pointe-aux-Sables, devront se trouver un endroit où aller. À cet effet, deux heures d’émission leur ont été consacrées pour les aider à trouver un logement temporaire. Une émission animée par Ziyad Issack et Priscilla Sadien de 9 à 11 heures.
C’est Mikella, une mère de deux enfants, qui a lancé son appel en premier lieu. Âgée de 43 ans, elle explique que sa famille a été scindée en deux à la suite d’un problème de logement. « Je vis séparée de mon concubin en raison de ce problème de logement. Je n’ai pas un toit propre à moi. Un de mes enfants vit avec moi et l’autre avec son père », dit la quadragénaire. « Mon rêve, c’est de trouver un logement et de réunir mes enfants sous le même toit, à mes côtés. Je suis ‘cleaner’ et je peux payer une loyer de Rs 4 000 », faisait ressortir la dame. Un peu, plus tard, son appel a été entendu, cette mère de famille a pu obtenir une maison grâce à un bénévole qui a souhaité garder l’anonymat. Ce dernier lui a proposé une maison et elle ne devra s’acquitter que des factures d’eau et d’électricité.
Jane, une autre maman de deux enfants âgés de 8 ans et 4 ans, vient tout juste de dénicher un emploi à temps partiel comme ‘cleaner’ et touche quelque Rs 5 000 par mois. « Mon époux est travailleur manuel, mais depuis novembre 2019, il n’a plus d’emploi. Il cumule les petits boulots pour subvenir aux besoins de la famille. Mais pour le moment, je suis la seule qui ramène de l’argent. Nous n’avons nulle part où aller, nos proches sont aussi des locataires », fait-elle ressortir. Son budget pour une maison : Rs 2 000.
Autre appel qui a ému l’assistance, celui de Marie-Noëlle. Cette mère de famille a expliqué en larmes qu’elle tentait en vain de trouver un logement décent pour ses enfants. « Cette situation est très difficile pour nous. Nous avions une maison qui nous permettait de dormir en sécurité, mais elle a été démolie. Cet abri nous permettait de souffler, mais nous avons perdu le peu que nous possédions », a-t-elle dit, les larmes aux yeux.
Non éligibilité à un prêt bancaire
Stevenson, âgé de 33 ans, est père de trois enfants. Il a lui aussi lancé un appel pour trouver une maison à louer. Il explique que c’est à la suite de conflits familiaux qu’il a trouvé refuge sur un terrain de l’État. « Un des occupants du terrain et membre de la famille m’a demandé de partir, le terrain appartenait à mon beau-père. À la suite des conflits, j’ai quitté les lieux », raconte Stevenson. « J’ai entamé les démarches pour obtenir un prêt bancaire, mais on m’a dit que je n’y suis pas éligible », souligne-t-il. Selon les dires du monsieur, « il a vécu pendant plus de 30 jours sous une tente avant de trouver refuge à l’école Henri Souchon. Le médecin m’a informé que des risques de santé pour être resté dans le froid sous une tente durant plusieurs semaines », fait-il savoir.
Plusieurs compagnies à la rescousse des squatters
Hormis les nombreux appels à solidarité, plusieurs sponsors et ONG ont répondu à l’appel de Radio Plus pour venir en aide aux squatters. On note CSR Lottotech ; Jinchi Styles (uniformes pour les enfants) ; Phœnix Bev ; Total Mauritius (1 000 masques) ; les Éditions Le Printemps (matériel scolaire) ; Soft Dreams Matress (matelas et oreillers) ; FSB Marketing (Hand Sanitizers), Sewan Marketing (jus de fruits et matériel scolaire) ; ABC Foods ; Elie & Sons (matériel scolaire), Brinks Mauritius (de l’emploi) ; Simla Way ; Central Supermarket ; Liquid Ltd (vêtements pour enfant) ; West Side ; KFC (déjeuner pour les enfants) ; Laksh Foundation et Fibre Décor (deux offres d’emploi pour des femmes) sans compter les donateurs qui ont souhaité garder l’anonymat.
Père Gérard Mongelard : «La décision revient aux autorités»
« Nous avons multiplié les rencontres avec les autorités, notamment le ministère du Logement et des Terres et la NHDC, mais nous ne sommes pas les décideurs, la décision revient aux autorités », fait savoir le père Mongelard. D’ailleurs, selon ses dires, plusieurs propositions ont été faites aux autorités. « Nous avons constaté que certaines maisons sont inoccupées. Pourquoi ne pas louer ces maisons à ces personnes ? Nous avons aussi solliciter des entreprises privées pour trouver une solution et ceux qui peuvent construire un logement pour ces personnes », dit père Gérard Mongelard.
Christiane Chowree, animatrice sociale : Des enquêtes sociales menées pour connaître leur histoire
« Le quotidien de ces familles a été connue grâce à des enquêtes sociales menées par des équipes qui étaient constamment sur le terrain », fait ressortir Christiane Chowree, animatrice sociale et représentante du mouvement « Enn droit, Enn Lakaz ». « Cet engagement avait pour but d’aller négocier pour eux auprès des autorités, car chaque famille a une histoire. Il y a une raison qui les a poussés à occuper illégalement les terres de l’État », dit-elle. « D’ailleurs, plusieurs familles ont entamé des démarches pour un logement. Cependant, elles ont été rejetées pour diverses raisons », conclut-elle.
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