Émilie Matombé : la force de la femme africaine

Ces peintures reflètent particulièrement la force des femmes noires. Émilie Matombé fait vivre les femmes africaines à chaque fois que son pinceau touche une toile. Rencontre avec cette jeune femme de l’art.

Cette jeune femme passionnée respire la joie de vivre à travers ses œuvres. Émilie Matombé, 26 ans, nous fait découvrir la beauté de la femme noire à travers ses tableaux. Mais ce n’est pas tout, cette habitante de Plaine-Magnien peint pour comprendre le monde qui l’entoure.

« Je peins pour comprendre le monde qui m’entoure. Le choix d’être artiste peintre, c’est pour la poésie qui se cache derrière l’action de peindre et l’agencement des couleurs. Auguste René Rodin, sculpteur international, le dit si bien : l’art, c’est la contemplation. C’est la joie de l’intelligence qui voit clair dans l’univers et qui le recrée en l’illuminant de conscience », confie Émilie.

Ses œuvres sont un mélange d’art figuratif et l’impressionnisme des représentations de l’humain et plus précisément la force des femmes noires. Elle cherche à représenter le motif en fonction de la lumière et de ses effets.

« La peinture est ma passion depuis toute petite. À travers mes peintures, j’utilise la couleur comme seul outil de composition, ne cherchant pas le sens mais la forme », ajoute notre interlocutrice.

En grandissant, elle découvre l’univers de la peinture à l’école pendant les classes de dessin et une visite à l’église de Roche-Bois où elle a découvert le tableau de la Vierge noire.

« Une visite en Afrique du Sud a nourri mon engouement à peindre », dit Émilie.

« J’aime peindre la femme et je suis fidèle à mes origines. Ma culture, c’est ce que j’ai à partager. Mais cela ne veut pas dire que les autres cultures ne m’inspirent pas », souligne-t-elle.

L’obstacle principal qui se dresse devant Émilie est l’acceptation de son concept qui valorise la femme noire et l’incompréhension du message qu’elle veut faire passer. Le coût des matériaux à Maurice est un autre défi auquel elle doit faire face.

« Je garde espoir, car l’argent n’est pas un problème. L’œuvre d’art ne suffit pas comme solution, car l’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté », ajoute-t-elle.

La vie d’un artiste peintre à Maurice est dure. Selon Émilie, on ne peut vivre seulement de l’art à Maurice. Il manque énormément de plateformes où les artistes émergents peuvent venir mettre leurs œuvres en valeur.

Les tableaux d’Émilie Matombé invitent à la contemplation et ravivent des émotions à ceux qui ont le privilège de les voir. Un projet d’exposition de ses peintures est en cours.

Par : Gloria St Flour