Elle rompt après deux mois de mariage : «Kot mo gagn twa mo pou touy twa», menace l’époux

« Mo pa pou retourn ek li ». Cécile (prénom modifié), 20 ans, est à bout. La jeune femme, originaire d’un village de l’Ouest, a quitté le toit conjugal au bout de seulement deux mois de mariage. 

Victime de violence domestique, samedi elle a subi les courroux de son époux âgé de 28 ans. Ce dernier lui a lancé des pierres. La raison : il n’aurait pas digéré leur rupture. Il s’est fait appréhender.

Cela fait sept ans qu’elle connaît le suspect. « J’étais encore au collège quand je l’ai connu. À cette époque, la séparation de mes parents m’avait beaucoup affectée. Quand j’ai connu mon époux, il était gentil. Je pensais qu’avec lui j’aurais une certaine stabilité », explique Cécile. Sa relation avec cet homme de huit ans son aîné n’était pas bien acceptée par ses parents. « Ma mère n’était pas d’accord alors que mon père m’a dit que c’était ma vie, mais de faire attention », explique-t-elle. 

Elle est partie s’installer chez son ami.  Mais, peu après, les coups n’ont pas tardé à pleuvoir. « Son attitude a changé. Il devenait violent, buvait et entretenait des liaisons. Je travaillais mais lui prenait tout mon argent », explique-t-elle. Malgré cela, elle dit être restée. « Je n’avais aucune place où aller », dit-elle. Il y a deux mois cependant, contre toute attente, son compagnon lui a demandé de l’épouser. « Il m’a dit qu’il allait changer. Durant quelques semaines, il avait cessé de lever la main sur moi. Nous nous sommes mariés civilement », ajoute Cécile. 

Agressée le jour de son anniversaire 

Une fois la corde au cou, les coups ont recommencé de plus belle. « J’en ai assez. Au début de septembre, je me suis installée chez une tante. Il a menacé de me tuer, je n’ai pas eu d’autres choix que d’y retourner ». De retour chez l’époux, la situation n’a cessé de se détériorer. « Le 5 septembre dernier, c’était mon anniversaire. On s’est disputé. Il m’a rouée de coups. Je l’ai dénoncé à la police ». 

Son époux étant placé en état d’arrestation, la jeune femme en a profité pour quitter la maison conjugale. Une fois libre, il l’a recherchée. Le samedi 21 septembre, alors qu’elle était chez sa tante, l’époux est venu. « Il voulait que je retourne auprès de lui, mais j’ai refusé. Il s’est énervé et a commencé à me lancer des pierres. J’ai pu esquiver. Mais il m’a suivie chez ma mère », explique-t-elle.  

« Si to pa retourn ar mwa, kot mo gagn twa mo pou touy twa », devait-il lancer à l’encontre de son épouse. « Il a pris une bouteille de bière et l’a lancée », poursuit-elle. « Li ti ena enn boute poul roti, linn panse li pou anbett mwa, linn avoy sa lor mwa ».

Elle a accouru jusqu’au poste de police de La Gaulette. La police est intervenue et a procédé à l’arrestation de l’époux. Mais, une fois au poste de police, les policiers ont eu fort à faire puisque ce dernier a endommagé l’avant d’un véhicule de la police. De plus, ils ont retrouvé un couteau en sa possession. Il a passé le week-end en cellule policière. Lundi, il a comparu en cour de Bambous sous une charge provisoire de violence domestique, possession d’arme dangereuse et vandalisme. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution.