La capacité de ce gouvernement de se mettre des bâtons dans les roues est, pour dire le moins, incroyable. Alors que l’Alliance Lepep a un boulevard grand ouvert devant elle pour réaliser de grandes choses, elle parvient quand même à faire du surplace.
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On a ici une coalition gouvernementale à qui la population a gracieusement offert une majorité plus que confortable aux élections générales de décembre 2014 suivie d’un sans faute aux élections municipales, quelques mois plus tard.
Cette cohabitation est menée par un parti fort, le Mouvement socialiste militant, flanqué de deux partis plutôt dociles et bienveillants, le Parti mauricien social-démocrate et le Muvman Liberater, qui, même s’ils se liguent contre leur partenaire majoritaire, ne peuvent le détrôner. On a donc une situation propice à une stabilité gouvernementale.
En sus de cet avantage considérable, le gouvernement de l’Alliance Lepep n’a pas à s’embarrasser d’une opposition menaçante et particulièrement remuante. En fait, l’opposition ressemble à un champ de bataille… après l’affrontement.
Le Parti travailliste, avec son leader qui s’accroche désespérément à son siège, n’est pas parvenu à se remettre de son échec électoral. Un an et demi plus tard, il ne s’est ni réorganisé, ni réinventé.
Pour sa part, le Mouvement militant mauricien ne met rien en œuvre pour conquérir l’électorat. Complètement absent du terrain, il continue à faire ce qu’il a fait ces dernières années et qui l’a mené dans la situation où il se trouve actuellement. Depuis 2014, le MMM a cessé de faire de l’opposition. Paul Bérenger se contente de souffler le chaud et le froid. Dénoncer les agissements du gouvernement de manière ciblée oui, mais pas au point où cela exclurait toute possibilité d’alliance avec le MSM.
Quant au Mouvement Patriotique, un an après sa création, il est déjà en proie à une lutte intestine. Puis, il a adopté la même politique que les mauves, mais avec encore moins de mordant.
À cela, il faut ajouter un sir Anerood Jugnauth qui en est à son dernier mandat et qui n’est donc pas amarré à des considérations bassement politiques. Il a donc l’avantage de prendre des décisions fortes et parfois impopulaires, mais pour le bien du pays. Cette situation politique confère à Pravind Jugnauth le privilège de faire son pupillage d’éventuel futur Premier ministre dans l’ombre de son père.
Malgré ce paysage très favorable, le gouvernement du jour parvient quand même à se mettre lui-même des bâtons dans les roues et à réaliser des prouesses qui le rendent de moins en moins populaire.
Les déchirements internes, l’absence de sanctions et les très maigres résultats de certains membres du cabinet ministériel font que la coalition gouvernementale ne parvient pas à atteindre une vitesse de croisière. L’heure est venue pour cette alliance de remettre les choses à plat et d’apporter les mesures correctives en interne pour remettre le train du développement sur les rails.
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