Le MSM envisage-t-il sérieusement un changement de circonscription pour Pravind Jugnauth ? Un éventuel déplacement de la circonscription Quartier-Militaire/Moka (n°8) à Piton/Rivière-du-Rempart (n°7) soulève des interrogations, entre la recherche de sécurité électorale et les risques perçus comme un signe de faiblesse.
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Le changement de circonscription pour Pravind Jugnauth est-il vraiment à l’ordre du jour ? Aussi improbable que cela puisse paraître, au regard de la solide assise électorale dont bénéficie le Premier ministre dans la circonscription n°8 (Quartier-Militaire/Moka) depuis son élection partielle en 2009, cette option est bel et bien en discussions au sein du Mouvement socialiste militant (MSM). Il pourrait notamment briguer les suffrages au n°7 (Piton/Rivière-du-Rempart), où son père, feu sir Anerood Jugnauth a été élu à huit reprises, dont la dernière fois en 2014.
Une telle hypothèse, si elle venait à se concrétiser, marquerait un tournant majeur pour le leader du parti, mais soulèverait aussi plusieurs interrogations. En effet, malgré la fidélité de l’électorat du n°8, diverses sources au Sun Trust, le quartier général du MSM, indiquent que la question de maintenir Pravind Jugnauth dans cette circonscription est devenue un sujet délicat.
La première raison invoquée pour un éventuel changement de circonscription concerne l’affaire Soopramanien Kistnen, qui a terni l’image du gouvernement et fragilisé certains de ses membres. Bien que Yogida Sawmynaden, ancien ministre du Commerce, ait été acquitté dans le dossier « Constituency Clerk », des craintes subsistent quant à l’impact de cette affaire sur les résultats électoraux à venir. Selon plusieurs cadres du MSM, l’idée de ne pas remporter un 3-0 dans cette circonscription serait perçue comme un aveu de faiblesse. Un risque jugé trop grand à prendre.
C’est dans ce contexte que Piton/Rivière-du-Rempart a émergé comme une alternative sérieusement envisagée. Historiquement liée à sir Anerood Jugnauth, cette circonscription garantirait, selon les proches du Premier ministre, une victoire assurée. « Il ne devrait pas avoir de difficulté à s’y faire élire, ni à faire élire ses colistiers », confie une source proche du Sun Trust. Ce transfert s’accompagnerait également d’un coup de balai au sein des candidats du MSM dans cette circonscription, avec l’éviction probable de Maneesh Gobin et Rajanah Dhaliah, tous deux éclaboussés par la controverse autour de l’attribution de baux à Grand-Bassin. Kalpana Koonjoo-Shah, actuellement sur la sellette, pourrait, quant à elle, être déplacée vers la circonscription Flacq/Bon-Accueil (n°9).
Néanmoins, cette option est loin de faire l’unanimité au sein du MSM. Certains considèrent qu’un déplacement de Pravind Jugnauth serait perçu comme un signe de faiblesse. « Quitter le n°8 offrirait une opportunité à l’opposition de capitaliser sur cette absence pour faire élire l’un de ses candidats. L’opposition pourrait aussi exploiter à son avantage les dossiers sensibles de Soopramanien Kistnen et de la récupération des terres du Triangle de Réduit, un sujet qui résonne particulièrement au sein de la communauté tamoule, fortement implantée dans cette
circonscription », estime-t-on.
Ainsi, le dilemme est complexe. D’un côté, rester au n°8 serait la solution la plus prudente, permettant de limiter les attaques de l’opposition tout en sécurisant une base électorale fidèle. De l’autre, un transfert vers le n°7 garantirait une victoire plus confortable et permettrait de renouveler les visages du parti dans une circonscription historiquement favorable. À l’approche du Nomination Day, la décision de Pravind Jugnauth est attendue avec une certaine impatience.
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