Au lendemain des législatives ayant placé son parti en tête, l'ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semble se rapprocher mercredi de la victoire grâce à l'extrême droite, même si les résultats définitifs pourraient changer la donne.
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" Netanyahu cherche une victoire décisive, Lapid espère l'égalité, Ben Gvir fête la victoire", titre le Yediot Aharonot, le journal israélien le plus vendu.
A 15H30 (13H30 GMT), environ 86% des bulletins avaient été dépouillés, a indiqué la commission électorale. D'après ses résultats partiels, le Likoud (droite) de M. Netanyahu obtient 32 sièges, devant la formation centriste Yesh Atid ("Il y a un futur") du Premier ministre sortant Yaïr Lapid qui récolte 24 sièges, sur les 120 du Parlement.
Les alliés d'extrême droite de M. Netanyahu, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir , sont eux arrivés en troisième position avec 14 sièges, soit le double des sièges dont ils disposaient jusqu'alors.
Suit le parti de centre-droit de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz , membre de la coalition sortante et obtenant 12 sièges.
Avec ses alliés, le bloc de M. Netanyahu compterait 65 sièges, soit quatre de plus que la majorité.
Mais ces scores pourraient changer à l'annonce des résultats officiels, notamment en fonction des sièges remportés par les petits partis. Deux listes - un parti arabe et la formation de gauche Meretz - flirtent avec le seuil d'éligibilité.
Le scrutin s'est déroulé sur fond d'un regain de violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël. Mercredi, l'armée israélienne a tué un Palestinien ayant grièvement blessé un soldat dans une attaque à la voiture bélier à un checkpoint.
"Révolution de droite"
Jugé pour corruption et le plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire d'Israël, M. Netanyahu, 73 ans, avait perdu le pouvoir en juin 2021 au profit d'une coalition hétéroclite mise sur pied par Yaïr Lapid.
"J'ai de l'expérience, j'ai fait quelques élections, nous devons attendre les résultats définitifs mais notre chemin, celui du Likoud, a prouvé qu'il était le bon, nous sommes près d'une grande victoire", a lancé dans la nuit M. Netanyahu à ses partisans réunis à Jérusalem.
Son rival M. Lapid a lui aussi affirmé que "tant que le dernier bulletin de vote n'est pas compté, rien n'est joué".
Mais déjà, un ancien du Likoud, l'actuel ministre de la Justice Gideon Saar, a prévenu du risque de voir Israël se diriger vers une "coalition d'extrémistes" menée par M. Netanyahu et ses alliés.
"Le temps est venu pour un gouvernement de droite à part entière. Le temps est venu d'être les maîtres (...) dans notre pays !", a lancé mercredi M. Ben Gvir, qui a aussi réitéré son appel à user de la force, notamment contre des Palestiniens.
"Israël est sur le point d'entamer une révolution de droite, religieuse et autoritaire, dont le but est de détruire l'infrastructure démocratique sur laquelle le pays a été construit", s'est alarmé mercredi le grand quotidien de gauche Haaretz.
"Déprimée"
"Je me suis réveillée ce matin avec l'espoir que les résultats aient changé mais lorsque j'ai lu qu'il menait (Benjamin Netanyahu, NDLR), ça m'a complètement déprimée", a déclaré à l'AFP Lauren Vaturi Moses 24 ans, restauratrice à Tel-Aviv ayant voté pour le bloc adverse.
"C'est absurde qu'il puisse même être élu alors qu'il est inculpé et que son procès est en cours", s'est-elle écriée.
Pour ces cinquièmes législatives en l'espace de trois ans et demi, la classe politique craignait une "fatigue" des 6,8 millions d'électeurs inscrits. C'est le contraire qui s'est produit, avec un taux de participation de 71,3%, le plus élevé depuis 2015.
Dans le système proportionnel israélien, une liste doit obtenir au moins 3,25% des voix pour entrer au Parlement, obtenant ainsi un minimum de quatre sièges.
La situation est particulièrement critique pour les partis de l'importante minorité arabe israélienne, hostiles au bloc de droite de M. Netanyahu.
En 2020, ils avaient récolté un record de 15 sièges après une campagne sous une seule bannière. Mais ils se sont cette fois présentés en ordre dispersé sous trois listes, Raam (islamiste modéré), Hadash-Taal (laïc) et Balad (nationaliste). Si certains n'atteignent pas le seuil d'éligibilité, cela augmentera les chances de M. Netanyahu de revenir aux affaires.
"Les résultats montrent que Netanyahu a le plus de chance de former un gouvernement, avec des fascistes à ses côtés", s'est inquiétée Aïda Touma-Suleiman, députée de Hadash-Taal. "Et cela nous préoccupe grandement (...) car cela témoigne de la direction que prend ce pays et ce qui attend les Palestiniens vivant dans ce pays."
© Agence France-Presse
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