Élection partielle au No 7 : le MSM et le PTr gardent le secret sur leur candidat

À une semaine du Nomination Day pour l’élection partielle dans la circonscription Piton/Rivière-du-Rempart (no 7), aucun parti politique n’a encore annoncé son candidat ni n’a commencé à occuper le terrain.

Le Mouvement socialiste militant (MSM) n’annoncera son candidat que le jour du dépôt de candidatures. C’est ce qu’affirme le Chief Whip Bobby Hurreeram. À la question de savoir si le parti a déjà finalisé son choix, il répond : « C’est à la discrétion du leader, Pravind Jugnauth, de choisir à partir d’une longue liste de personnes qui ont exprimé leur intérêt de se porter candidat. » Cette liste, dit-il, comprend de jeunes professionnels, des moins jeunes, des femmes et des personnes âgées.

Bobby Hurreeram ajoute que Parvind Jugnauth « va jouer serré pour choisir ce candidat qui sera victorieux le 13 novembre ». D’après ses observations, le choix des électeurs du no 7 est clair. Ce sera entre un gouvernement avec un bilan élogieux et un parti de l’opposition (NdlR : le Parti travailliste-PTr) qui traîne des casseroles.

Au PTr, on annonce que le bureau politique et l’exécutif se réuniront à la mi-semaine pour choisir et avaliser le candidat. « Une fois cette étape passée, le candidat sera connu. Notre leader, Navin Ramgoolam, a l’embarras du choix vu le nombre de candidats potentiels », précise Patrick Assirvaden, président du PTr.

Il souligne que son parti est contre la tenue de cette élection. « C’est un gaspillage des fonds publics de choisir un député pour quelques semaines seulement, car le Parlement sera dissous en décembre. Franchement, nous ne croyons pas qu’il y aura l’élection partielle. Mais comme c’est un processus démocratique, nous nous prêtons au jeu », fait-il ressortir. Le nom le plus cité du côté du MSM est le Dr Yasheel Aukhojee et celui d’Anjanee Bolakee-Bhowan du côté du PTr.

Passage à l’offensive

Chez les rouges, on se montre très confiant car le PTr n’a jamais mordu la poussière dans une partielle, qu’il ait été au gouvernement, dans l’opposition, seul ou en alliance. En 1995, Paul Bérenger et James Burty David (PTr/MMM) sont élus au no 19 ; en avril 1998, Satish Faugoo (PTr) au no 9 (Flacq/Bon Accueil) ; en 1999 Xavier-Luc Duval (PTr-PMXD) au no 20 ; en 2003, Rajesh Jeetah (PTr) au no 7 (Piton/Rivière-du-Rempart) et en 2017 Arvin Boolell (PTr) au no 18.

Au-delà de cette partielle, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, semble être déjà passé à l’offensive en vue des prochaines élections générales. Il cible les leaders du PTr et du Mouvement militant mauricien (MMM), Navin Ramgoolam et Paul Bérenger.

Vendredi 2 août, au congrès MSM-Muvman Liberater (ML) à Rivière-du-Rempart, il lance un défi à Navin Ramgoolam pour un face-à-face durant la campagne électorale : « Mo espere Macarena (NdlR : Navin Ramgoolam) pa poltron ek vinn mat avek mwa an fas. » Lundi 5 août, Navin Ramgoolam répond à son appel : « Que le débat soit organisé le plus vite possible devant un panel de journalistes indépendants. »

Dans l’après-midi du lundi 5 août, alors qu’il répond à une question d’un journaliste au sujet du face-à-face, Pravind Jugnauth traite le leader du PTr de « malpropreté ». C’est lors d’une conférence de presse en compagnie des porte-parole de l’évêché. « Pa melanz le Pape avek sa malpropte la », lance alors le Premier ministre.

Au congrès MSM-ML à Rivière-du-Rempart, il tacle aussi Paul Bérenger : « Se enn escro intelektiel. Lor kamion li koz enn koze, dan Parlman, li koz enn lot kalite. » Le leader du MMM lui a donné la réplique par la suite, en disant : « C’est un petit crétin qui n’a pas l’envergure d’un PM. »

Les spéculations des négociations d’alliance entre le MSM et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) s’intensifient car à ce congrès, Pravind Juganuth avait ménagé Xavier-Luc Duval. Au PMSD, on se refuse à tout commentaire, se contentant de dire : « On laisse toutes les portes ouvertes. »