Élan de solidarité : les Mauriciens se serrent les coudes 

Depuis l’annonce des mesures de confinement face au COVID-19, les élans de solidarité fusent sur la Toile. Médecins, prêtres, policiers et enseignants, parmi tant d’autres professionnels, offrent leur soutien et assistance en ligne ou à domicile.

Bilall Ramkissoon, policier basé au poste de Trou-Fanfaron, se présente comme disciple de Shaykh Saqib Iqbal de Birmingham. Via un post Facebook, il propose ses services aux personnes démunies, souffrant de handicap, aux malades et aux personnes âgées. « Comme je travaille dans la force policière, je suis exposé tous les jours à ce virus et c’était mon devoir d’offrir mes services à des habitants de Vallée-Pitot et de Port-Louis ». Depuis deux jours, après ses heures de travail, sollicité par des habitants, il enfourche sa motocyclette pour offrir à manger aux sans-abri. 

De son côté, Javed Parthay, travailleur social depuis plus de 25 ans, propose d’emmener toutes les personnes habitant la région de Vallée-Pitot et des environs gratuitement à l’hôpital 24/7. « Je veux venir en aide aux personnes démunies et surtout les personnes âgées qui sont malades, car elles sont les plus vulnérables », dit-il. Il a également entamé des démarches pour distribuer des masques gratuitement bientôt. 

« J’ai la capacité d’aider, alors pourquoi pas ? » Médecin généraliste, Warda Kataully propose de se rendre au chevet des personnes malades afin de leur éviter le contact avec la foule dans les hôpitaux. Elle se rend au domicile de toute personne dans le besoin, peu importe leur problème de santé. Elle prodigue aussi des conseils médicaux au téléphone sur le 5 259 5659. Disponible 24/7, elle sillonne les routes à travers l’île et propose ses services à moindre coût. 

L’enseignement en ligne

Depuis quelques jours, les enseignants proposent d’apporter leur soutien aux élèves sur les réseaux sociaux, comme Kamila Anacootee Cunden. Cette dernière, qui enseigne la langue tamoule depuis 2014, ne souhaite pas que les enfants soient pénalisés en raison de la fermeture temporaire des écoles. « Les commentaires sont positifs. Je suis disponible à expliquer la langue tamoule aux enfants selon leur disponibilité et sur la plateforme de leur choix bénévolement », dit-elle. Elle s’adresse en particulier aux élèves des Grades 1 à 6 à travers l’île. « Tous ces élèves sont comme mes enfants », avoue-t-elle.  

Il souhaite garder l’anonymat pour cet article. Kumar (prénom fictif) propose son aide aux proches des personnes qui travaillent principalement dans les services essentiels. « Le père d’un ami habite seul. Comme mon ami était pris par son travail, je suis allé acheter des produits de base pour son père. J’ai aidé un autre ami en achetant des médicaments pour son fils à la pharmacie », dit-il. Kumar raconte qu’il a vécu seul pendant quelque temps. « Ma maman était dans le coma. C’est pourquoi je sais ce que cela signifie de se sentir impuissant », dit-il. 

Pour sa part, Saffiyah Chady Edoo, chargée des relations publiques en freelance et formée en psychologie, est une mère de trois enfants. Ces derniers se retrouvent confinés à la maison et passent la majeure partie de leur temps devant un écran. « Être en confinement avec les enfants est une situation difficile », indique Saffiyah. C’est pourquoi elle a proposé son aide aux parents sur les réseaux sociaux. 

« Au niveau des parents, ils n’ont aucun répit et cela peut avoir un impact considérable sur le mental et ne pas le reconnaître peut conduire à des formes d'état dépressif léger à sévère. » Selon elle, savoir que quelqu'un est dans une situation similaire allège le fardeau.