Faits Divers

Égaré à la cascade Balfour - Ali: «J’ai marché toute la nuit pour ne pas avoir froid»

Le jeune Ali Wazeerkhan entouré de sa famille.
Il y a passé la plus longue nuit de sa vie. Ali Wazeerkhan, 14 ans domicilié à Rose-Hill, n’oubliera pas de sitôt sa mésaventure. Cet adolescent s’était égaré au fond du ravin jouxtant le jardin Balfour, à Beau-Bassin, lundi dernier. Il a eu à affronter la nuit seul en attendant d’être secouru. Il a dû braver le froid, le noir et la pluie. « J’ai marché pour ne pas avoir froid. Je n’avais pas faim et j’ai beaucoup prié »,  raconte Ali Wazeerkhan. Lundi, l’adolescent se rend à des leçons particulières, mais, en chemin, il apprend que les cours ont été renvoyés en raison du décès d’un proche de son enseignant. Il décide alors de se rendre à la cascade Balfour et de prendre quelques photos de la nature pour son projet d’art. Étant un habitué des randonnées en montagne, il emprunte un sentier pour descendre au fond du ravin. C’est là qu’il glisse et fait une chute. Il essaie de remonter, mais ne parvient pas à retrouver le chemin. Il décide alors d’appeler sa mère au téléphone. « C’est vers 17 heures qu’Ali a appelé sa mère. Il a expliqué qu’il se trouvait dans une forêt et qu’il n’arrivait pas à retrouver son chemin. Et d’après les descriptions qu’il a données, nous avons su qu’il était à Balfour », raconte son oncle Yousouf Elahoobucus. Toute la famille s’est dirigée là-bas sans perdre de temps. Il pleuvait. « En route, nous avons croisé un homme qui nous a demandé ce qui se passait. Nous lui avons expliqué qu’un enfant s’était égaré. Il n’a pas hésité à descendre dans le sentier pour nous aider. Il a entendu la voix d’Ali qui appelait à l’aide, mais nous n’arrivions pas à le localiser. Au début, Ali était en contact avec nous à travers son téléphone, mais à un moment donné il nous a dit que la batterie de son téléphone allait bientôt être à plat. Nous avons, par la suite, perdu tout contact avec lui »,  poursuit Yousouf Elahoobucus. Pour sa part, l’ado a tout tenté pour orienter ceux qui étaient à sa recherche. « J’ai crié de toutes mes forces. J’ai tellement crié que je n’avais plus de voix. Je n’avais pas peur parce que je savais qu’on me cherchait », confie Ali Wazeerkhan. Comme la nuit commençait à tomber, les proches ont décidé d’avertir les autorités. Des policiers, sous la supervision de l’ASP Jawarrun, ont ratissé les lieux pour tenter de retrouver Ali Wazeerkhan. Des pompiers, des Dog Handlers de la police, des éléments de la Criminal Investigation Division, de la Divisional Support Unit, de l’Emergency Response Service, de la Special Mobile Force, de l’Helicopter Squadron, du Groupement d’intervention de la police mauricienne, sous la supervision du major Pulchérie, se sont mobilisés et ont poursuivi les recherches jusqu’à tard dans la nuit. Quant à Ali Wazeerkhan, il a continué à chercher le chemin du retour. « J’ai marché dans la rivière, car de l’autre côté, il y avait des lianes piquantes. à certains endroits, l’eau était profonde et j’ai dû m’accrocher à des branches. Mes vêtements étaient trempés. Malgré le fait que je portais un pull et un jean, j’avais très froid. J’avais perdu mes lunettes, je voyais avec difficulté. J’étais fatigué, mais je ne pouvais pas fermer l’œil. Je savais qu’on me cherchait et que je n’étais pas seul. J’ai vu l’hélicoptère, j’ai fait des signes, mais je crois que j’étais dans un endroit difficile à repérer. » Les recherches ont repris très tôt mardi matin. Au lever du soleil, Ali Wazeerkhan s’est senti soulagé. « Mo trouv pe fer kler, mo gagn kouraz. J’ai entendu qu’on me cherchait à nouveau », confie-t-il. Vers 8 heures, l’ado a été retrouvé sain et sauf. Il a été transporté à l’hôpital Apollo Bramwell, où il a été admis. Selon le diagnostic du médecin, l’adolescent s’est fait une entorse à la jambe en glissant. Il a pu rentrer chez lui mercredi. « C’était un énorme soulagement lorsqu’on m’a annoncé que mon fils avait été retrouvé. Nous avons vécu une nuit stressante », confie Nafisah, la mère d’Ali. « Nous remercions tous ceux qui nous ont aidés. Des gens qui habitent le voisinage n’ont pas hésité à nous venir en aide. Il y avait un grand élan de solidarité, alors que ce sont des gens qu’on ne connaît pas. Les policiers et les pompiers ont été formidables », conclut Sameer, le père d’Ali Wazeerkhan.
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