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Effondrement d’une maison à Tranquebar - Kamlawtee Ramsahye : «Mo tinn ranz mo lakaz ek bokou lapenn» 

La maison située à la rue Swami Sivananda, à Tranquebar, s’est littéralement affaissée. Les fondations de la demeure n’ont pas tenu face à la rivière en crue. La famille Ramsahye a tout perdu dans le désastre, qui a fait d’importants dégâts. Kamlawtee Ramsahye a dû être évacuée de force de sa maison.

Les conséquences des pluies torrentielles se sont avérées dramatiques pour la famille Ramsahye (Dholl Puri Maraz), avec l’effondrement de sa maison à étage à Tranquebar. Les huit membres de la famille ont pu évacuer les lieux et trouver refuge chez un voisin. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. Mais le traumatisme, lui, est là. 

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La rue Swami Sivananda à Tranquebar a été le théâtre d’une scène apocalyptique le dimanche 21 avril 2024, alors que des pluies torrentielles s’abattaient sur le pays. La maison de la famille Ramsahye s’est effondrée en début de soirée. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. Les huit membres de la famille ont pu évacuer les lieux et trouver refuge chez un voisin. 

En revanche, ils ont tout perdu. Kamlawtee Ramsahye, âgée de 75 ans, vivait dans sa maison avec les siens depuis 27 ans. Elle a consacré plusieurs années de sa vie à entretenir cette maison. « Mo enn vev. Monn pran boukou lapenn pou ranz mo lakaz. Mo zanfan ek mwa, nounn fer boukou boukou zefor », confie la propriétaire des lieux. 

Un traumatisme qui restera encore gravé dans la mémoire de cette famille qui tient le commerce Dholl Puri Maraz. L’eau provenant d’une rivière en crue a envahi le rez-de-chaussée, lequel a fini par céder. La maison s’est effondrée sous le regard impuissant de cette famille. « Monn trouv mo lakaz grene divan mo lizie », explique Kamlawtee Ramsahye. 

Face à la montée des eaux, elle a dû être évacuée de force pour trouver refuge chez un voisin dont la maison a également subi des dommages. Ses proches aussi se sont réfugiés chez cette personne. La septuagénaire ne cache pas sa détresse, d’autant que sa santé est précaire. « J’ai des problèmes de santé. J’ai aussi un enfant épileptique. Tous nos médicaments sont restés dans la maison. »

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé d’avertir les personnes qui travaillaient sur la construction d’un mur de rétention. « Ena 2 kote miray. Enn kote miray la zot pe kontigne ranze depi 2 mwa. Kot mwa zot inn fouye enn kalite fouye. Zonn fouy li andan, koste ar mo lakaz… Sak fwa mo sorti deor mo dir zot ranz par isi avan, apre zot get lot kote. Lot kote delo pa ale kan ena lapli. Isi ki danzere, mo lakaz pou gagn problem, mo lakaz pou sede. Zot pann reponn mwa. Kan mo koz ar zot, zot get enn kote, zot pa get mwa… Get sekinn arive zordi », témoigne la retraitée. 

Elle ajoute que le dernier épisode de pluies en date remonte à Belal. Elle affirme qu’elle avait déjà averti ses voisins du risque que sa maison ne cède à cause de l’érosion des terres avoisinantes. Mais elle déplore le fait que ses inquiétudes n’aient pas été prises au sérieux.

Manveer Ramsahye : « Les autorités ont fait la sourde oreille… »

Manveer Ramsahye est à la fois triste et indigné. Sa famille et lui se retrouvent désormais à la rue. Il raconte qu’auparavant, il y avait des débordements et que l’eau entrait parfois dans la maison. Il ajoute que les autorités ont entrepris des travaux afin de résoudre le problème.

Manveer Ramsahye explique que les officiers ont démarré la construction d’un mur de rétention. Le hic, précise-t-il, est qu’ils ont commencé dans des zones qui ne sont jamais envahies par l’eau. « Zot inn rod mont enn miray devan laport. Kot nou ena enn gro manhole ki kan delo pas lor la, li rant dan nou lakour. Sa ki problem la. Manhole la ki problem la… Ena 2 pon dan sa simin la. Delo ti pou desann lor tipti pon la ek zwenn lor gro pon la. Tou delo ti pou bloke ek sa miray devan laport la. Nounn eksplik zot tousala. Personn pann aksepte… Zot inn kas enn ansien miray beton ki ti ena ek zot inn les later anba nou lakaz ekspoze », explique le jeune homme. 

Il ajoute que les débordements de dimanche ont mouillé toute la terre se trouvant sous la maison et qui était exposée. Ce qui a contribué à l’effondrement de la maison. Il affirme avoir tenté d’alerter sur ce problème, demandant que les travaux se fassent rapidement où la terre était à nu sous leur maison, en vain. « Notre résidence était la plus à risque, mais les autorités ont fait la sourde oreille », s’indigne-t-il. 

Dimanche, lorsque l’eau a commencé à monter, les huit membres de la famille n’ont eu d’autre choix que d’évacuer les lieux. Maveer Ramsahye affirme que ni la police, ni les pompiers sont venus sur place après l’effondrement. « Nous avons entendu des bruits. Les vitres se sont cassées. Les murs se sont effondrés. Nous n’avons rien pris. ‘Sa ler la, nou lavi ti pli inportan’ », déclare-t-il. 

Aujourd’hui, alors que le traumatisme est encore palpable, il ne sait pas par où commencer. Il ne sait pas quelle démarche entreprendre et comment le faire vu que tous les documents essentiels ont sombré avec la maison. 

Osman Mahomed dit avoir soulevé ce problème auparavant 

Osman Mahomed, député de la circonscription, n’a pas tardé à se rendre sur les lieux après l’effondrement de la maison des Ramsahye. Il affirme avoir soulevé ce cas auparavant auprès des autorités. Ce problème aurait pu être évité, selon lui. 

« Quand les travaux de construction du mur de retenue ont commencé le long du ruisseau du Pouce, j’ai écrit une lettre à la PPS (Parliamentary Private Secretary ; NdlR) Sandra Mayotte pour demander qu’on fasse attention. Mais on ne m’a pas écouté. Je suis attristé de voir ce qui s’est passé », s’indigne le parlementaire.

Il lance un appel aux autorités pour qu’elles agissent promptement. « Elles doivent intervenir immédiatement et dans les jours qui suivent. Il faut trouver le moyen de compenser les trois familles dont les maisons se sont effondrées à cause de l’incompétence de la NDU (National Development Unit ; NdlR) et de la PPS Sandra Mayotte », a indiqué Osman Mahomed. 

 

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