Éducation secondaire - Des élèves du prévoc disent avoir été mis sur la touche

Les départements prévoc des collèges d’état, privés et confessionnels du pays ne sont pas tous logés à la même enseigne. Alors que certains ont mis sur pied une structure spécialisée afin de permettre aux recalés de suivre les cours, d’autres semblent faire peu de cas de ces élèves.

Le préprofessionnel accueille des élèves qui n’ont pas eu de bons résultats aux examens du Certificate of Primary Education (CPE). Ces derniers suivent un programme spécialisé axé essentiellement sur la pratique. Dans certains établissements, les élèves de la filière préprofessionnelle sont placés dans le même bâtiment que ceux du mainstream, alors qu’ils sont séparés dans d’autres. Si ce programme est censé donner une chance aux recalés, dans certains cas, ceux-ci sont mis sur la touche. Nous nous sommes rendus dans quelques établissements secondaires publics et privés pour constater de visu la situation. À la suite de témoignages de quelques parents, nous avons rencontré un groupe d’élèves d’un collège préprofessionnel des Plaines-Wilhems. Le souci principal des parents était le manque d’enseignants et l’attitude « désinvolte » de la direction. Rencontré dans l’enceinte du collège, un groupe d’élèves nous ont confié qu’ils sont restés plusieurs jours sans enseignants. « Les élèves étaient tous laissés à l’abandon. Il n’y avait pas de classes. Le collège était dirigé par des élèves qui se prenaient pour les plus forts. Nous préférons rester à la maison, car nous n’apprenons rien à l’école. » Pour confirmer les dires de ces élèves, nous nous sommes tournés vers leurs parents. Suzanne (prénom modifié), dont la fille fréquente ce collège depuis sa première année du secondaire, raconte avoir « constaté, lors d’une visite, que les élèves étaient livrés à leur sort. Certains errent dans l’enceinte du collège, alors qu’ils sont censés être en cours. » Avec un groupe de parents, Suzanne s’est tournée vers les autorités concernées. Des améliorations sont toujours attendues. « Nous avons le sentiment d’être les mal-aimés de l’école », lance Joanne qui fréquente le département préprofessionnel d’un collège d’État depuis l’année dernière. « Nous sommes souvent tenus pour responsables quand il y a un problème à l’école. Nous sommes les plus indisciplinés. Nous sommes mis à l’écart. » Elle soutient que très peu d’attention est accordée aux élèves du prévoc. « Parfois, les enseignants ne viennent pas en classe et nous sommes livrés à nous-mêmes. »

Disparités Flagrantes

Dans le secteur privé, les disparités entre le mainstream et le prévoc sont bien plus flagrantes. Youvesh fréquente le département préprofessionnel d’un collège privé. « Certains de nos enseignants ont de bonnes intentions, mais ils finissent par baisser les bras. Ce sont les élèves qui paient les pots cassés  », déplore-t-il. C’est ce que nous confirme un membre de l’Union of Private Secondary Education Employees (Upsee). « Dans plusieurs collèges privés, nous avons constaté que c’est le mainstream qui a la priorité. Le département prévoc passe toujours après. » Le membre de l’Upsee ajoute que de nombreux élèves sont révoltés. « Les enseignants font de leur mieux pour les rassurer, mais c’est très difficile. Au niveau de l’Upsee, nous avons reçu plusieurs plaintes de nos membres concernant les conditions précaires dans lesquelles ils sont contraints de travailler. »

Save Save