Une déposition a été consignée, mardi 22 mars, contre le ministre de l'Environnement à la commission anticorruption. Celle-ci est en possession d’une bande sonore dont Radio Plus a également une copie. On peut entendre une voix, attribuée à Raj Dayal, dire qu’elle ne « veut rien » mais ne refuserait pas un soutien dans le cadre de ses activités politiques.
Le ministre de l’Environnement, Raj Dayal, a-t-il sollicité une contrepartie non financière pour ses activités politiques dans le cadre de la fête Holi, célébrée jeudi 24 mars, en échange d’un feu vert pour un permis Environmental Impact Assessment (EIA) dans le cadre d’un projet immobilier à Gros-Gailloux ? C’est ce que cherche à savoir la commission anticorruption. Et cela, suivant la déposition d’un homme d’affaires, consignée mardi après-midi 22 mars.
L’Independent Commission against Corruption (Icac) a été mise en présence d’un enregistrement audio mardi après-midi. Celui-ci a été déposé par un homme d’affaires qui, dans sa déposition, fait des allégations concernant des « faveurs » que lui aurait demandées le ministre de l’Environnement. Le businessman était accompagné de son avocat, Yousuf Mohamed.
Sur la bande sonore, l’on peut entendre une conversation entre deux personnes. L’une d’entre elles est le businessman et l’autre voix est attribuée par ce dernier au ministre Dayal.
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Dettes de Rs 11,5 millions à une banque
L’homme d’affaires soutient avoir des dettes après avoir emprunté Rs 11,5 millions à une banque pour un projet immobilier à Gros-Cailloux. Or, son projet serait bloqué depuis trois ans, faute d’un permis EIA. L’urgence est de mise car l’homme affirme n’avoir pu payer ses employés à la fin du mois. Dans sa déposition à l’Icac, l’homme d’affaires affirme que sa rencontre de mardi matin qui, allègue-t-il, a eu lieu au bureau du ministre, était son second rendez-vous avec celui-ci en deux jours. La première ayant eu lieu lundi, hors des locaux du ministère de l’Environnement. Sur cette bande sonore, qui est en possession de Radio Plus, l’on entend la personne identifiée dans la déposition comme étant Raj Dayal indiquer: « Se mwa ki aprouv le EIA. Mwa ki guet sa (…) Pena problem, mo pou trouv enn solision pou twa. » L’autre personne insiste : « Larg mwa lor Gros-Cailloux. Sa ki nou finn koze yer… mo ena enn sel parol. Kouma la monn rantre mo vinn get ou… » L’interlocuteur en face de l’homme d’affaires répond alors: « Li pa koumsa. Nou gete komie to kapav sa. Mo gete kouma mo kapav larg twa. » Le businessman rétorque : « Je n’ai pas d’argent. Je vous donne ma parole… Je vous donne un terrain. » L’autre lui répond qu’il ne « veut pas de terrain ». Et ajoute: « Je ne veux rien. Je tiens des activités politiques. Pour le Maha Shivaratri, j’ai dépensé Rs 1 million, uniquement dans ma circonscription. Le gouvernement ne me donne pas d’argent pour ça. » Et d’ajouter : « J’ai des activités que tu dois soutenir. Pou fet Holi, mo bizin 50 bal kouler. » L’homme d’affaires s’étonne de ces dépenses. « Sa bann zafer-la to bizin finanse », précise encore l’interlocuteur du promoteur immobilier. Sur l’enregistrement, l’on entend les deux hommes prendre rendez-vous pour le lendemain, c’est-à-dire ce mercredi, à 17 h 30, à une adresse qui correspond a priori au domicile du ministre Dayal. L’Icac se penchera sur les allégations du promoteur immobilier et déterminera si la voix que l’on peut entendre sur la bande son est bien celle de Raj Dayal.
« Il faut laisser la commission faire son enquête »
Raj Dayal n’était pas disponible mardi soir pour commenter cette affaire. Contacté, le service de presse du ministre de l’Environnement indique qu’il « faut laisser faire son travail à l’Icac. Nous ne faisons aucun commentaire à ce stade ». <Publicité
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