Du Lannate à la prison de melrose? : Siddick Islam sera entendu par le CCID

Une substance soupçonnée d’être du Lannate a été découverte dans la cellule de Siddick Islam. Selon lui, c’est le commissaire des prisons qui lui a remis le produit pour éliminer des caïds de la prison. Ce que réfute Vinod Appadoo.

Incarcéré à la prison de Melrose, Siddick Islam sera interrogé par le Central Criminal Investigation Department (CCID) sur la présence, dans sa cellule, d’un produit soupçonné d’être du Lannate. Cette substance a été découverte dans la journée du mercredi 19 juillet, lors d’une descente des assesseurs de la Commission d’enquête sur la drogue.

La police a été alertée. Des échantillons ont été envoyés au Forensic Science Laboratory pour déterminer la nature exacte du produit. Confronté à cette découverte, Siddick Islam a laissé entendre que c’est le commissaire des prisons Vinod Appadoo qui lui a remis ce produit pour éliminer des caïds de la prison.

Cette thèse a été réfutée par le patron des prisons. Au début de la semaine prochaine, une équipe du CCID enregistrera les dires de Siddick Islam, qui purge une peine de 30 ans de prison depuis juin 2007. Pour des raisons de sécurité, les enquêteurs feront eux-mêmes le déplacement dans le centre pénitentiaire de Melrose. Des dispositifs spéciaux sont prévus pour cet interrogatoire.

De son côté, l’avocat Rama Valayden demande à Vinod Appadoo d’ordonner une fouille complète dans l’enceinte de la prison pour déterminer si du Lannate, d’autres poisons ou encore des armes y sont cachés. Dans une lettre envoyée le vendredi 21 juillet, l’avocat explique qu’après la découverte d’un produit présenté comme du Lannate dans la cellule de Siddick Islam, les circonstances entourant les décès de détenus dans le milieu carcéral doivent être tirées au clair.

Vendredi, Siddick Islam est intervenu à l’antenne d’Xplik ou K. Selon lui,  sa vie « est en danger » à la prison de Melrose. Il avance ne pas savoir quoi faire et estime  qu’on veut l’éliminer car il en saurait « trop ». Il a aussi avancé qu’il aurait reçu des menaces de la part d’un haut gradé de la prison, à deux reprises dans la journée de vendredi. « J’étais dans la cour quand il est venu me menacer et m’a injurié. Ils veulent me faire taire. »

Les proches de Siddick Islam ont porté plainte auprès de la Commission des droits de l’homme et à la police. Sa sœur, Rozida Islam, a envoyé une lettre à la commission d’enquête sur la drogue. « Avant sa comparution, nous avons demandé si la commission assurait la sécurité de ceux qui déposaient. Voilà que quelques jours plus tard, il est victime de représailles. Ils l’ont menacé. Il n’est pas en sécurité et sa famille non plus. »

La Commission des droits de l’homme n’a pas tardé à réagir. Me Hervé Lassemillante, président de la National Prevention Mechanism Division, s’est entretenu avec le détenu pendant plus d’une heure vendredi. « Le nombre d’allégations de violence et de menaces dans le milieu carcéral s’accroît », dit-il. Il avance qu’il soumettra bientôt un rapport.