Drogue de synthèse : le premier laboratoire clandestin démantelé

Vendredi, l’Anti-Drug and Smuggling Unit a arrêté un dénommé Kusraj Lutchigadoo dans un laboratoire clandestin de drogue synthétique. Plus de Rs 300 000, Rs 5 millions de drogue, une voiture et divers objets ont été saisis.

L’opération menée vendredi soir par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) a été un succès. Elle lui a permis de démanteler un laboratoire clandestin situé à Triolet et chargé de fabriquer de la drogue de synthèse. Les enquêteurs ont arrêté un dénommé Kusraj Lutchigadoo, un mécanicien de 35 ans, dont le frère Kelvy a été épinglé en décembre 2017 dans une affaire de drogue.

Au moment de son interpellation, Kusraj Lutchigadoo avait, en sa possession, environ un kilo de drogue synthétique estimé à Rs 5 millions, ainsi que la somme de Rs 301 380. Trois cents paquets de thé « nécessaires » à la préparation de la drogue, un litre de benzène et un litre de dissolvant ont également été saisis.

Le samedi 31 mars, l’Adsu a passé au peigne fin le laboratoire clandestin aménagé dans l’espace cuisine de la maison. Les enquêteurs ont saisi divers objets utilisés dans la fabrication de drogue. Samedi, Kusraj Lutchigadoo a été traduit en justice pour sa mise en accusation provisoire. La voiture de ce Quatrebornais, une BMW de couleur blanche arborant une plaque d’immatriculation personnalisée et valant plusieurs millions de roupies, a été saisie pour les besoins de l’enquête.

C’est grâce à un exercice de profilage s’étalant sur plusieurs jours que l’Adsu a pu remonter jusqu’au suspect. Se basant sur les informations dont ils disposaient, les enquêteurs se sont rendus régulièrement à Triolet. Le suspect, qui vit à Quatre-Bornes, fréquentait assidûment une maison occupée par sa belle-famille. Son attitude étrange et d’autres renseignements à son sujet n’ont fait que confirmer les soupçons de l’Adsu.

Sur le coup de 23 heures, plusieurs équipes de la brigade antidrogue se sont pointées devant la maison de Triolet. Kusraj Lutchigadoo est arrivé pratiquement au même moment, au volant de sa BMW blanche. L’Adsu a attendu que le suspect entre dans la maison pour donner l’assaut.

Flagrant délit

Kusraj Lutchigadoo, qui manipulait de la drogue synthétique, n’en est pas revenu. Il a tenté, dans un premier temps, de se dédouaner en disant : « Pa pou mwa sa. » Mais il a fini par dire aux enquêteurs que toute la transaction avait été commanditée par un de ses proches. Loin de s’avouer vaincu, le suspect a voulu prendre la poudre d’escampette. Il a grimpé sur le toit de la maison pour ensuite sauter, mais les limiers l’ont pourchassé et il a été maîtrisé.

Kusraj Lutchigadoo, qui est technicien électrique, gère également une salle de gym à Quatre-Bornes. Les limiers de l’Adsu avaient eu vent qu’il s’apprêtait à organiser une soirée festive dans une boîte de nuit de Grand-Baie le samedi 31 mars. Une femme DJ de renommée internationale avait même fait le déplacement au pays pour assurer le spectacle. L’Adsu pense aussi que le suspect s’adonnait au trafic de drogue dans la région de Grand-Baie durant le week-end lors des soirées en discothèque.

Les enquêteurs, qui devraient démarrer l’interrogatoire de Kusraj Lutchigadoo, privilégient déjà un lien entre lui et son frère, Kelvy Lutchigadoo. Les signes de richesse de la famille, notamment de beaux bolides de marques allemandes, en interpellent plus d’un. Vu la quantité de drogue saisie durant l’opération, l’Adsu privilégie l’hypothèse selon laquelle plusieurs autres complices participeraient à ces transactions.