Drogue dans les écoles : une étude pour cerner le problème

« Drogue en milieu scolaire : comment lutter contre ce phénomène ? » Ce thème a été débattu lors de l’émission « Au cœur de l’I nfo » présentée par Élodie Domun sur Radio Plus, le mardi 22 août. 

Bashir Taleb, pédagogue et président de la fédération des Managers des collèges privés, estime que la présence de la drogue dans le milieu scolaire a toujours existé, même si certains, dit-il, préfèrent faire l’autruche. « Mais maintenant, il y en a trop, et trop souvent. Les jeunes sont trop exposés », regrette-t-il. En conséquence, poursuit-il, les anciennes méthodes s’avèrent inefficaces. 

Selon lui, l’effritement des valeurs et une plus grande offre de la drogue sur le marché ont accentué le problème. « Les demandes que des recteurs faisaient pour plus de personnel, notamment des psychologues, sociologues, ‘Discipline Master’ sont restées sans réponse », déplore-t-il. 

Pour y remédier, le pédagogue affirme le problème de la drogue doit être une priorité pour les établissements scolaires. Il préconise des activités variées pour les jeunes autour de ce thème. Il propose de redéfinir ce que passer du bon temps veut dire. « En d’autres mots, comment passer du bon temps tout en restant loin des dangers qui guettent les jeunes », précise-t-il. La réhabilitation de ceux qui sont tombés dans ce fléau est aussi souhaitée. « Ils peuvent devenir des ‘role models’ demain », avance-t-il. 

Edley Maurer, de l’ONG Safire, propose une étude pour mieux cerner l’étendue du problème de la drogue dans le milieu scolaire. « On parle de situation alarmante, mais combien d’élèves sont concernés ? Que consomment-ils ? Une fois ces données obtenues, il faudra venir en aide aux personnes concernées et empêcher que la situation ne s’aggrave. Il est utile d’attirer le jeune consommateur ou trafiquant hors de ce fléau. » Il préconise une formation pour les enseignants. 

Pour Rita Ventakasawmy, Ombudsperson for Children, le combat contre la drogue dans le milieu scolaire ne pourra se faire sans un lien profond entre les jeunes et leurs parents. « Il faut faire un travail auprès des parents dont les enfants sont concernés par le problème de drogue », avance-t-elle. Elle suggère la consolidation des familles mauriciennes fragilisées. Ce travail incombe aux ministères et aux ONG. « Les ONG spécialisées doivent partager leur savoir et des éducateurs doivent être formés afin de pouvoir soutenir les parents. ‘Kozri ek sansibilizasyon pa sufi’ », martèle-t-elle. 

Pour sa part, le travailleur social Danny Philippe prône un programme national de prévention pour tous les établissements scolaires. « Il faut commencer par la petite enfance, soit à partir de 5 ans. La formation des parents est aussi nécessaire. Ils doivent détecter tout changement de comportement chez leurs enfants (...) Il est important de voter un budget pour former des jeunes afin qu’ils prennent la relève dans le combat contre la drogue. » 

Manishwar Sharma Purmanund, président de la Parents Teachers’ Association de la James Toolsee Government School, indique qu’une campagne sera bientôt lancée. Elle a pour objectif d’informer les parents sur le problème de la drogue. C’est pour pallier le manque de connaissance des parents sur ces produits. « Nous ciblons certains quartiers dans un premier temps et nous bénéficions de l’aide des forces de l’ordre », fait-il observer.