Dineshwar Domah dit Sandesh est toujours porté manquant. À lundi soir, les secours étaient encore à sa recherche. Le jeune homme, qui a fêté ses 24 ans le 7 novembre, a été pris dans le terrible incendie qui a éclaté, dimanche après-midi, à Shoprite, à Trianon.
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«Le plus dur, c’est l’attente », dit un oncle du jeune homme. Depuis l’annonce de cette tragédie, Purmessur Domah, 57 ans, le père de Sandesh, s’est rendu à l’entrepôt de Shoprite. Sa compagne et ses deux filles et lui ne quittent plus les lieux.
Assis, le regard vide, ils tentent de se réconforter mutuellement, observant les policiers et sapeurs-pompiers qui s’activent dans le bâtiment. Au départ, ils avaient décrié la lenteur des secours, mais ont fini par se résigner.
Ils ont passé une nuit blanche. « Depuis 18 h 45, je suis sur place, mais toujours aucune nouvelle », déplore Purmessur Domah. Les heures défilent et l’espoir de revoir Sandesh vivant s’amenuise. Le père a du mal à accepter ce coup du destin.
« Samedi, nous avons organisé une fête pour célébrer son anniversaire. Et dimanche, avant qu’il n’aille au boulot, nous avons discuté un peu », dit-il. « On m’a prévenu vers 18 h 30. Mone gagn enn kall. So koleg pe dir mwa pas pe gagn li. Mo ti panse linn sorti, pankor rantre. Zot dir mwa pa pe trouv Sandesh, linn tase ! »
Le père se rue sur les lieux du sinistre. Les pompiers sont sur le qui-vive. « Ils démolissaient les volets pour accéder à l’intérieur de entrepôt », dit-il. 24 heures plus tard, Purmessur et sa famille sont toujours présents, malgré la pluie. Les traits tirés, ils ne quittent pas d’un œil les manœuvres tout au long de la journée.
« Sandesh a perdu sa mère très jeune. Son père a refait sa vie. Voilà que le drame s’abat de nouveau sur eux », dit un proche du jeune homme. Comme les autres membres de la famille, il se prépare au pire.
Le jeune homme aperçu regagnant l’entrepôt
Pour l’heure, l’origine de cet incendie n’a pas encore été établie par les policiers de Rose-Hill. Pour y voir plus clair, les enquêteurs ont interrogé un collègue du jeune disparu. Il s’avère que c’est en allant récupérer des clés que Sandesh se serait retrouvé prisonnier des flammes. Lors de son audition lundi, le collègue raconte que les employés ont tenté de circonscrire le feu, avec une lance à incendie, avant d’évacuer les lieux. Sandesh devait regagner l’entrepôt. Il leur a lancé : « Monn blye lakle store mo al pran li mo vini ». Le collègue dit avoir attendu le jeune homme, mais en vain. Les enquêteurs ont visionné les enregistrements vidéo. Les images corroboraient avec la version de l’employé. Sandesh Domah a été aperçu regagnant l’entrepôt quand le sinistre a éclaté.
80 pompiers et plus de 150 camions mobilisés
Depuis dimanche à 18 h 05, les soldats du feu sont à pied d’œuvre, à l’entrepôt de l’hypermarché Shoprite. L’Assistant Chief Fire Officer, Dorsamy Ayacouty est responsable des opérations. D’épaisses fumées s’échappent de l’entrepôt. Les soldats du feu ont identifié quatre foyers d’incendie. Cinq stations de pompiers : Port-Louis, Coromandel, Quatre-Bornes, Curepipe et la Special Operation Division ont été mandées sur place. Elles ont bénéficié de l’aide d’une petite équipe de Triolet et de Piton.
Les pompiers ont rencontré beaucoup de difficultés pour venir à bout des foyers d’incendie. « Nous avons mobilisé 80 pompiers et 150 camions », précise l’Assistant Chief Fire Officer. L’entrepôt renfermait divers produits, dont certains hautement inflammables. La température a atteint des sommets records (proche de 1000°C), ce a compliqué la tâche des pompiers. Durant toute la nuit de dimanche à lundi, les équipes se sont relayées sur le lieu du sinistre. L’épaisse fumée a affecté la visibilité des soldats du feu. « Ferm lizie ou marse, koumsa mem li ete » lâche un officier.
Les éléments du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM) et de la Special Mobile Force participent également à ces opérations. À 20 heures lundi, les pompiers étaient toujours sur la brèche pour circonscrire le quatrième foyer. « Nous avons éteint trois foyers, il nous reste un quatrième, c’est de là que le feu semble avoir été déclaré », indique Dorsamy Ayacouty.
La police demande d’évacuer les lieux
L’épaisse fumée, émanant de l’entrepôt, est jugée toxique. La police a demandé l’évacuation des lieux lundi après-midi. Un responsable de la Western Division indique que même les policiers et autres officiers sur place devraient par la suite se faire examiner par un médecin. « Nous sommes en train de dresser une liste », a-t-il lâché. Une ambulance est présente, parée à toute éventualité.
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