Dr Vasantrao Gujadhur : «La stratégie de vaccination doit changer»

Le ministère de la Santé doit revoir sa stratégie de vaccination afin de pouvoir immuniser un plus grand nombre de personnes. C’est l’avis du Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé publique. Il était l’un des intervenants de l’émission Au cœur de l’info, animée par Jane Luchmaya et Eshan Dinally, mercredi.

«La stratégie de vaccination doit être revue afin de pouvoir immuniser un plus grand nombre de personnes, d’autant plus qu’il y a une deuxième dose à faire pour le vaccin AstraZeneca », a soutenu l’ancien directeur des services de santé. Pour lui, la vaccination doit se faire dans un temps suffisamment rapide, afin de ne pas dépasser la période d’immunité qui varie selon le type de vaccin. « Il faut accélérer la cadence », selon lui. ll a insisté qu’au rythme actuel de la vaccination, il y a des risques pour les frontliners de la Santé qui pourraient être infectés.  Pour le Dr Gujadhur, il est actuellement impossible de déterminer si les variants de  la maladie sont présents à Maurice. 

Alors qu’il était question de vacciner 60 % de la population pour atteindre une immunité collective, le Dr Gujadhur a fait ressortir que c’est plutôt 80 % de la population qui doivent être vaccinés. Cela, en raison des variants de la Covid-19 qui ont changé la donne. Un avis partagé par le Dr Deoraj Caussy, épidémiologiste, qui a  participé à l’émission en studio.  Ce dernier a aussi précisé que la stratégie de l’immunité collective ne peut être efficace avec l’évolution de la maladie. 

Selon ce dernier, il ne faut pas avoir peur des différents vaccins contre la Covid-19. Il s’est montré rassurant en disant que la vaccination a permis d’éradiquer plusieurs maladies, telles que la variole. « Malgré la ‘rapidité’ à laquelle les vaccins ont été produits, il ne faudrait pas en avoir peur », a-t-il avancé. Il a aussi souligné qu’il ne faudrait pas associer certains décès survenus à l’issue de la vaccination au vaccin lui-même. « On ne peut, à ce stade, parler de cause à effet et associer les deux. Il est encore trop tôt pour cela. C’est surement que leur heure était arrivée tout simplement », a-t-il soutenu. 

Crédibilité 

Le Dr Caussy a aussi fait ressortir que c’est normal qu’il y ait un pourcentage de personnes qui soit « volontaire » et un autre qui soit « récalcitrant ». « C’est une réaction tout à fait humaine », a-t-il fait comprendre. Pour lui, les gens ont besoin d’assurance et de preuves et ils doivent être informés par rapport au vaccin. 

L’épidémiologiste a aussi affirmé que les laboratoires n’ont brûlé aucune étape en ce qu’il s’agit de l’élaboration des différents vaccins. « Ils ont été élaborés pour donner une réponse immunitaire et permettre à chaque personne vaccinée de développer des anticorps », a-t-il expliqué. Ils n’ont pas intérêt à utiliser les gens comme « cobayes », pour la crédibilité de leur entreprise. C’est aussi une question d’éthique et de protocoles qui doivent être respectés. Les vaccins sont de différents types et de divers degrés d’efficacité en fonction de la technique de fabrication.