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Double Noyade à Gris-Gris: le père Guichoux se suicide après ses adieux à une ado

Gladyz Duvergé
Le village de Souillac est secoué par ce double drame. Un prêtre de 75 ans et une femme de 46 ans se sont suicidés à Gris-Gris mercredi. Les deux drames ne seraient pas liés. Avant de commettre l’irréparable, le prêtre a appelé une ado de 17 ans pour lui dire adieu. Mercredi matin, le père Jean Maurice Labour, vicaire général, a consigné une déposition à la police de Souillac. Il signalait la disparition du père Pierre René Guichoux, 77 ans, de nationalité française. Il officiait dans une église des Plaines Wilhems. Il était en retraite au foyer de Charité Notre Dame de l’Unité, à Gris-Gris depuis dimanche. Mardi soir, il a été vu pour la dernière fois, après les dernières prières, puis s’est retiré dans sa chambre. Vers 13h mercredi, la police avait été avertie qu’une personne s’est jetée dans le vide des falaises de Gris-Gris. La National Coast Guard s’est rendue sur le lieu pour retrouver son corps. Entretemps, des battues sont organisées pour retrouver le vieux prêtre disparu. Alors que les gardes-côtes traversaient la passe de Gris-Gris, ils ont repêché le corps du religieux, qui flottait. Ensuite, l’hélicoptère Chetak de la police, piloté par l’ASP Dookhun et le DASP Chandeea, a été sollicité pour récupérer le corps de la femme à 400 mètres des falaises.
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/div> Le corps du religieux a été identifié par le père Jean Maurice Labour comme étant celui du père Pierre René Guichoux. Nul ne peut expliquer ce qui a pu se passer. Au Foyer de la Charité, on repousse la thèse du suicide. « Il n’a pu se suicider, je ne peux concevoir qu’un prêtre commette un tel geste » relate Gladyz Duvergé, membre du foyer. C’est Amala Appavou qui a accueilli le père Guichoux à son arrivée. « Il avait l’air bien, je ne crois pas au suicide, il a dû chuter en marchant sur les rochers glissants. »
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La police de Souillac enquête. Selon ses informations, le religieux a fait un appel à 6h mardi. Il a appelé une Quatrebornaise de 17 ans à qui il aurait dit : « Ca y est ! Il fait assez jour pour faire ce que j’ai à faire. Je suis à la plage. Au revoir et adieu ». La police a interrogé la mineure et privilégie la thèse du suicide. Qu’est-ce qui a pu inciter ce religieux de 75 ans à commettre l’irréparable? Nul n’est en mesure de répondre à cette question. Le corps de la femme a été identifié : il s’agit de Ranee B.A., 46 ans, originaire de Surinam. La police pense que ces deux suicides ne sont pas liés. Les autopsies pratiquées par les médecins légistes, les Drs. Maxwell Monvoisin et Shaila Prasad-Jankee, ont attribué les deux décès à l’asphyxie due à la noyade. [row custom_class=""][/row]  
 

Mgr Piat « bouleversé par la mort tragique »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17124","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-29015","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Mgr Maurice Piat"}}]]Monseigneur Maurice Piat affirme être « bouleversé par la mort dramatique de notre confrère, qui est d’autant plus pénible à vivre que rien ne laissait présager un tel malheur ». Dans un message à ses prêtres, envoyé mercredi soir, il ajoute que « nous exprimons notre profonde sympathie et l’assurance de notre prière à ses trois frères en France, dont un est prêtre dans le diocèse d’Angers, ainsi qu’à ses confrères des Missions étrangères de Paris ». Âgé de 77 ans, le natif d’Angers, en France, participait à la retraite des prêtres au Foyer de l’Unité, à Souillac. Ses confrères, ayant noté son absence depuis le mercredi matin, ont entrepris des recherches et informé la police qui a retrouvé son corps dans la mer. La dépouille du père Pierre-René Guichoux sera remise au père Pascal Sundaram, curé de Sainte-Anne pour être exposée à la salle d’œuvres à Sainte-Anne, à Stanley. La messe d’enterrement sera célébrée le jeudi 14 juillet 2016 à 14 h 30 à l’église Sainte-Anne, à Stanley. L’inhumation se fera au cimetière de Saint-Pierre. Le prêtre appartenait à la société des Missions étrangères de Paris. Né le 18 octobre 1938 à Angers, en France, il avait été ordonné prêtre le 4 juillet 1965 et officiait à Maurice depuis le 27 octobre 1980 où il était vicaire à la paroisse de Sainte-Anne, Stanley, et de Sainte-Odile, Camp Levieux, et participait à l’aumônerie des prisons. Il était également aumônier de la Ligue Ouvrière de l’Action Catholique.  
 

Le père Labour: «C’est un grand choc pour tous les chrétiens»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16955","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-28697 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"pere-labour"}}]]Le vicaire général Jean-Maurice Labour se dit bouleversé par ce drame. Au Défi Quotidien, il explique que c’est mardi, vers 21 heures, qu’il a vu le père Pierre René Joseph Guichoux pour la dernière fois. « Mercredi, vers 7 h 45, le père Guichoux était absent. Il n’a pas pris son petit déjeuner. On l’a cherché en vain. J’ai donc signalé sa disparition à la police de Souillac. Quelques heures plus tard, elle m’a averti que son corps avait été repêché dans les flots près des falaises de Gris-Gris. j’ai identifié le corps du père René Guichoux.» « C’est un grand bouleversement parmi les prêtres, pour tous les chrétiens et toute l’Église. Nous étions ensemble au Foyer de l’Unité. Nous étions 35, comme chaque année à participer à une retraite. Le père Guichoux a servi l’Église mauricienne plus de 20 ans durant. Il venait d’une congrégation missionnaire de Paris.» [row custom_class=""][/row]  
 

La belle-mère de Ranee: «Mama mo pe ale, mo pa pou vinn la zame»

Chez les proches de Ranee A., nul ne peut s’expliquer son geste. «Elle souffrait de troubles psychiatriques et suivait des traitements à l’hôpital Brown Séquard. Avant de sortir mardi après-midi, elle a lancé à sa belle-mère : «Mama mo pe alé, mo pa pou vine la zame».
 

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