Elle veut connaître la position du gouvernement français sur le dossier Chagos, notamment sur le retour des natifs dans leur archipel.
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La sénatrice réunionnaise Gélita Hoarau a adressé une question à travers Harlem Désir, Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargé des affaires européennes, mardi 21 février.
« Le gouvernement sera-t-il décidé, au vu de cette douloureuse histoire, à défendre la cause chagossienne auprès de Londres comme de Washington, en plaidant pour la seule réparation à hauteur du mal commis : le retour effectif des Chagossiens aux Chagos ? », a demandé ce membre du Parti communiste réunionnais au ministre de tutelle.
Devant ses collègues au palais de Luxembourg, Gélita Hoarau a fait un vibrant plaidoyer en faveur des Chagossiens. « Le pire malheur qu’un peuple puisse subir dans son histoire, c’est l’exil forcé hors de sa terre natale, la déportation imposée par une puissance étrangère. C’est le sort qu’a connu le peuple chagossien. Sa terre natale, c’est l’archipel des Chagos, en plein cœur de l’océan Indien. Les Chagossiens ont été impitoyablement chassés par deux grandes puissances, la Grande-Bretagne et les États-Unis, pour créer une base militaire américaine sur l’île de Diego Garcia. Cela s’est passé au tournant des années 70. Cette violation des droits humains date donc d’un demi-siècle. Un demi-siècle au cours duquel les Chagossiens n’ont jamais cessé de revendiquer leur droit intangible de retourner vivre aux Chagos », fait-elle ressortir.
Évoquant l’excision de l’archipel des Chagos du territoire de Maurice en 1965, la sénatrice a rappelé la série de procès intentés auprès des tribunaux britanniques par Olivier Bancoult ainsi que le renouvellement du bail sur l’atoll de Diego Garcia aux Américains par la Grande-Bretagne l’an dernier, Gélita Hoarau a dénoncé le double langage du gouvernement de Theresa May quant à un retour des Chagossiens dans leurs îles. « La lutte des Chagossiens n’est pas brisée. Ils crient leur révolte et leur souffrance. Ce cri concerne toutes les personnes éprises de justice et de paix. à commencer par le gouvernement français, dont la valeur affirmée au plus haut a toujours été celle de la liberté des peuples », a-t-elle lancé avant de poser sa question.
Harlem Désir a indiqué que « ce différend oppose Maurice au Royaume-Uni » et que « le gouvernement français ne saurait prendre position ». La France, dit-il, n’est pas insensible au sort des Chagossiens qui, après quatre décennies d’exil, « connaissent toujours des difficultés d’insertion économique et sociale ». Le sort des Chagossiens, a-t-il souligné, « est lié à un problème de souveraineté ». La France, dit-il, encourage le dialogue entre Maurice et la Royaume-Uni.
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