Interview

Dominique Billon, directeur général de Kolos : «La hausse du prix du ciment est inévitable en 2019»

Dominique Billon

Le directeur général de Kolos, annonce une augmentation du prix du ciment l’an prochain. La demande sur le plan mondial a dépassé l’offre. La Chine qui en exportait, est devenue depuis peu importatrice de ce produit, dit-il. 

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Quelle a été l’évolution du prix du ciment ?
Avec la tendance de la hausse du prix au niveau du marché de l’exportation, l’augmentation du prix CIF (Cargo Insurance Freight) et avec l’arrivée du fuel sulphur l’année prochaine, le prix du ciment en vrac connaîtra un accroissement en 2019.  Le marché mauricien étant tributaire de l’importation, il n’échappera pas à cette tendance haussière. Jusqu’à la mi-2017, la Chine exportait du ciment. Le pays a entre-temps procédé à un plan de restructuration de ses usines donnant lieu à plusieurs fermetures pour des raisons climatiques afin de freiner la pollution.

Depuis le début de 2018, la Chine importe elle-même du ciment pour répondre aux besoins de son marché domestique. Ce qui a un effet boule de neige sur les prix du ciment en provenance d’Asie du Sud et d’Asie de l’Est sur le marché international, vu que la demande a dépassé l’offre. Ce phénomène, couplé au coût du fret pour l’expédition du ciment vers Maurice, a inéluctablement une incidence sur le prix de vente. Ainsi, on considère un surcroît largement supérieur à 10 % en 2019. En raison de l’augmentation du prix du fret qui aura aussi un impact sur le prix du ciment avec l’arrivée et le coût excessif du fuel sulphur aucune société de fret ne veut s’engager sur le long terme car elle n’écarte pas la probabilité d’une augmentation additionnelle du prix du fret à fin septembre 2019.

Quel est l’impact des travaux à travers l’île sur la production du ciment ?
Depuis le début de l’année, ce marché a connu une croissance de 10 % à Maurice. À ce jour, la gamme de ciments produits par Kolos représente 44 % de parts de marché. La production fluctue en fonction de la demande. On dispose aujourd’hui d’une capacité de stockage de 60 000 tonnes de ciment, ce qui représente plus d’un mois de consommation locale. Aujourd’hui, notre production est automatisée à 100 %, de l’extraction à l’ensachage jusqu’à la palettisation des sacs qui sont livrés par chariots élévateurs. Cette automatisation nous a permis d’optimiser l’outil de production,  de développer et de proposer différents types de ciments.

Comment vous démarquez-vous de vos concurrents ?
En sacs, nous avons Kolos et Kolos Plus, outre le ciment en vrac. Nous avons aussi des ciments spéciaux pour les différents types de projet, à savoir Kolos Plus, pour les gros chantiers de bâtiment et travaux publics, ainsi qu’une version améliorée du Kolos classique en sac. Par ailleurs, Kolos  propose quatre types de ciments – CEM I, CEM II, CEM IIIA & CEM IIIB – pour les besoins des professionnels de la construction. Parmi nos autres activités figurent l’entreposage, le mélange, l’ensachage et la palettisation du ciment. On a récemment lancé Kolos Finish, un ciment spécialement conçu pour le crépissage et la pose de blocs qui garantit des finitions irréprochables, de qualité supérieure. Commercialisé depuis peu, Kolos Eco Plus est un ciment écologique et de qualité qui s’adapte à tous les budgets. Parallèlement, on a ouvert deux nouveaux points d’approvisionnement de nos produits, à Phoenix et à Saint-Julien d’Hotman, dans une logique de proximité.

 

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