
Le conseil d’administration de l’Information and Communication Technologies Authority a finalement été dissous. Il est remplacé par un Board provisoire qui a reçu l’ordre d’enquêter sur un certain nombre de dossiers laissés par l’ex-président Bhanoodutt Beeharee.
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Les pétards ont crépité au douzième étage de la Celicourt Tower, Port-Louis, jeudi après-midi 19 janvier. Après avoir appris que le conseil d’administration de l’Information & Communication Technologies Authority (Icta) a été dissous et que son président, Bhanoodutt Beeharee, a pris la porte, les employés ont poussé des cris de joie.
Après 19 mois en poste, Bhanoodutt Beeharee a cédé son fauteuil à Premhans Jhugroo, secrétaire aux Affaires intérieures, qui prend la tête d’un caretaker Board en attendant que la fusion entre l’Icta et l’Independent Broadcasting Authority (IBA) devienne une réalité.
Comme annoncé dans notre édition du mardi 17 janvier, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth a donc tranché avant la fin de la semaine. Dans la lettre qui lui a été remise par un huissier de justice jeudi et émise par le Bureau du Premier ministre, Bhanoodutt Beeharee a été sommé de remettre tous les dossiers officiels et documents en sa possession à Ramchurn Chatoo, directeur des finances par intérim à l’ICTA. Quant au conseil d’administration provisoire, il a pour tâche de faire la lumière sur un certain nombre de zones d’ombre.
Il s’agit en outre d’examiner les nombreuses allégations pesant sur les membres de l’ancien conseil d’administration, de vérifier si des dépenses ont été faites à bon escient et s’il y a eu des irrégularités ou non. La dernière polémique en date a trait à la nomination avec effet immédiat de Radhacharan Shakya comme Officer-in-Charge de l’Icta.
Ce ressortissant indien avait été envoyé par l’Inde aux termes d’un accord entre les gouvernements mauricien et indien pour se pencher sur des dossiers techniques. Les employés avaient été avertis de cette décision par circulaire en début de semaine alors que des membres du conseil d’administration n’avaient même pas été mis au courant.
Révision salariale
Le nouveau conseil d’administration devra aussi se pencher sur plusieurs dossiers en souffrance. Parmi, la révision salariale attendue par les employés depuis mars 2016. Une demande d’augmentation uniforme de 10 % est demandée par les salariés en attendant la fusion avec l’IBA. Fin octobre et une nouvelle fois début décembre, le Premier ministre avait affirmé au Parlement qu’un nouveau conseil d’administration allait être nommé et que « des mesures sont prises pour se débarrasser » de Bhanoodutt Beeharee.
Le 15 novembre 2016, l’ICT Act avait été amendée pour, entre autres, permettre la dissolution du conseil d’administration dès la promulgation des amendements. Sous l’ancienne loi, il était extrêmement compliqué de mettre fin au mandat des membres du Board de cet organisme parapublic.
Plus de Rs 50 millions de réclamations
L’Icta fait face à un certain nombre de procès en Cour intentés par des employés ou ex-employés pour suspension ou limogeage injustifié. Selon un calcul du Bureau du Premier ministre, ces réclamations s’élèvent à quelque Rs 50 millions. L’ancien directeur exécutif Krisna Oolun réclame Rs 18 millions, alors que l’ex-directeur du département ingénierie, Jérôme Louis, réclame Rs 8 millions. Harish Bhoolah, directeur du département légal qui avait été suspendu, exige Rs 12 millions de dommages.

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