Disparition de quatre pêcheurs à l’Île Ronde: l’attente douloureuse des familles

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5175","attributes":{"class":"media-image wp-image-8805","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"292","alt":"No\u00e9mie Furcy"}}]] Noémie, la fille de Clovis Furcy.

</div> Chez la famille de Noé Clovis Furcy, l’ambiance est pesante. Les enfants et petits-enfants de ce loup de mer se sont installés à la terrasse de la maison. Ils sont à l’affût de la moindre information pouvant leur indiquer l’évolution de la situation. Noémie, une des filles du pêcheur, les traits marqués par la fatigue, accompagnée d’une petite fille, vient à notre rencontre. « Nou pe atann »,  nous dit-elle, avant de poursuivre : « Depi li ena 22 zan, li travay peser. Ena fwa pena ler, li ale aswar. Premie fwa li gagn sa problem-la ».

Situation éprouvante

Cette épreuve est éprouvante pour son épouse, Helena. « Clovis a l’habitude de se lever vers les 3 heures et à 4 h 30, il quitte la maison pour se rendre au travail. Nous sommes dans l’incertitude. Mais nous gardons bon espoir qu’ils vont réapparaître sains et saufs », dit-elle. Quelques mètres plus loin, habite la famille Cheyetun. Satyanand fait partie de l’équipage disparu. Son épouse Luchmeechaya, 48 ans, est entourée des proches venus apporter leur soutien. « À cause de sa santé, mon époux sortait en mer deux à trois fois par semaine. Il n’a jamais eu ce genre de souci. Nous espérons… », dit-elle. Pour les proches l’attente se fait longue. « Pa koner ki pé arriver. Pas pé gagne contact ek la polis », déplore, pour sa part, Devanand, le frère du pêcheur. L’angoisse est également visible sur les visages de la famille de Rajesh Panchoo, 43 ans. Ce célibataire exerce le métier de pêcheur depuis environ 15 ans. Rajen nous explique que son frère s’était déjà retrouvé dans ce genre de situation l’année dernière. « Il travaillait sur un autre bateau et, ce jour-là, ils étaient trois pêcheurs à prendre la mer. Mon frère et ses amis ont eu un problème de moteur. Ils ont dérivé. Finalement, au bout de deux jours, les autorités les avaient retrouvés près de La Réunion. Depuis leur disparition, lundi, il n’y a pas moyen de les contacter faute de réseau », explique-t-il. Lui aussi garde espoir. Anand Aukhajee, 54 ans, est décrit par son voisin comme un « professionnel de la mer ». Depuis la disparition de ce dernier, il dit être sous le choc tout comme son neveu. « Mon oncle est une personne sans histoire. Il y a longtemps, il s’est séparé de son épouse. Il vit seul. Lundi, nous avons essayé de l’appeler sur son téléphone portable. En vain », explique le neveu. [row custom_class=""][/row]

---

  [row custom_class=""][/row]

---

   

Le propriétaire du bateau: « J’espère les revoir en vie »

Le propriétaire du bateau exprime sa solidarité avec les proches des pêcheurs. « Les quatre pêcheurs ont l’habitude de prendre mon bateau pour aller à la pêche. Ils devaient retourner au plus tard vers 17 h 30. Mais quand j’ai constaté qu’ils n’étaient pas rentrés à 19 heures, j’ai alerté la police. En 2011, un bateau était impliqué dans un accident en mer, qui avait fait deux morts et un blessé. Et maintenant, les quatre pêcheurs et mon bateau ont disparu. Je souhaite que les pêcheurs sont encore en vie », dit ce propriétaire, 63 ans, visiblement inquiet.