Le premier trimestre scolaire fut marqué par divers évènements. Il y a eu les jours manqués à cause des intempéries, l’extension du calendrier par huit jours et le manque d’enseignants. Il manquerait plus d’une centaine d’enseignants, mais la ministre de l’Éducation est catégorique : « il n’y a pas de manque d’enseignants ».
Le deuxième trimestre scolaire a démarré le lundi 17 avril. De nombreux partenaires de l’Éducation dénoncent le cruel manque d’enseignants.
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Ce constat n’est pas reconnu par Leela Devi Dookun-Luchoomun. Elle soutient qu’« il n’y a pas de manque d’enseignants. En ce début de deuxième trimestre, nous faisons tout ce qu’il faut pour que les élèves ne soient pas pénalisés. Il y a des enseignants qui sont malades, d’autres qui ont été opérés et d’autres encore qui ont pris leur retraite. Là où il y a des difficultés, nous avons pris des supply teachers. »
Pour le primaire, Vishal Baujeet, le président de la Government Teachers’ Union, explique les raisons de ce manque. « Il y a un manque d’enseignants au primaire à cause des départs à la retraite de certains et d’autres qui ont été promus. Il y a aussi eu le départ de la plupart des Senior Educators. Car il est difficile pour quelqu’un de manager une classe du primaire, sans formation appropriée. Récemment, le ministère de l’Éducation a eu recours au recrutement de Supply Educators dans le primaire, ce qui est sans précédent. »
Selon lui, plusieurs écoles ont besoin d’enseignants supplémentaires à cause des demandes de vacation leaves de certains enseignants ou des congés maladie d’autres. Il reconnaît que des dispositions sont prises par le ministère pour tenter d’assurer le remplacement.
Il est réconfortant d’apprendre que le ministère a pris des dispositions pour recruter un grand nombre d’enseignants pour le bon fonctionnement des écoles, poursuit-il.
Dans le secondaire, un recteur d’un établissement public de la capitale fait observer qu’il est difficile de gérer un collège en ce moment. « Nous devons faire beaucoup de remplacements pour que les classes ne soient pas laissées sans prof. C’est surtout pour les matières scientifiques et pour le kreol Morisien que le manque se fait sentir. » Un autre recteur d’un établissement public du nord de l’île rappelle que la majorité des collèges font face à un manque d’enseignants, depuis le début du premier trimestre. Il déplore que le problème soit toujours d’actualité, alors que le travail est conséquent au deuxième trimestre.
Selon lui, la principale raison de cette situation est la décision d’imposer un Postgraduate Certificate in Education aux nouveaux enseignants. Il déplore qu’il y ait une mauvaise planification des ressources humaines par le ministère. Ce qui a pour résultat que certains établissements font face à un manque de cinq à six éducateurs. « Tous les jours, nous recevons des critiques des parents et des élèves.
Malheureusement, nous constatons que souvent la priorité est donnée aux star schools pour que les parents ne manifestent pas leur colère. Mais toutes les écoles doivent fonctionner et donner le meilleur aux élèves. » Ce dernier soutient qu’il n’a d’autres choix que de demander aux parents de s’adresser au ministère, quand il n’a pas de solution.
Il ajoute que ce trimestre est essentiel pour toutes les classes, mais surtout pour celles qui ont des examens nationaux et internationaux. « Nous devons à tout prix terminer le programme d’études pendant ce trimestre. Il ne faut pas oublier qu’il y a les mock exams à la fin pour déterminer le niveau des élèves. »
Une décision de conseil des ministres du 14 avril fait état d’un amendement aux Education Regulations 1957 pour enseigner le Travel and Tourism. Il est indiqué que l’enseignant peut avoir un degré en Tourism, Hospitality and Events Management aussi bien qu’un degré en Tourism, Leisure and Recreation Management.
Le président de l’Union of Private Secondary Education Employee, Arvind Bhojun, accueille favorablement cette décision qui, selon lui, sera un avantage pour les élèves de Travel and Tourism. « Comme nous l’avons dit plus tôt, le ministre de l’Éducation a été mal avisé et la conséquence est un gâchis dans le secteur de l’enseignement de nos collèges. Il y a eu une pénurie artificielle d’éducateurs pendant le premier trimestre et des centaines de diplômés se sont retrouvés au chômage. Mieux vaut tard que jamais. Nous demandons au Premier ministre d’étendre ces conditions aux autres matières comme : Design & Technology, Information Technology, Home Economics, Hinduism, Business Studies, et d’autres matières. »
L’UPSEE regrette que la Private Secondary Education Authority n’accepte pas la candidature d’enseignants n’ayant pas de PGCE.
« De notre point de vue, cette décision est inhumaine, infondée. Il est malheureux que tant de diplômés qui donnaient pleine satisfaction à leurs apprenants et à la gestion des collèges se soient tout à coup retrouvés au chômage. Cette situation a placé des familles dans la détresse et la pauvreté. En m’adressant au Premier ministre, je dis que cette décision va complètement à l’encontre de votre philosophie de lutte contre le chômage et de promotion de l’égalité et de l’équité. »
Arvind Bhojun fait appel à la clairvoyance du Premier ministre pour revoir la situation.
« On ne peut pas dire que quelqu’un qui a complété un undergraduate course, un B.Sc. Sustainable Product Design de l’Université de Maurice n’est pas qualifié pour enseigner le Design and Technology en A-level, seulement parce que le cours n’a pas pour nom Design and Technology. Suivant cette logique, nous ne pourrons pas enseigner l’Additional Mathematics au niveau du secondaire, parce qu’il n’y a pas d'undergraduate course intitulé B.Sc. Additional Mathematics… »
Recrutement
Le ministère de l’Éducation recrute actuellement des Programme Managers pour la Holistic Education pour une période d’une année. Les conditions pouvant être à plein temps ou à temps partiel. Les candidats doivent être âgés de moins de 70 ans et avoir un minimum de dix années d’expérience dans le secteur éducatif.
Les personnes choisies devront établir des stratégies pour assurer le développement holistique des apprenants à Maurice, à Rodrigues et à Agaléga. Elles devront s’assurer que l’éducation holistique soit enseignée comme il le faut et selon les conditions requises. Les formulaires d’inscription sont disponibles sur le site https://education.govmu.org. La date limite pour les inscriptions est le 3 mai 2023.
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