L’endettement des ménages à Maurice est devenu une préoccupation croissante ces dernières années. De plus en plus de Mauriciens se retrouvent submergés par leurs dettes, luttant pour joindre les deux bouts et maintenir une stabilité financière. Cette situation préoccupante est alimentée par plusieurs facteurs, notamment l’inflation et le Key Rate en hausse.
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Des experts le disent : l’inflation a eu un impact significatif sur le coût de la vie pour de nombreux Mauriciens. Les prix des biens de consommation courante ont augmenté, exerçant une pression supplémentaire sur des ménages déjà financièrement vulnérables. Les familles se trouvent contraintes de dépenser davantage pour répondre à leurs besoins fondamentaux, ce qui réduit leur marge de manœuvre pour le remboursement de leurs dettes existantes.
De plus, l’augmentation du Key Rate, qui influence les taux d’emprunt, a entraîné une hausse des paiements mensuels pour les prêts, tels que les hypothèques, les prêts automobiles et les cartes de crédit, augmentant ainsi la pression financière sur les ménages. Les experts soulignent que dans ce contexte, de nombreuses personnes se retrouvent prises dans le cercle vicieux de l’endettement, luttant pour préserver leur niveau de vie tout en faisant face à des obligations financières de plus en plus lourdes.
Ce n’est pas Kiran Tajoo qui dira le contraire. Cet habitant de Highlands de 46 ans, qui est un professionnel du secteur textile, est marié et père de deux enfants. Le coût de la vie a toujours eu un impact significatif sur sa famille. En remontant trois décennies en arrière, alors qu’il était encore au collège et cherchait un emploi, il affirme que le coût de la vie était gérable avec un revenu mensuel.
« Les activités étaient abordables. Il n’y avait pas de manque essentiel. Cependant, au fil du temps, les choses ont évolué. Les institutions financières ont offert des solutions flexibles et attrayantes pour emprunter de l’argent, que ce soit pour l’achat de véhicules, des rénovations, des voyages ou l’éducation des enfants », indique-t-il.
Selon lui, à l’époque, établir un budget en couple pour les cinq à 10 prochaines années semblait faisable et on pouvait resserrer sa ceinture en cas de besoin. Cependant, avec l’augmentation du coût de la vie, les dépenses alimentaires ont grimpé en flèche, l’éducation des enfants coûte de plus en plus cher et Kiran Tajoo ne comprend pas pourquoi les remboursements de prêts augmentent avec des taux d’intérêt en hausse, sans tenir compte de la capacité de remboursement des ménages.
« L’année dernière, la hausse des taux d’intérêt est passée de 2,5 % à 4 %, ce qui a entraîné une augmentation de 25 % à 30 % dans les remboursements de mes prêts financiers. Je payais initialement Rs 20 000 par mois. Maintenant je débourse Rs 27 000, ce qui pèse lourdement sur mes finances », souligne-t-il.
Il ajoute que le coût des produits de première nécessité a augmenté, tout en déplorant que les autorités ne fassent pas assez pour stabiliser les prix. « Les adultes peuvent restreindre leurs dépenses pour se conformer à leur budget, mais les enfants ont aussi leurs besoins et leurs souhaits. Les produits de première nécessité, tels que le lait et les couches pour bébé, sont incontournables. On ne peut pas y renoncer. »
Le père de famille précise qu’avec des enfants âgés de 12 ans et deux ans et demi, les dépenses mensuelles sont passées de Rs 10 000 à Rs 12 000, même en resserrant la ceinture. « On a dû restreindre les sorties en week-end. On réduit le nombre de sorties au restaurant et les dépenses personnelles pour faire face à cette situation difficile », fait ressortir Kiran Tajoo qui travaille dur. Mais il déplore qu’au lieu de consacrer son temps à ses loisirs, il doit constamment évaluer et restreindre ses dépenses pour subvenir aux besoins de sa famille.
Désirée, une mère célibataire de 40 ans qui travaille comme Cleaner, a contracté un emprunt pour acheter une maison il y a quelques mois. Cet emprunt absorbe une grande partie de son salaire chaque mois, tandis qu’une autre part considérable est consacrée à l’achat de nourriture, car sa priorité est de s’assurer que son enfant a suffisamment à manger et puisse suivre ses leçons particulières.
« Cela signifie que chaque mois je dois jongler avec mes finances pour essayer de joindre les deux bouts. Il est très difficile pour moi de tout faire. Je n’arrive même pas à économiser pour faire face à d’éventuelles dépenses imprévues. J’ai aussi acheté des produits à crédit. Il y a des mois où je n’arrive pas à m’acquitter de mes dettes. Surtout que je dois trouver Rs 3 000 de plus pour les courses », confie-t-elle, saluant, dans la foulée, l’initiative du gouvernement d’allouer Rs 2 000 aux familles percevant des revenus de moins de Rs 25 000.
La vie est devenue une série de compromis pour Désirée. Quant aux plaisirs simples de la vie, ils lui sont tout bonnement inaccessibles désormais. « Les dîners au restaurant sont devenus un luxe que je ne peux plus me permettre. Idem pour les sorties ou le simple fait d’acheter un chocolat. Je réfléchis à deux fois avant de faire un achat », ajoute-t-elle.
Jimson, résidant à Rodrigues, est également impacté par l’augmentation du Key Rate. « Récemment, le paiement mensuel de mon prêt hypothécaire a augmenté de Rs 3 000, en raison de la dépréciation de la roupie. Cela a ajouté une pression supplémentaire sur mon budget mensuel, qui est déjà serré », raconte-t-il.
Il estime que le gouvernement doit tenir compte non seulement des aspects économiques mais aussi des implications sociales de ces décisions. Il ajoute qu’à chaque fois que le Key Rate augmente, cela affecte directement les ménages.
« Ce que nous vivons à Maurice est déjà difficile, mais à Rodrigues, la situation est pire. Les prix ont doublé pour certains produits de première nécessité en raison des coûts de transport élevés. Un paquet de couches coûte Rs 300 à Maurice. Ici c’est le double », déplore-t-il. Jimson doit jongler entre deux emplois afin de subvenir à ses besoins et respecter ses engagements financiers.
Meghna Raghoobar : “ Augmenter les taux d'intérêt créera une jeunesse plus pauvre”
La sociologue, Meghna Raghoobar explique que la consommation est inévitable avec la tendance de vie que nous avons de nos jours, où notre réussite est définie par nos gains matériels. Ce n'est pas une mauvaise chose de rechercher le confort et une vie confortable, surtout pour une population qui a vécu au bord du précipice pendant plus de trois décennies.
“D'un point de vue ontologique, nos ancêtres vivaient avec le strict minimum, et le désir d'acquérir une grande maison représentant 40% de son salaire, ou une voiture neuve pour prouver que nous réussissons, est un facteur émergent pour un pays en développement. Les Mauriciens associent leur réussite à l'acquisition matérielle, et c'est un fait”, indique-t-elle.
Elle dit que dans les pays scandinaves, s'endetter pour une grande maison ou une nouvelle voiture n'est même pas la préoccupation principale d'un pays aussi développé, car ils n'attachent pas le succès à l'acquisition matérielle.
“La littératie financière est quelque chose que nous devons enseigner à la jeune génération. Si nous observons comment nos ancêtres ont construit leur richesse en acquérant des terres pour les cinq prochaines générations, et comment notre génération investit davantage dans des possessions dépréciatives, nous devrions nous inquiéter de la dette des Mauriciens”, avance la sociologue.
Cependant, d'un point de vue financier et entrepreneurial, Meghna Raghoobar estime que la dette en soi n'est pas une mauvaise chose, si nous investissons dans ce qui prendra de la valeur. “Il est grand temps de repenser notre style de vie, d'appliquer le concept de Marie Kondo, de nous éduquer sur les investissements à rendement”, pense-t-elle.
Elle croit de plus que pour éviter l'appauvrissement des jeunes, les banques et le gouvernement doivent soutenir les jeunes et les primo-accédants avec un taux d'intérêt de moins de 3%. “Augmenter les taux d'intérêt créera une jeunesse plus pauvre, et en tant que nation, nous devons veiller à ce que cela n'arrive pas”, termine notre interlocutrice.
Plaidoyer pour un nouveau Household Budget Survey
Le secrétaire de l'Association des Consommateurs de l'Île Maurice (ACIM), Jayen Chellum, estime qu'il faut prendre en compte que les consommateurs ne sont pas "homogènes" et qu'il y a plusieurs catégories, des plus riches aux plus pauvres, qui représentent 29%. "Ce sont ceux au bas de l'échelle qui ont du mal à joindre les deux bouts. Quand ils ont des dettes, ils souffrent et n'arrivent pas à les rembourser", avance ce dernier, tout en soulignant qu'il faut bien réfléchir à sa capacité de remboursement avant de prendre un emprunt.
Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice lance un appel pour que les autorités envisagent de sonder des Mauriciens pour un nouveau Household Budget Survey. “ Le dernier date de 2017. Après la pandémie de Covid-19, il devait y avoir un nouveau mais rien jusqu’ ici. Il est important d’avoir ces chiffres pour comprendre à quel point les familles sont impactées. Nous sommes conscients que certaines personnes vivent au jour le jour, luttant pour boucler leur budget. La dette peut devenir une véritable source de souffrance, et il existe différentes catégories de consommateurs, y compris ceux qui sont au bas de l'échelle”, avance ce dernier.
Il poursuit que les prêts à tempérament (hire purchase), les prêts immobiliers et les prêts automobiles sont parmi les plus courants, mais de nombreuses personnes sont incapables de les rembourser. “Cela est particulièrement problématique lorsque le revenu ne peut pas garantir le remboursement de ces dettes. Les personnes contractent des emprunts pour des raisons diverses, comme l'éducation de leurs enfants, la rénovation de leur maison, et d'autres besoins essentiels’, précise ce dernier.
Il pense qu’il est crucial que les consommateurs soient bien informés avant de contracter un prêt. “Il faut préparer un budget, prendre en compte les dépenses et les revenus, et s'assurer que tout est en équilibre pour éviter l'endettement excessif ou le surendettement. Le conseil financier est essentiel”, recommande notre interlocuteur.
Jayen Chellum se dit conscient que le crédit est tentant, mais il faut faire preuve de prudence et bien comprendre ses besoins. “ Il est clair que la dette des ménages est une question complexe, mais il est essentiel de la comprendre et de la gérer de manière responsable pour éviter que cela ne devienne un fardeau insurmontable pour de nombreuses familles à Maurice”, souligne notre interlocuteur.
Manisha Dookhony : "Le rééchelonnement des prêts est une option essentielle"
L'économiste Manisha Dookhony explique que l'augmentation du Key Rate a un effet direct sur le coût total du remboursement mensuel des prêts, ce qui peut mettre à rude épreuve la capacité de remboursement des ménages. Les répercussions sont ressenties de manière significative, en particulier pour ceux qui se trouvent au bas de l'échelle.
"Les allocations et les mesures de soutien financier des autorités sont d'une aide précieuse, surtout pour les ménages les plus vulnérables. Cependant, il est essentiel de considérer chaque famille individuellement. L'éducation financière joue un rôle crucial pour aider les familles à gérer leurs finances de manière responsable", poursuit-elle.
Elle revient aussi sur le rôle des banques et autres agences de prêt ou de leasing. "Le rééchelonnement des prêts est une option essentielle pour éviter les saisies de biens et aider les emprunteurs à faire face à des périodes financières difficiles", soutient-elle.
L'économiste concède qu'il est vrai que la société actuelle encourage souvent la consommation à outrance, favorisant l'endettement. "À Maurice, l'État dépend en grande partie des recettes de la consommation, notamment la TVA et les droits d'accise. Cependant, il est possible que des facteurs sociétaux contribuent également à promouvoir la culture de la consommation, comme la pression de toujours posséder les derniers gadgets technologiques ou une voiture plus luxueuse", indique cette dernière.
Manisha Dookhony estime qu'il est important de trouver un équilibre entre la stimulation de l'économie par la consommation et la sensibilisation à la responsabilité financière. Elle croit que l'éducation financière, le soutien ciblé et des politiques économiques réfléchies peuvent contribuer à atténuer les défis financiers auxquels sont confrontés de nombreux ménages à Maurice
Pierre Dinan : "Les taux d'intérêt pratiqués par les banques pour les prêts logement ne doivent pas augmenter"
L'économiste Pierre Dinan affirme qu'à la fin du mois de juillet, le total des dettes des ménages s'élevait à Rs 154 milliards, dont Rs 108 milliards étaient liés au logement. L'endettement auprès des banques atteint un total de Rs 394 milliards, englobant tous les prêts aux ménages et aux entreprises. Parmi ces prêts, Rs 154 milliards sont destinés aux ménages, tandis que Rs 240 milliards sont liés à la construction et au secteur financier immobilier.
"Un chiffre intéressant à noter est l'augmentation des prêts pour le logement, passant de Rs 102 milliards à Rs 108 milliards, soit une augmentation de Rs 6 milliards, ce qui équivaut à un milliard par mois pour financer l'achat de maisons. Cela reflète la tendance normale où de nombreuses jeunes familles empruntent pour acquérir leur propre maison", estime-t-il.
Cependant, Pierre Dinan avance que lorsque les taux d'intérêt sont élevés et que les coûts des matériaux de construction augmentent, la situation économique peut être affectée par l'inflation et la hausse des taux d'intérêt. "Les jeunes emprunteurs ont toujours raison de vouloir devenir propriétaires plutôt que de rester locataires, mais cela peut devenir plus difficile dans ces conditions économiques", met-il en avant.
Selon l'économiste, il serait souhaitable que les taux d'intérêt pratiqués par les banques commerciales pour les prêts immobiliers ne soient pas augmentés davantage. "Cette question doit être examinée avec soin, car l'accession à la propriété est un investissement important pour chaque individu. De plus, il est crucial de revoir la consommation, surtout en ce qui concerne les produits importés, car elle a des conséquences sur la balance des paiements et la valeur de la roupie. Les autorités devraient envisager des moyens de stimuler la production locale de nourriture, notamment en ce qui concerne les légumes, la viande et le poisson, afin de réduire les importations alimentaires coûteuses", conseille notre interlocuteur.
Une lutte pour la survie
Patricia Adèle-Félicité de Caritas souligne que de nombreuses familles se trouvent incontestablement en situation de détresse aujourd’hui. « Au sein de Caritas, l’un de nos services essentiels consiste à aider les personnes à trouver un logement décent et à améliorer leurs conditions de vie. Nous avons constaté une hausse du nombre de demandes d’aide pour l’amélioration du logement, notamment pour achever des projets de construction dont le budget a triplé, sans que les personnes ne parviennent à les terminer malgré des années de travail », explique-t-elle.
Elle ajoute que l’endettement des ménages a augmenté de manière significative. « De nombreuses familles aspirent à progresser, mais elles ne peuvent le faire sans s’endetter. Or, l’endettement peut parfois devenir une source de stress, en particulier en cas de perte d’emploi ou de maladie. Cela crée une spirale difficile à briser. »
Patricia Adèle-Félicité explique que l’endettement des ménages a des conséquences sur tous les aspects de la vie, en particulier en ce qui concerne le logement. Il devient une source majeure de stress pour de nombreuses personnes. « Chez Caritas, nous nous engageons à accompagner les personnes dans la gestion de leur argent, en intégrant cet aspect essentiel dans notre accompagnement. »
Elle reconnaît que la société de consommation pousse les individus à augmenter leurs dépenses, transformant ce comportement en un mode de vie. « Dans notre travail d’accompagnement des familles, nous constatons que la pression sociale est devenue extrêmement forte, en particulier parmi les jeunes qui ressentent la pression de leurs pairs. Les biens matériels, comme les voitures, sont importants. Les appareils électroniques, en particulier les téléphones, sont devenus un symbole de statut social », dit-elle.
Elle met en lumière le coût élevé des téléphones, tant à l’achat qu’en termes de forfaits mensuels.
« De nombreuses personnes contractent des dettes pour acquérir ces appareils afin de suivre les tendances ou paraître à la mode. Cette situation peut entraîner des problèmes graves, notamment des pressions financières et des conflits familiaux. Le harcèlement est également un problème, car posséder un téléphone ‘démodé’ peut conduire à du harcèlement et à des difficultés pour les enfants. »
Patricia Adèle-Félicité insiste sur le fait que l’endettement a des conséquences bien plus larges que ce qu’on pourrait imaginer, notamment des tensions familiales, du stress, de la dépression et des problèmes liés à l’alcool. Certaines familles se trouvent dans une situation où elles ne peuvent plus vivre décemment.
« Il est temps de repenser notre mode de vie et nos valeurs. Bien que difficile, il est nécessaire d’envisager les conséquences à long terme. Il est essentiel de sensibiliser davantage les gens aux conséquences de l’endettement, y compris dans le cadre de programmes de formation. Il ne faut pas sous-estimer les conséquences juridiques, car certaines personnes se retrouvent en prison ou se suicident à cause de leur incapacité à rembourser leurs dettes », conclut-elle.
Seulement un tiers de la population financièrement instruit
Selon Ketvi Roopnarain, fondatrice de OuiMoney, bien que le taux d’alphabétisation atteint 93 % à Maurice, seulement environ 39 % des personnes possèdent une éducation financière adéquate. « Il existe un écart considérable entre ce qui est enseigné en matière d’éducation financière et la réalité », déplore-t-elle. Elle souligne également le fait que de nombreux Mauriciens ne se renseignent pas suffisamment ni ne posent de questions avant de contracter un emprunt.
Pour elle, il incombe aux consommateurs de s’informer auprès des prestataires de services financiers avant de contracter un emprunt. « La notion de bonne dette ou mauvaise dette n’est pas encore claire pour tous. Par exemple, l’achat d’une maison peut être considéré comme un investissement générateur de revenus, tandis que l’emprunt pour un mariage ou un voyage ne rapporte rien en retour, si ce n’est une dette », explique-t-elle.
Ketvi Roopnarain conseille aux individus de créer un budget afin de mieux comprendre leurs revenus et leurs dépenses. Elle recommande d’identifier les dépenses prioritaires et de faire la distinction entre celles qui ne le sont pas.
Presque un quart des dépenses des ménages est consacré aux aliments et boissons non alcoolisées
Selon le dernier Household Budget Survey qui date de 2017. les "Aliments et boissons non alcoolisées" représentaient la plus grande part des dépenses de consommation des ménages, soit 24,9 %, suivies par les "Transports" à 14,5 % et les "Boissons alcoolisées et le tabac" à 11,6 %. La "Santé" avait la plus faible part de dépenses, à 3,8 %.
Une comparaison des dépenses moyennes mensuelles des ménages entre 2012 et 2017 pour chaque catégorie
La comparaison montre une augmentation générale des dépenses dans toutes les catégories entre 2012 et 2017, avec des variations importantes, notamment une augmentation significative des dépenses pour les boissons alcoolisées et le tabac, la communication et les biens et services divers.
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