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Des saisies estimées à Rs 65 millions en un an : le trafic de méthamphétamine prend une ampleur inquiétante

La méthamphétamine vendue à Maurice est surtout importée de la Réunion.

La méthamphétamine semble de plus en plus s’imposer dans l’île. Alors qu’elle était considérée comme une « drogue de riches », des pratiques dangereuses sont utilisées pour la rendre accessible à d’autres couches de la société.

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La méthamphétamine est en train de se faire sa place sur le marché des stupéfiants à Maurice. Dans son dernier rapport annuel, couvrant l’année financière 2021-22, la Mauritius Revenue Authority (MRA) révèle que 4335,30 grammes de méthamphétamine ont été saisis sur le territoire pendant cette période, pour une valeur marchande estimée à Rs 65 029 500. Le document mentionne également que le commerce de cette drogue explose en 2022-23. L’évolution s’expliquerait, en partie, par le bénéfice plus important que peuvent générer les trafiquants par rapport à d’autres substances en circulation depuis longtemps, comme l’héroïne, la drogue synthétique et le cannabis.

Au cours de la dernière décennie, la méthamphétamine était déjà présente à Maurice. Toutefois, les saisies étaient peu conséquentes. Selon plusieurs travailleurs sociaux, des douaniers et des policiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), elle était considérée comme une « drogue de riches » et surtout consommée dans des « rave parties » ou des soirées huppées. Or, aujourd’hui, la « meth » gagne du terrain dans d’autres milieux où les gens aiment faire la fête et se procurer des sensations fortes. 

« Si la demande continue de grimper, on devrait assister à une hausse de l’addiction à la méthamphétamine dans les prochaines années », prévient un membre de l’Adsu. Pour le moment, l’héroïne et le « synthétique » demeurent les stupéfiants les plus vendus, précise-t-il, « mais en mélangeant la méthamphétamine avec d’autres drogues, les trafiquants font baisser son prix, ce qui la rend accessible pour différentes couches de la société ». 

Danny Philippe, chargé de prévention de l’ONG Developman Rassembleman Informasyon ek Prevensyon (DRIP), suit de près la progression de la méthamphétamine à Maurice. « Elle ne fait pas que circuler de plus en plus dans l’île, elle est aussi mélangée à de l’héroïne pour la rendre plus addictive. Nous attirons l’attention des adolescents et des jeunes adultes depuis plusieurs années sur les dangers de cette drogue qui se consomme en la fumant ou par injection. Ce qui est encore plus dangereux, c’est le mélange avec de l’héroïne à l’insu du consommateur. Les conséquences peuvent être très graves », déclare le travailleur social. 

Estimée entre 8 000 et 15 000 roupies le gramme, selon les autorités, la méthamphétamine arrive principalement à Maurice par voie maritime et provient essentiellement de la Réunion.

methamphetamine

 

 

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