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Des personnalités nous dévoilent leurs souhaits pour l’île Maurice de demain

Il suffit de jeter un regard sur les 56 années écoulées pour constater qu’il est indéniable que le pays a évolué. Avec ses moments de gloire et ses défis, elle a parcouru un long chemin. Mais que réserve l'île Maurice de demain ? Des personnalités partagent leurs visions pour un avenir plus prometteur.

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Aneeta Ghoorah, l'Ombudsperson for Children : « Je souhaite moins de brutalité et d’indiscipline dans le milieu scolaire, et, par extension, la société »    

Photo 1 Aneeta GhoorahAneeta Ghoorah, l'Ombudsperson for Children, exprime son souhait de voir moins de brutalité et d'indiscipline dans le milieu scolaire, et par extension, dans la société. Elle souligne l'importance de placer l'enfant au centre de la famille pour garantir son bien-être.
« En tant que représentante des intérêts et du bien-être des enfants, mes souhaits sont que les Mauriciens, Rodriguais et Agaléens prennent conscience de l'importance de placer l'enfant au cœur de la famille.

J'aspire à voir davantage d'harmonie au sein des familles, et par conséquent, dans la société ». Elle voudrait aussi que le nombre de divorces diminue et que les valeurs d’autrefois, mais que nous avons malheureusement perdues, renaissent. « Je souhaite que les enfants témoignent davantage de respect envers leurs pairs et les adultes, que ce soit leurs parents, grands-parents, enseignants ou voisins. De plus, je souhaiterais que chaque Mauricien fasse preuve d’une plus grande discipline, que ce soit au travail, sur les routes, la place publique et à l'hôpital, entre autres. Nous assistons à une dégradation incroyable du niveau de discipline dans notre société. Le respect de l'environnement pour le développement durable devrait également occuper une place centrale dans la société mauricienne de demain, et cela doit commencer dès le jeune âge ».


Nanda Pavaday, auteur : « Je souhaite que nous puissions réellement 'vivre ensemble' »

Photo 2 Nanda PavadayNanda Pavaday, l'auteur de « Tizistwar nou pays », exprime le souhait d'un véritable effort collectif de chacun pour que le vivre-ensemble devienne une réalité.

« Je souhaite que nous puissions réellement 'vivre ensemble', comme nous le disons souvent. Pour cela, il faut un effort constant et collectif de chacun. Cependant, si nous examinons l'histoire, nous constatons que nos ancêtres sont venus à Maurice sous la contrainte. Ils n'avaient pas le choix et ont été forcés de le faire malgré les conditions difficiles. Ce traumatisme est enfoui en nous, ce qui explique notre réactivité défensive. Si une personne fait une remarque anodine sur une autre religion, nous passons immédiatement en mode réactif. Si nous parvenons à dépasser cela, alors nous pourrons réellement vivre ensemble, et c'est ce que je souhaite pour l'île Maurice de demain ». 

Il ajoute que les parents ont un rôle crucial à jouer dans l'éducation de leurs enfants et ne devraient pas encourager la division. Selon lui, le maître mot devrait être de rassembler les gens et non de mettre l'accent sur les différences.


Dr. Gilberte Chung, Directrice executive du SeDEC : « Que le pays se réveille et retrouve son humanité »

Dr. Gilberte Chung, Directrice exécutive du SeDEC, exprime le désir de voir le pays renouer avec ses valeurs fondamentales. 

« Force est de constater que le pays ne jouit pas d’une bonne santé au niveau sociétal. La drogue fait des ravages et l’insécurité est grandissante. Notre pays a besoin d’une piqûre de rappel composée essentiellement de valeurs, comme l’honnêteté, l’intégrité, la discipline, le respect ou encore l’équité », confie-t-elle. 

Gilberte Chung ajoute : « Mon premier souhait est que le pays se réveille et retrouve son humanité pour donner à chaque citoyen un travail et un salaire décents. Mon deuxième souhait concerne l’éducation et l’avenir de nos jeunes. Que le système éducatif soit revu pour qu’il y ait plus d’égalité de chances et un vrai apprentissage des compétences vitales que sont lire, écrire, compter, savoir-vivre, savoir-faire et savoir-être… Trop d’enfants et de jeunes restent sur la touche avec des résultats académiques qui ne satisfont pas les critères établis par les autorités pour continuer leurs études ou leur formation. Nos jeunes sont de plus en plus fragilisés et n’ont plus de repères. Pourtant ce sont eux, l’avenir du pays ».


Raouf Bundhun, ancien vice-Président de la République : « L’avenir est prometteur »

Photo 9 Raouf BundhunRaouf Bundhun, ancien vice-président de la République, exprime un optimisme certain quant à l'avenir de l'île Maurice. « Je n'ai aucun doute que notre pays connaîtra la prospérité et que les Mauriciens seront heureux. L'île Maurice de demain sera un lieu où il fera bon de vivre. Nous avons la chance de résider dans un pays multiculturel où règne une compréhension mutuelle entre les différentes religions. Depuis l'indépendance, le pays a connu un développement remarquable, que ce soit dans le domaine de l'éducation avec la gratuité scolaire ou encore sur le plan économique. Ayant fait partie de ceux qui se sont battus pour l'indépendance, je peux affirmer que l'avenir s’annonce prometteur ».

 


Zainab Soyfoo, slammeuse : « Nous devons être plus actifs au lieu d'adopter une attitude passive »

Photo 4 Zainab SoyfooZainab Soyfoo, championne de la League de Slam 2022/2023 et enseignante, exprime ses inquiétudes concernant l'indiscipline qui prévaut chez les jeunes. Elle souhaite voir le secteur éducatif adopter une nouvelle approche.

« En ce qui concerne l'éducation, nous devons être plus actifs au lieu d'adopter une attitude passive. Actuellement, je constate une tendance à adopter une posture passive. Travaillant avec les enfants, je remarque une augmentation de l'indiscipline. Le fait de réaliser que la population adulte de demain est constituée des enfants d'aujourd'hui ne me rassure pas du tout. Je crois que l'école ne devrait pas mettre uniquement l'accent sur les manuels scolaires ; les jeunes ne réfléchissent pas suffisamment. Ils ne devraient pas se contenter de copier, mais d’être plus réfléchis et créatifs ».

Elle souligne également l'importance d'une attitude plus professionnelle au travail, quel que soit le domaine, pour contribuer à l'amélioration de l'île Maurice de demain. « Si chacun accomplit son travail avec le sérieux nécessaire, de nombreuses améliorations seront constatées. Nous avons besoin d'un changement de mentalité, car cela aura certainement un impact positif sur la société ». 


Ranini Cundasawmy - championne du monde de Kun Khmer Boxe Cambodgienne et de Muay Thai : « Je vois Maurice évoluer vers une société inclusive et prospère »

Photo 5 Ranini Cundasawmy Ranini Cundasawmy, championne du monde de Kun Khmer Boxe Cambodgienne et de Muay Thai, est remplie d'optimisme quant à l'avenir de l'île Maurice.

« Je vois notre pays évoluer vers une société inclusive et prospère. Mon souhait pour l'île Maurice de demain est qu'elle progresse sur la voie de l'égalité et de la méritocratie. Que nous puissions cultiver un environnement où chacun, peu importe son origine ou son statut, se sente valorisé et respecté. Dans le même temps, je souhaite que le sport joue un rôle essentiel dans notre société, favorisant la santé, l'esprit d'équipe et la cohésion sociale. J’aurais voulu également que nos infrastructures sportives se développent davantage pour offrir à chacun l'opportunité de s'engager dans une activité physique enrichissante, avec une reconnaissance pour les athlètes, peu importe leur affiliation fédérale ».

Elle ajoute, toutefois, qu'elle est consciente que le coût de la vie est devenu élevé, mais reste confiante qu'avec le temps, les prix baisseront et que les Mauriciens bénéficieront d'une vie moins chère et très agréable.

« J'espère aussi que l'île Maurice continue à préserver son environnement naturel et à promouvoir des pratiques durables pour assurer un avenir meilleur pour les générations à venir. En somme, je suis persuadée que demain apportera à l'île Maurice de nouvelles opportunités de croissance, d'harmonie sociale, de développement sportif et d'accessibilité ».


Pierre Dinan, économiste : « Nous ne devons pas nous placer dans une position de mendicité »

Photo 3  Pierre DinanPierre Dinan, économiste de carrière, souhaite voir une île Maurice où la population est unie et heureuse. Cependant, il insiste sur le fait que les Mauriciens doivent être capables de se prendre en charge. « Il est également nécessaire que nous sachions nous prendre en charge et ne pas simplement quémander, que ce soit les citoyens ou ceux qui nous gouvernent. Bien sûr, nous ne pouvons pas vivre repliés sur nous-mêmes, car il y a des choses que nous ne pouvons pas accomplir seuls. Nous devons être prêts à demander de l'aide quand c'est nécessaire, mais celle-ci doit être accompagnée d'une volonté de contribuer et de participer activement, et non simplement être une demande d'assistance passive. Nous ne devons pas nous placer dans une position de mendicité, car cela affecte notre honneur et compromet notre prospérité future ».

 


Rebecca Espitalier-Noël,  co-fondatrice de Foodwise : « Il faut dépasser l'individualité, être fier de sa nationalité »

Photo 7 Rebecca Espitalier NOel« Il faut dépasser l'individualité et être fier de sa nationalité. Je rêve de quartiers où le sport est roi, où l'addiction n'a pas de place. Je rêve d'écoles pleines d'énergie, où créativité et empathie dansent en harmonie. Je rêve de jeunes Mauriciens brillants revenant au pays, vaillants. Je rêve d'agriculteurs fiers de leurs terres, voyant leurs enfants perpétuer cette noble carrière. Je rêve de projets innovants, où la préservation de l'environnement est au cœur du développement. Je rêve de Mauriciens qui fabriquent plus qu'ils ne critiquent. Je rêve de Mauriciens heureux, dont les sourires sont contagieux. Je ne fais pas que rêver, je sais que tous ces souhaits peuvent devenir réalité. Il faut dépasser l'individualité, être fier de sa nationalité, pour faire de ces rêves une actualité ».


Ruddy Bhujun, ex-chairman du National Student Council : « Encourageons la valorisation de chaque individu, inspirons confiance aux jeunes générations »

Photo 6 Ruddy BhujunPour Ruddy Bhujun, un jeune fraîchement diplômé de l'enseignement tertiaire, les célébrations de l'indépendance sont un moment de réflexion profonde, une invitation à embrasser le mauricianisme.

« Au-delà des querelles partisanes, l'heure est venue de nous unir autour de l'essence même de notre nation. La démocratie, ce joyau fragile, doit être protégée des assauts de la division politique. Nous vivons une époque où les fondements démocratiques vacillent et où l'orgueil politique éclipse le bien commun. Il est impératif de transcender cette réalité, de purifier le paysage politique mauricien. En tant qu'observateur engagé, je nourris des inquiétudes légitimes. Après plus d'un demi-siècle, le pouvoir politique semble se perpétuer au sein de dynasties, excluant parfois les plus méritants. Pourtant, parmi les rangs gouvernementaux et de l'opposition, émergent des figures qui incarnent le rêve mauricien, des exemples à suivre pour la jeunesse avide d'engagements ».

Il considère notre capacité à transcender les clivages et à célébrer notre multiculturalisme comme une richesse inestimable. « Ensemble, avec une responsabilité partagée, nous avons le pouvoir de guider notre nation vers des horizons plus lumineux. Encourageons la valorisation de chaque individu, inspirons confiance aux jeunes générations pour qu'elles embrassent la politique avec passion et intégrité. En cette 56e année d'indépendance, souvenons-nous de notre potentiel collectif et avançons résolument vers un avenir où la grandeur de notre nation sera une inspiration pour le monde entier ».


Marie Josée Clency, chanteuse : « Que les femmes occupent davantage de postes de responsabilité »

Photo 10 Marie Josee ClencyMarie Josée Clency, artiste évoluant dans le domaine musical depuis 65 ans, exprime son souhait pour une île Maurice où les femmes joueront un rôle plus prépondérant.

« Je souhaite ardemment que les femmes occupent davantage de postes de responsabilité. Il est essentiel que nos dirigeants, à tous les niveaux, nous accordent plus de confiance ».

Par ailleurs, en ce qui concerne les enfants, elle souhaite que la drogue ne soit plus un fléau qui hante la jeunesse mauricienne.

« Il est alarmant de constater à quel point les jeunes sont piégés par l'enfer de la drogue. Nous devons vraiment agir. À l'heure actuelle, de nombreux parents sont occupés par leur travail, laissant parfois leurs enfants seuls entre la fin de l'école et leur retour à la maison. Cette situation peut exposer les enfants à des risques tels que la consommation de drogues. Il est impératif que les parents soient plus vigilants et assurent un suivi attentif de leurs enfants ».

 

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