Ils sont nombreux nos compatriotes de foi hindoue qui célèbrent aujourd’hui la fête de la lumière.
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Quelques personnalités - Lady Sarojini Jugnauth, Dr Armoogum Parsooramen, Bessika Bucktowar, la Miss Mauritius 2016 et la politicienne Kalyanee Juggoo ont bien voulu nous raconter cette journée spéciale. Rencontre.
Lady Sarojini Jugnauth : « Nous préférons le gâteau patate »
Le Premier ministre Sir Anerood Jugnauth et son épouse Lady Sarojini Jugnauth célèbrent Divali dans la simplicité en ce dimanche 30 octobre. Le couple est partagé entre responsabilités familiales et devoirs officiels.
En tant que Première dame du pays, Lady Sarojini Jugnauth a un agenda chargé en ce jour de Divali. Cela ne l'empêche pas pour autant de profiter de l'ambiance festive de la fête de la lumière. En ce jour de fête, le couple Jugnauth se lève très tôt. Pour ce Divali, Lady Sarojini portera un sari orange tout neuf. « L'orange symbolise la couleur de la lumière et de la joie » dit-elle d'emblée. Son époux et elle vont ensuite se recueillir auprès des divinités et faire des offrandes.
Au courant de la journée, ils vont recevoir la visite de quelques proches et surtout celle de leur petite-fille, Sara, la benjamine de Pravind Jugnauth. « Sara est la seule qui est actuellement à Maurice. Comme tous les ans, elle viendra à la maison accompagnée de ses parents » confie Lady. Par la suite, son époux et elle vont enchaîner les fonctions officielles organisées dans le cadre des célébrations nationales et régionales de Divali.
C'est la raison qui explique que Lady Sarojini a préféré distribuer des boîtes de gâteaux dans la journée du samedi 29 octobre.
Cette année, trois variétés de douceurs notamment gâteaux patates, gulab jamun et laddoo ont été confectionnées. La Première dame n'a pas hésité à mettre la main à la pâte. « Je suis épaulée par une fille qui fait la cuisine chez nous. Je dois dire que c'est elle qui fait le plus gros du travail. Entre 40 à 50 gâteaux par variété ont été préparés » ajoute notre interlocutrice. L'épouse du Premier ministre a distribué les douceurs à ses voisins et quelques proches. « Divali est une fête de partage. Elle apporte de la joie et du bonheur. Cela nous fait plaisir d'offrir des gâteaux sucrés à nos connaissances surtout ceux qui ne célèbrent pas la fête » soutient cette habitante de La Caverne, Vacoas.
Mais, elle est triste de constater que Divali perd graduellement sa ferveur sociale. « Je suis originaire de Rivière du Poste. Enfant, je me souviens qu'à l'occasion de la fête de la lumière, les voisins sortaient dans les rues. Ils échangeaient des vœux et partageaient un brin de causette. Les quartiers respiraient la bonne humeur et la gaieté. L'ambiance festive se fait rare ces dernières années » déplore la mère du leader du MSM.
Quelle est la douceur préférée du couple Jugnauth ? « gâteau patate » répond notre interlocutrice sans hésitation. « Le gâteau patate est un des incontournables de Divali. Auparavant, les gens utilisaient des cocos pour les séances de prière. Pour éviter le gaspiller, la noix de coco est râpée avant d'être mélangée avec du sucre. Puis, elle est servie pour farcir le gâteau patate. C'est aussi le gâteau préféré de Sir Anerood Jugnauth. Cependant, il ne pourra trop en manger car on lui a conseillé de réduire la consommation de sucre » confie Lady Sarojini Jugnauth.
La décoration de la maison rime également avec simplicité. Quelques lampes de terre ornent les coins et les recoins de la demeure dans laquelle le couple Jugnauth vit depuis 60 ans. « De nos jours, les guirlandes électriques sont très tendance. Quelques-unes sont suspendues à l'extérieur sans toutefois exagérer » tient-elle à préciser. Une lampe de terre entourée de rangoli dessiné sur un « thali », plat en aluminium, s'ajoute à la décoration.
À 18 heures aujourd'hui, toutes les guirlandes et les lampes de terres illumineront la maison du fondateur du parti soleil.
Bessika Bucktowar : « Je serais aux fourneaux »
La Miss Mauritius 2016 ne va pas chômer cette année pour Divali. L'ambassadrice de beauté accorde beaucoup d'importance à la fête de la lumière. Mais la célébration sera simple cette année chez les Bucktowar à cause du décès d'un membre de sa famille.
Sa grand-mère est décédée cette année. La famille va célébrer Divali dans la discrétion et dans le recueillement contrairement aux autres années. Des lumières vont éclairer en toute simplicité chez eux. « Nous mettrons des lampes de terre dans les chambres et dans le jardin », nous dit Bessika. Comme chaque année c'est en famille que tout s'organise dans la maison, et chez Bessika, les femmes sont en force. « Ma sœur, ma maman et moi nous installons toutes les décorations nous-mêmes », dit-elle encore. Les préparatifs débutent au début du week-end avec le nettoyage samedi puis le soir elles se rendent chez leur grand-mère pour un dîner entourées des proches « Cette année pour Divali nous mangerons du bryani », nous confie cette reine de beauté.
Le lendemain matin, jour J, les filles sont aux fourneaux surtout Bessika qui est la chef d'orchestre. « Je vais me lever tôt pour faire des gâteaux, surtout des rasgoulla et des burfis qui sont mes gâteaux préférés depuis toute petite. En réalité j'aime en manger c'est pour cela que j'en fais. Le reste des gâteaux sera acheté », dit-elle. Par la suite, il y aura la distribution de gâteaux aux proches, voisins et amis. Sa tenue neuve est déjà prête pour la célébration « J’ai acheté une longue robe pour l'occasion », raconte la miss. « Cette fête est très importante et symbolique car nous la célébrons en famille ; c'est le moment pour nous de nous retrouver et manger ensemble », ajoute-t-elle..
Elle dit garder de bons souvenirs des Divali précédents. « Quand j'étais petite, chaque Divali se célébrait chez ma défunte grand-mère. Ma sœur et moi nous nous amusions à décorer le jardin de grand-mère. C'était mon moment préféré, de l'année. J'accompagnais aussi mes parents pour acheter ma nouvelle robe et j'insistais pour la choisir moi-même du haut de mes 8 ans » raconte-elle.
Dr Armoogum Parsuramen : « Une purification de soi »
Divali est célébrée avec faste par de nombreux Mauriciens. Mais, pour Armoogum Parsuramen, le fondateur de la Global Rainbow Foundation, cette fête est l’occasion de faire une pause et de faire une rétrospective de sa vie.
« Le symbole de Divali est le bien sur le mal. Donc, c’est le moment idéal de s’arrêter, et de se concentrer sur soi. Voir ce qu’on a fait jusqu’à présent, et comment on peut s’améliorer », avoue-t-il. Une occasion de faire une purification de soi et de trouver les moyens de faire mieux pour aider les autres et avancer avec plus de sérénité.
« Je suis arrivé à une phase de ma vie où je veux savoir comment m’améliorer pour être au service des autres », ajoute Armoogum Parsuramen, 65 ans. En effet, après avoir passé deux ans au sein de la Banque Mondiale et 15 autres années auprès de l’Unesco, Armoogum Parsuramen dédie son temps aux autres après sa retraite. Après avoir lancé le Global Rainbow Foundation, il vient de lancer The Armoogum Parsuramen Foundation le 30 juin 2016, le jour de ses 65 ans. Il y a injecté 5 % de ses revenus mensuels. Ce fonds servira à aider les plus nécessiteux, à Maurice comme ailleurs.
Et pour lui, Divali revêt un cachet encore plus spécial cette année car trois spécialistes de l’Inde sont actuellement à Maurice pour fabriquer des prothèses pour les amputés et travailleront le jour de Divali. « Pendant que certains feront la fête, d’autres continueront à travailler pour une bonne cause. On marquera cette journée de dimanche par une petite fête à la fondation, à Petit Raffray », dit-il.
Chez lui, à Péreybère, la prière se fera le samedi 29 octobre car la communauté tamoule célèbre Divali un jour avant. Dans sa cour, un temple a été construit et sa famille, son épouse, Sheela, ses trois filles, Navina, Kovila et Darshani ainsi que ses trois petits enfants se retrouveront pour fêter ensemble. À table pour midi, on retrouvera le traditionnel menu « 7 currys » accompagné de rasson, d’aplon et de sagoo. Un moment de joie et de bonne humeur qui sera partagé ensemble car avec ses nombreuses responsabilités, Armoogum Parsuramen privilégie le « quality time » passé avec sa famille.
Kalyanee Juggoo : « Un Divali riche en partage »
Au-delà des cadeaux et des gâteaux, la fête de Divali est synonyme de partage et de pardon. En effet, pour la politicienne Kalyanee Juggoo, cette fête représente la victoire du mal sur le bien et c’est l’occasion de faire la paix avec son entourage et ses proches.
« On a tous un membre de la famille, un ami ou un voisin avec qui on a eu des malentendus. Divali nous permet d’aller vers ces personnes et faire la paix », raconte Kalyanee Juggoo. Avec la lumière qui domine l’obscurité, la fête apporte plus d’humanisme dans les cœurs selon elle. « On se rapproche des autres. On partage la bonne humeur », ajoute-t-elle. Et pour ne pas déroger à certaines traditions, elle sera aussi à la cuisine pour préparer le fameux gâteau « patate ». Les gâteaux du jour doivent être préparés avec un ustensile neuf selon notre interlocutrice, « Cet ustensile va apporter que des douceurs dans cette maison », affirme-t-elle..
Pour elle, le week-end sera un moment spécial dédié à la prière. « Par contre, je prévois aussi de partager aux autres 200 boîtes de gâteaux que j’ai commandés, surtout aux non-hindous pour qu’ils puissent, eux aussi, profiter de la douceur de cette fête », souligne Kalyanee Juggoo. Ce partage de gâteaux a commencé avec son défunt père et Kalyanee continue la tradition. « Il avait le cœur sur la main. Je continue ce qu’il faisait. Et pour la Noël aussi, on partage des jouets et un repas », dit-elle.
Outre la douceur préparée en cuisine, la maison doit être propre, nettoyée de fond en comble. « On nettoie les vitres, les portes, les rideaux sont remplacés. Bref, c’est le grand ménage pour accueillir le nouvel An après Divali », ajoute-t-elle. Cela se fait plusieurs jours avant la fête et ce dimanche, c’est dans de beaux habits que la famille Juggoo va recevoir les invités. « Nous avons des amis qui viennent. Ensuite, ce sera le repas familial. Et là, tout le monde met à la main à la pâte. A la cuisine, il y aura ma maman de 78 ans, ma belle-sœur et moi-même pour tout préparer. On n’arrive pas à choisir entre un briyani de légumes ou le dholl puri avec des currys », avoue-t-elle.
Cette année est encore plus spéciale pour elle. Car, depuis vendredi, elle a commencé les festivités pour la célébration du 103e anniversaire d’une dame à Briquetterie. « C’est une gentille petite dame qui arrive encore à coudre sans ses lunettes. C’est un bel exemple pour la jeunesse, et ce sera un début de fête rempli d’amour », conclut-elle.
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