Des parents indignés : des anomalies dans des boîtes de lait pour bébés

Audrey, 35 ans, a une fille de cinq mois. À la clinique, le pédiatre lui a recommandé une marque de lait spécifique, vu que l’enfant est née prématurément. Mais la jeune mère a des doutes sur la qualité du lait qu’on lui a vendu.

«Lorsque je mélange le lait avec de l’eau, il ne se dilue pas, mais fait de la mousse. Quand je le donne à boire à ma fille, elle le rejette. Du coup, nous avons pensé que le bébé ne voulait pas de ce lait », explique Audrey.

La jeune maman affirme qu’elle a vérifié la date d’expiration. Il n’y avait aucun problème de ce côté-là.  Elle soutient qu’elle s’est rendue le lendemain à la pharmacie où elle a acheté le lait. Elle a exposé son problème au pharmacien. Celui-ci lui a dit que plusieurs parents ont eu les mêmes désagréments et qu’il a rapporté les cas au fournisseur.

« Par la suite, ajoute le pharmacien, j’ai discuté avec une représentante locale et à un responsable de la compagnie mère, en France. Les responsables m’ont confirmé qu’il y avait un problème avec un lot de cette production, à Maurice et ailleurs. Le lait n’est pas de bonne qualité. »

En guise de dédommagements, Audrey a reçu cinq boîtes de lait provenant d’un autre lot. Selon ses dires, son bébé l’a consommé sans problème. Toutefois, lorsqu’elle a acheté d’autres boîtes de lait, elle a connu le même problème. Elle s’est de nouveau tournée vers le fournisseur, qui lui a tout simplement répondu « de changer de marque de lait ».

Ce qui contrarie davantage Audrey, c’est que d’autres parents sont confrontés au même problème. « Pourquoi le distributeur ne retire-t-il pas ce lot de lait impropre à la consommation du marché ? Faut-il qu’il y ait de graves complications pour que la compagnie réagisse ? Changer de marque de lait n’est pas une solution. Ce n’est pas logique… » martèle-t-elle.

La rédaction d’Xplik ou K s’est tournée vers Rajen Gujadhur, de la Consumer Protection Unit, pour savoir ce que dit la loi concernant ce type de problèmes. « Si, selon la maman, le lait est impropre à la consommation, il faudrait en informer le département sanitaire le plus proche, pour qu’il fasse des analyses. Ensuite, une enquête sera ouverte en fonction des résultats de ces analyses. »

Envoyés au laboratoire

« Nous commercialisons ce produit depuis très longtemps, selon les réglementations et les normes internationales », assure, pour sa part, le pharmacien responsable de la firme importatrice. Concernant les aliments pour enfants, il certifie que la compagnie respecte un niveau élevé de qualité et la sécurité des produits. En cas de problème, il nous explique que les produits sont envoyés dans un laboratoire à des fins d’analyses. En attendant les résultats, la compagnie offre aussi quelques boîtes de lait de remplacement, issues d’un autre lot, aux parents. « Dans ce cas précis, nous n’avons d’autre choix que de demander aux parents de changer de marque si leur bébé continue à rejeter ce lait », argue-t-il.

Quand à Audrey, elle se rendra dès que possible dans un département sanitaire pour faire analyser le lait qu’elle a reçu. Elle avisera en fonction des résultats d’analyse.

Jennifer Oh-Sheung