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Des heures passées à l’hôpital et sur la route : le parcours du combattant des patients sous dialyse

Suivre un traitement de dialyse à l’hôpital peut s’avérer un véritable parcours du combattant. Entre la séance qui dure environ trois heures et la longue attente avant d’avoir une ambulance pour rentrer, les patients sont exténués, tant physiquement que psychologiquement. Témoignages.

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Un homme, âgé de 73 ans, a témoigné, sur les ondes de Radio Plus cette semaine, du calvaire qu’il vit à chaque séance de dialyse qu’il subit à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle. Traitement que cet habitant de Rivière-Noire suit trois fois par semaine. Lorsqu’il quitte la maison à 9 heures, ce n’est que vers 21 heures qu’il rentrera chez lui. Il passe ainsi douze longues heures à l’hôpital et sur la route. « Chaque séance dure environ trois heures. Après, vous êtes tellement épuisé que votre unique souhait à ce moment-là est de rentrer chez vous pour vous reposer… » relate-t-il.

Autre témoignage : celui d’un patient de 70 ans qui suit le même traitement à l’hôpital SSRN de Pamplemousses. Il raconte qu’il quitte la maison vers 8 h 45 pour n’y revenir que vers 17 heures. « Pourtant, mon traitement s’achève vers 14 heures. Mais je dois attendre jusqu’à 16 heures pour avoir une ambulance et rentrer. Ces deux heures supplémentaires, je les passe allongé sur un banc ou recroquevillé dans un fauteuil roulant (s’il y en a de disponible). Un vrai martyr… » confie-t-il.

Manque d’ambulances

Pourquoi tant de misères infligées à des personnes écrasées par le poids de l’âge et la maladie ? Ces cas témoignent du peu d’intérêt que l’on porte aux patients – le plus souvent très âgés – que l’on trimbale de service en service ou sur les routes, avant qu’ils ne reçoivent leur traitement de dialyse.

La rédaction d’Xplik ou K a cherché des éléments de réponses auprès du ministère de la Santé. L’attaché de presse Jameer Yeadally a expliqué que « le service ambulancier est offert à travers tout le pays ». Mais il concède qu’il n’y a pas assez d’ambulances pour répondre à tous les besoins des patients.

Concernant le cas du patient qui passe 12 heures à l’hôpital et sur la route est, dit-il, exceptionnel. Il a promis que le cas serait transmis aux officiers du ministère pour qu’une enquête soit menée.

Selon les informations obtenues par Xplik ou K, il n’y a qu’une seule ambulance en service au Centre Yves Cantin de Rivière-Noire. Une seule ambulance pour couvrir toute la région de l’Ouest (Flic-en-Flac, Bambous, Baie-du-Cap, Tamarin, Rivière Noire, Case-Noyale, Surinam…) et ce, jusqu’au transport à l’hôpital de Rose-Belle.

Il existe deux types d’ambulances : l’une dotée d’équipements permettant de prodiguer les premiers soins et l’autre affectée aux urgences.

Droits des personnes âgées

Au sujet du service ambulancier, la rédaction d’Xplik ou K a eu l’occasion de discuter avec plusieurs Regional Health Directors. Ils expliquent qu’il existe deux types d’ambulances dans le service public. Les ambulances SAMU sont affectées aux urgences (personnes décédées, blessés graves, accidentés de la route). Elles assurent aussi le déplacement des patients sous dialyse, confie l’attaché de presse du ministère de la Santé.

L’autre ambulance ressemble à un van, avec des équipements installés à l’intérieur et permettant de prodiguer les premiers soins. « À Rivière-Noire, on ne disposerait que de ce deuxième modèle d’ambulance. Une seule pour la région de l’Ouest. » Le ministère pourrait-il intervenir auprès des responsables du Centre Yves Cantin pour améliorer la situation et afin qu’un senior de 73 ans ne passe plus 12 heures à l’hôpital et sur la route ? Une deuxième ambulance serait la bienvenue dans un premier temps, plus une autre à l’avenir… Car après tout le littoral Ouest s’étale à perte de vue.

En tout cas, le souhait majeur des personnes sous dialyse, c’est que le nouveau ministre de la Santé se penche davantage sur leur cas. D’autant plus qu’une telle indifférence montrée à leur égard et à leur traitement douloureux relève tout simplement d’une violation des droits des personnes âgées à bénéficier de soins appropriés auprès du service de la santé publique.

 

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