En une semaine, six accidents fatals ont été enregistrés. Trois des conducteurs impliqués étaient ivres au volant, dont l’un à Coromandel, le deuxième à Quatre-Bornes et un autre à Mare-d’Albert. Un homme de 23 ans a renversé mortellement un ancien ASP dimanche matin à Coromandel. à l’avenue Belle-Rose, un habitant de la région a été testé positif à l’éthylotest après avoir renversé un ancien ACP dans la soirée de dimanche. À Mare-d’Albert, un jeune de 26 ans a heurté un parapet le 1er janvier, ce qui a causé la mort d’un enfant de 9 ans. Le chauffeur a subi un alcotest qui s’est avéré positif.
La mère du petit Adi: « Mon fils est décédé à cause d’un conducteur ivre »
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L’alcool au volant a fait une nouvelle victime. Adi Deepoo, 9 ans, a poussé son dernier soupir vendredi, une semaine après un accident de la route à Mare-d’Albert.
Il ne pourra plus jouer au carrom avec sa sœur de 13 ans et la tablette tactile qu’il avait reçue pour Noël restera abandonnée dans sa chambre. Le chauffeur de la voiture dans laquelle il se trouvait avec son père, Krishna, conduisait en état d’ébriété.
La mère d’Adi, Leena, 35 ans, est inconsolable. « L’alcool est responsable de la mort de mon fils. Si j’avais su que le conducteur allait consommer de l’alcool ce jour-là, je n’aurais jamais laissé mon fils sortir de la maison », dit-elle les yeux rougis par les larmes. Son époux est toujours admis à l’hôpital Jawaharlal-Nehru, Rose Belle, où son état est jugé sérieux.
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Positif à l’alcootest
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7956","attributes":{"class":"media-image wp-image-13387","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"420","alt":"La m\u00e8re du petit Adi"}}]] La mère du petit Adi
Le chauffeur de la voiture, testé positif à l’alcootest, a été arrêté vendredi. Il a retrouvé la liberté avoir fourni une caution de Rs 10 000. « Il a enlevé la vie d’un enfant et il retrouve la liberté aussi facilement… Comment cela se fait-il ? » s’indignent les membres de la famille du petit garçon.
Le jeune Adi, originaire de Mare-d’Albert, se faisait une joie de reprendre les chemins de l’école et de retrouver ses amis. « Il allait passer en standard V. Nous avons déjà acheté tout son matériel scolaire. Il était tout heureux car il avait reçu un nouveau sac à dos », explique Leena.
« Adi était un élève moyen. J’ai souvent dit à son instituteur de me faire savoir s’il se comportait mal à l’école. Mais ce dernier m’a toujours dit qu’il était un élève exemplaire. à l’école, ils ont été choqués d’apprendre sa mort », poursuit la maman.
Comme tous les enfants de son âge, Adi aimait jouer. Il vouait un intérêt particulier pour le carrom. « Depuis un certain temps, il nous avait demandé de lui offrir une table de carrom. Il l’a enfin eue pour Noël. Il était tout content de pouvoir jouer avec sa grande sœur. Il n’y avait qu’eux dans la cour. Cette perte est également éprouvante pour elle », lâche Leena.
Pour la famille, c’est le monde qui s’est écroulé avec cet accident. Inséparables, Krishna et son fils étaient dans la même voiture. « Avec un oncle, ils étaient allés déposer un invité à l’arrêt d’autobus avant de se diriger chez l’oncle où ils ont bu. C’est sur le chemin du retour que s’est produit l’accident », se souvient la maman. Selon le rapport d’autopsie du Dr Shaila Prasad, l’enfant est mort d’une hémorragie intracérébrale.
Grièvement blessé dans ce terrible accident, Krishna a d’abord été admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Rose-Belle. Adi était également à l’ICU. Cependant, l’enfant n’a pas survécu. « Mon fils est mort alors que l’état de santé de mon époux est préoccupant. Mardi, il a dû subir deux lourdes interventions chirurgicales aux jambes », nous dit la mère.
Krishna ne sait pas encore que son fils est décédé. « Le médecin nous a conseillé de ne pas l’informer du décès de son fils. Le choc serait terrible, selon le docteur », explique Leena.Transféré en salle, le papa, machiniste dans une usine à Grand-Bois, ne cesse de demander des nouvelles de son fils. « Ce vendredi, il m’a appelé au moins cinq fois. Je lui ai dit qu’il était toujours à l’hôpital. Quand je suis allée le voir. Mais…» Les funérailles du petit auront lieu ce samedi.
Accident de Piton - L’époux de Nisha: « Le chauffeur a détruit ma vie »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7957","attributes":{"class":"media-image wp-image-13388","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"420","alt":"Nisha Neerunjun"}}]] Nisha Neerunjun
L’époux de Nisha Neerunjun est sous le choc depuis le décès tragique de sa femme, tuée par une voiture, jeudi après-midi à Piton. Le chauffeur arrêté, explique s’être endormi au volant.
Rishi, 39 ans, ne cache pas sa colère. « J’ai perdu ma femme à cause de l’imprudence de ce chauffeur. Mon fils de 10 ans cherche après sa mère et pleure sans cesse. Mo zenfant ine traumatisé. Il était très attaché à sa maman. Mo pas coner couma pou fer pou fer li blier sa. Ma femme était une épouse exemplaire et travaillait dur. Il me sera difficile d’élever seul mon enfant. Elle était toute ma vie. Sans elle, je suis perdu ».
« Le chauffeur a détruit ma vie et celle de ma famille. Mon fils et moi paierons pour sa faute toute notre vie. Mo pé passe dans ene moment bien difficile. Je demande à Dieu le courage de vivre pour mon fils. J’ai le cœur déchiré quand je le regarde aujourd’hui », se lamente Rishi. Soobiraj Nunkoo, un habitant de L’Amitié de 48 ans, a comparu devant le tribunal de Mapou vendredi. Le chauffeur a été inculpé d’homicide involontaire. La police ayant objecté à sa remise en liberté, il a été reconduit en cellule policière.
Jeudi, vers 15 heures, la voiture de Soobiraj Nunkoo a percuté Nisha Neerunjun sur un arrêt d’autobus à Piton. L’impact a été si violent que l’abribus a été démoli. La victime a été traînée sur plusieurs mètres, avant de finir sous les roues de la voiture. Selon le rapport d’autopsie, elle est morte suite à un choc dû à ses multiples blessures.
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Second accident à Piton: renversé sous les yeux de sa mère
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7958","attributes":{"class":"media-image wp-image-13390","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"420","alt":"Sobhanand Seelochun"}}]] Sobhanand Seelochun
« Mo la vie ine aller ensame ek mo garçon ». Propos de Sarojini, qui a vu son fils Sobhanand Seelochun, 33 ans, mourir sous ses yeux, à Piton. Son fils est la quatrième personne tuée sur la route depuis ce début d’année. Victime d’un délit de fuite mardi soir, sa disparition a laissé un grand vide au sein de sa famille. Sa mère, âgée de 63 ans, reste traumatisée trois jours après ce drame. Sarojini a en effet vu la mort emporter son fils.
Sobhanand, surnommé Sham, habitait chez sa mère. Père d’une fille de 10 ans et de deux garçons en bas âge, il était séparé de son épouse depuis quelque temps.
« Mon frère était une personne attentionnée. Il s’occupait lui-même de ses enfants », explique Niten, 35 ans. « Il cherchait du travail comme maçon dans la région. Lorsqu’il n’avait pas de boulot dans la construction, il gagnait sa vie comme aide-chauffeur», poursuit Niten. Depuis cette tragédie qui a secoué la famille, le frère explique qu’ils ne savent pas comment annoncer la terrible nouvelle au benjamin de la victime. « Il est âgé de 3 ans et ne réalise pas que son père est parti pour toujours. Il cherche après lui. C’est une immense perte pour ses enfants », se désole-t-il.
L’image du fils renversé par un véhicule hante Sarojini. « Sham avait l’habitude de sortir les ordures avec moi. Ce soir-là, une poubelle s’était renversée. Je me suis penchée pour la ramasser. Sham se tenait à mes côtés. Un instant après, j’ai aperçu un véhicule blanc qui venait à vive allure. Puis, j’ai entendu un grand bruit. Mone trouv mo zanfan so lavi pe ale. Le conducteur ne s’est pas arrêté pour porter secours à mon fils», se remémore la sexagénaire.
La police a interpellé le chauffeur le lendemain. Sachin Jokhoo se trouvait dans une fourgonnette d’un hôtel du Nord. Dans son récit à la police, il nie avoir percuté quiconque.
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Tué dans un accident le dimanche 3 janvier: Gyan Unmar, le fin limier
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7959","attributes":{"class":"media-image wp-image-13389","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"420","alt":"Jayram Unmar"}}]] Gyan Unmar intègre la police à 20 ans
Fauché par une voiture dans la nuit du dimanche 3 janvier à proximité du collège Gaëtan Raynal, à Quatre-Bornes, l’ancien assistant commissaire de police, Jayram Unmar, était perçu comme un dur à cuire aux Casernes centrales. Plus connu comme Gyan Unmar, il a pris sa retraite en 2004 apres avoir dirigé la Major Crimes Investigation Team (MCIT), la cellule homicide du CCID. Ses plus grands regrets : n’avoir pu élucider les meurtres de Vanessa Lagesse et de Nadine Dantier.
Deuxième d’une fratrie de dix enfants, il avait été admis au collège Royal de Curepipe après son passage à l’école Baichoo Madhoo. Il avait cependant dû interrompre ses études après le School Certificate pour soutenir son père tailleur et sa mère femme au foyer.
Après divers métiers, Gyan Unmar intègre la police à 20 ans. Sa vive intelligence, sa mémoire d’éléphant et son maniement de l’anglais l’aideront à gravir les échelons. Il a même reçu le bâton d’honneur du Hendon Police College de Londres où il était en formation. De la police régulière à la Rapid Intervention Brigade, il passera par la Police Training School et la police criminelle avant de diriger la CID de l’Ouest. Père de six enfants, il s’occupait des bungalows d’un de ses frères depuis sa retraite.
« Il pouvait lire un document et le retranscrire de mémoire l’instant d’après », se souvient Bala Kamatchi, qui travaillait souvent avec lui. Les deux interrogeaient le suspect Bernard Maigrot dans l’enquête sur le meurtre de Vanessa Lagesse en mars 2001 dans les locaux de la MCIT lorsque l’inspecteur Hurrydeo Raddhoa y a fait irruption. Son « Get him out !» a marqué les esprits.
« Il était ce qu’un policier moderne devrait être : très fin et perspicace. Ses analyses des faits étaient pertinentes. Il n’avait jamais un mot de travers », confie le Dr Satish Boolell, ex-chef du service médico-légal.
« Il brillait par son intelligence et avait une vaste connaissance légale. Il m’avait même aidé dans mes études. Des officiers comme lui auraient dû être employés sous contrat pour former les nouvelles recrues », déclare l’avocat Rama Valayden. Il allait fêter ses 70 ans le 3 mars 2016.
Son frère: « Pas ti bizin abolir permis à points »
À Quatre-Bornes, la même tristesse a envahi une autre famille. L’atmosphère est insoutenable chez les Unmar. L’ancien ACP Jayram Unmar a été renversé par une voiture à l’avenue Belle-Rose, Quatre-Bornes, dimanche soir. Le conducteur a été testé positif à l’éthylotest. Terrassée par le chagrin, Fazila, l’épouse de l’ex-ACP ne sait plus à quel saint se vouer. C’est le frère du défunt, 53 ans, qui s’est confié au Défi-Plus. Selon lui, le permis à points ne devrait pas être aboli. « Zot fer la loi vine moins sévère et met la vie dimoune en danger. Pas ti bizin abolir permis à points. Mon frère ne méritait pas de mourir de la sorte. Je regrette de n’avoir pu le rencontrer pour le Nouvel An, car le temps était pluvieux. Je considérais mon frère comme mon père, car après le décès de mes parents, c’est lui qui nous a élevés. Le chauffeur n’aurait pas dû fuir. Notre famille est bouleversée. Mon frère nous donnait toujours de bons conseils. Je suis très triste, car je n’ai pu lui parler, ni lui souhaiter la bonne année. Son épouse est dévastée», ajoute le frère du défunt. Mervin Nicholas Juana Fritz, le conducteur qui a percuté l’ancien ACP, a donné sa déposition à la police. Il avait 59 microgrammes d’alcool dans son haleine. Il affirme que le jour du drame il n’avait pas bu d’alcool. Ce n’est qu’après l’accident qu’il aurait bu du whisky, car il était stressé et pris de remords. Il s’est présenté au poste de police. « Mo pas en tort. Je conduisais ma voiture, arrivé à l’avenue Belle-Rose, un individu est apparu devant moi, tenant une bouteille à la main ». Toutefois, les policiers n’ont vu aucune bouteille sur le lieu du drame, explique une source. Vendredi, le chauffeur a été traduit en Cour de Port-Louis pour sa remise en liberté. Sa motion a été rejetée. Il comparaîtra de nouveau devant la justice lundi.Un champion fauché au sommet de la gloire
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7960","attributes":{"class":"media-image wp-image-13391","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"420","alt":"Yvan Pierrot"}}]] Yvan Pierrot
Yvan Pierrot était promis à un bel avenir de sportif de haut niveau. Cet haltérophile de 19 ans est parti sur la pointe des pieds le 1er janvier 2015. À la veille du Nouvel An, il avait fait une violente sortie de route à Nouvelle-France.
Pour tous ceux qui l’ont côtoyé, sa disparition est une grande perte pour sa famille et pour la Fédération d’haltérophilie de Maurice. Depuis sa tragique disparition, sa mère Prechila ne cesse de recevoir des visites de sympathie à son domicile de Rivière-des-Créoles.
« Yvan était mon fils unique. Après sa mort, j’ai réalisé que de nombreuses personnes le considéraient comme leur frère », lâche-t-elle. « Yvan était un enfant qui apportait la joie de vivre là où il se trouvait. Je l’ai tout le temps encouragé dans ce qu’il faisait. Il était un champion, mais tout dernièrement, il m’a dit que c’était moi qui étais sa championne, car je l’avais mise au monde. J’ai été très touchée par ses paroles », se remémore Prechila.
Ce drame survient quatre mois après le décès de son grand-père. « Il y a quatre mois, mon père est mort, emporté par la maladie. Je pensais que mon fils m’apporterait le réconfort, malheureusement, il est parti rejoindre son grand-père. Les mots me manquent pour dire tout ce qu’il représentait pour moi », pleure la maman accablée. C’est devant une foule de gens que les funérailles du champion d’haltérophilie ont eu lieu le 1er janvier.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !