Dépénalisation du cannabis Jahfazon: « Ni les matraques, ni le gaz ne nous font peur »

«Nou pou kontigne servi gandia toulezour : nou fer lapriyer ar sa. » Jacques Wendy Ambroise, aussi connu sous le nom de Jahfazon, martèle qu’il n’abdiquera pas. « Ni matrak, ni gaz, ni arestasyon pa fer nou per », lance le porte-parole de La Voix Rasta. Il avait été arrêté, le 6 mai, après avoir réclamé la légalisation du cannabis. Auteur, compositeur et interprète, ce père de famille, qui « pann fer siziem », fait le va-et-vient entre La Réunion, Rodrigues et Maurice. [blockquote]« Mo lavi tournn otour lamizik. Bob Marley ek Kaya se mo bann gran frer »[/blockquote], résume-t-il. à travers son tube Plis ki vrai, ce rastafari évoque la discrimination raciale. « Le gandia, ce n’est pas qu’une question de culture. Il fait partie de mes chansons. » « Mo pa bizin vexe lakoz mo smoke mo gandia. Mo pou konsom sa, li pa enn ofans, never Jah ! Lapolis britaliz nou, akiz nou, babylon ape anvi ziz nou », chante-t-il dans le morceau Mo philosophie. Les joints, Jahfazon en roule depuis l’adolescence. « Mo fim gandia depi laz 13, 14 zan. » Pour lui, se procurer du cannabis est un jeu d’enfant : « Mo gagn li fasilma. Le cannabis est le roi des plantes ! Nous le prions. Sans gandia, il n’y a pas de Nyabinghi (ordre du mouvement rastafari le plus traditionnel). Il est aussi la cause de nos malheurs. C’est la présence d’un plant de gandia lors du Nyabinghi, vendredi dernier, qui nous a valu des coups de matraque et des arrestations en série. » Cependant, il n’en démord pas : la lutte continue. « Ni matrak, ni gaz, ni arestasyon pa pou sanz nou manier zame. Nou pou servi gandia, toulezour nou fer lapriyer ar sa », lance-t-il. Interpellé avec ses amis le 6 mai, Jahfazone, qui a déjà fait de la prison pour possession de gandia, affirme que cela ne fait pas de lui un trafiquant.