Denis Félicité : 25 ans dans la peau de Ton Simon

Deux personnages vivent dans le même corps depuis 25 ans. L’un est timide et l’autre est bavard. Ces deux faces d’une seule pièce partagent la même passion pour l’humour. De son vrai nom Denis Claude Félicité, Ton Simon, célèbre ses 25 ans de carrière. Il prépare un événement !

« Ton Simon ! Ton Simon » résonne là où il va. Malgré sa petite taille, il ne passe pas inaperçu. Il jouit d’ailleurs d’une grande notoriété surtout auprès des auditeurs de Radio Plus. En effet, Ton Simon les fait rire tous les jours sur les ondes de la station de la rue Labourdonnais à Port-Louis.

Il n’y a pas que son humour. Ses vérités dérangeantes et ses messages de vie, le tout enrobé d’une bonne dose d’humour, incitent les Mauriciens à mieux vivre leur quotidien. Cela fait quinze ans que Ton Simon vit à fond son aventure radiophonique. Mais, il a connu la scène avant de se mettre derrière le micro.

Denis Claude Félicité a vu le jour à Plaisance, Rose Hill. Puis, ses deux frères, Éric et Ludovic sont nés. « Les aléas de la vie ne nous ont pas empêchés de vivre dans la bonne humeur. Mon grand-père ainsi que mon père ont toujours eu le don de nous faire rire. Maman, elle, nous racontait des histoires. Grâce à sa voix et sa gestuelle, elle donnait vie aux personnages », relate Ton Simon.

Les trois frères héritent ainsi du sens de l’humour. Denis ne tarde pas à faire de la scène. Tout commence avec le spectacle « Le petit chaperon rouge » à l’école maternelle. Le petit Denis se met dans la peau du loup.

« Le petit chaperon rouge n’est pas un conte comique. Il s’achève sur une morale. Mais toute l’audience a ri lors de la représentation à l’école. Elle trouvait ma façon d’interpréter le loup amusante. La fibre humoristique était déjà bien ancrée en moi », se souvient cet habitant de Saint-Pierre. Graduellement, il se fait connaître pour ses talents d’humoriste.

À l’âge de 8 ans, Denis s’engage dans le scoutisme. Il est alors sollicité de toutes parts pour animer des événements. Six ou sept ans après, l’adolescent met fin à sa scolarité pour acquérir des connaissances professionnelles dans une école technique. Une fois son diplôme en poche, il exerce en tant que soudeur dans différents ateliers puis  chez Industry & Hotel Equipment Ltd. Toujours à 14 ans, il tombe sur une annonce dans le journal.

« Les Artistes amateurs cherchaient des comédiens. Comme la scène me procurait beaucoup de plaisir, j’ai tenté ma chance. J’ai pu intégrer le groupe », dit-il. Il se rend souvent à Vacoas pour les répétitions. À 16 ans, il se joint au Service jeunes. Il s’agit d’un groupe de jeunes qui servent volontairement l’église du quartier. Un jour, Les Artistes amateurs et le Service jeunes se retrouvent parmi les participants au festival national du théâtre organisé par le ministère des Arts et de la Culture.

« Service jeunes a raflé plusieurs prix pour sa prestation. Mais je n’ai pas fait partie de cette équipe, car je m’étais engagé auprès des Artistes amateurs. Nous avions présenté la pièce Dokter Nipat de Dev Virahsawmy », indique-t-il. Petit à petit, il déploie ses ailes.

Une trentaine de clips

Dans les années 90’, Service jeunes devient Komiko. La troupe enchaîne avec plusieurs spectacles humoristiques notamment « Bel Parol », « Parol Sakre » et « Johnny », entre autres. Elle donne des représentations aux théâtres de Port-Louis et du Plaza.

« Mon frère Ludovic et moi avons décidé de prendre un nom de scène atypique. Nous nous sommes inspirés de notre grand-père. Il avait deux côtés, le bon et le mauvais. Sur scène, j’incarne le gentil qui est Ton Simon. Pour sa part, Ludovic est Ton Marcel. Notre nom de scène s’est graduellement frayé un chemin dans le cœur de notre audience. Depuis, on m’identifie comme Ton Simon là où je passe », dit-il avec le sourire.

En 2002, l’occasion s’offre à Ton Simon de faire de la radio. Un des animateurs de Radio Plus lui propose de se joindre à l’équipe. « Pendant trois à quatre mois, je participais dans l’émission Satini Riye et la rubrique “Sando Kan”, diffusée dans la tranche matinale entre 7 et 9 heures. Par la suite, l’occasion s’est présentée d’animer d’autres émissions » confie-t-il.

En 2003, Ton Simon se retire de Komiko. Il est en quête de nouvelles expériences. Quelques amis se regroupent et forment Trioco. Le groupe lance pas moins de 30 clips comiques sur DVD. Mais, l’aventure de Trioco prend fin en 2008 pour diverses raisons. Ton Marcel et Ton Simon ne disparaissent toutefois pas de la scène ! Les deux frères sont invités à de nombreux événements et représentations à Maurice comme ailleurs.

Denis Félicité confie que Ton Simon s’est greffé volontairement à sa peau. « Cependant, nous sommes différents. Je suis un grand timide. Ton Simon a la parole facile, aime rigoler, fait rire les autres sans effort et partage ses expériences de la vie. Pour mes deux enfants et mon épouse, je suis tout simplement Denis », ajoute notre interlocuteur.

Il ne cache pas le fait qu’il a besoin d’un moment de tranquillité pour se reconnecter avec le vrai lui. « Il est très important que je fasse ce travail sur moi. Après la radio et la scène, je mets de côté mon rôle de Ton Simon. Ce n’est toutefois pas toujours évident. Mais cela ne me déplaît pas. Quand je suis à la plage avec mes proches, les Mauriciens me reconnaissent et nous échangeons quelques mots », poursuit l’animateur d’Allo Maurice.

Outre le théâtre et l’humour, Denis Félicité prend plaisir à lire les journaux. Cette activité lui permet d’être au courant de ce qui se passe autour de lui. Ces sujets d’actualité et les doléances des auditeurs lui servent d’inspiration pour la rubrique Info Gag ou Snack Lepep qui reviendra bientôt sur les ondes.

Pour célébrer ses 25 ans de carrière en tant qu’humoriste, Ton Simon prépare un événement. Pour l’instant, il ne souhaite pas en dévoiler le contenu. « Je me penche aussi sur un projet. Le but est d’assurer la relève. Je veux partager mon expérience et guider les jeunes humoristes potentiels », explique-t-il.