La Cour a rejeté la demande de Sada Curpen de lever temporairement l’interdiction de voyager dont il fait l’objet. Le prévenu ne pourra donc pas assister aux funérailles de son père prévues ce vendredi 11 janvier, en France. Sada Curpen affirme qu’étant le plus jeune fils de la famille, il lui incombe d’accomplir les rites funéraires.
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«Aussi pénible que puisse être cette décision, elle ne peut compenser le risque que Sada Curpen puisse fuir la justice. » C’est en ces termes que la cour intermédiaire s’est prononcée, ce vendredi 11 janvier 2019, sur son refus d’accéder à la requête de Sada Curpen. Le prévenu, qui fait l’objet d’une interdiction de quitter le pays, demandait que l’ordre soit temporairement levé afin qu’il puisse se rendre en France pour assister aux obsèques de son père prévues ce vendredi. Feu Jeevanaden Curpen (71 ans) est décédé après avoir fait une chute le 25 décembre 2018.
Dans une brève déclaration à la presse à sa sortie de la Cour, Sada Curpen a dit être victime d’injustice avant de fondre en larmes. « Monn travers dan bokou linzistis. Mo pann resi asiste fineray mo papa. Mo met tou dan lame bondie », a-t-il lancé. L’habitant de Bois Pignolet, Terre-Rouge, est poursuivi pour blanchiment d’argent. Le procès, qui se déroule en cour intermédiaire, est arrivé au stade des plaidoiries. Celles-ci sont prévues le 21 février 2019.
Expliquant la décision qu’il a rendue le jeudi 10 janvier 2019, le magistrat Raj Seebaluck, vice-président de la division pénale de la cour intermédiaire, affirme qu’il s’est appuyé sur le fait que Sada Curpen n’a pas respecté, à deux reprises dans le passé, les conditions rattachées à sa remise en liberté sous caution. Sada Curpen est aussi confronté à un procès devant le tribunal de Pamplemousses pour non-respect d’un couvre-feu imposé précédemment par la cour intermédiaire dans le cadre de sa remise en liberté conditionnelle.
Double nationalité
La décision de la cour intermédiaire, prise dans l’après-midi du jeudi 10 janvier 2019, fait suite aux débats sur la motion de Sada Curpen dans la matinée. L’inspecteur Juggoo de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) s’est présenté en Cour, objectant à la requête de Sada Curpen. Le policier a soutenu que Sada Curpen risque de fuir une fois à l’étranger. Il a notamment déclaré que le prévenu détient la double nationalité mauricienne et française.
Le témoin a été contre-interrogé par Me Gavin Glover, Senior Counsel, un de ses avocats avec Mes Sanjeev Teeluckdharry et Alvin Juwaheer.Durant le contre-interrogatoire, l’inspecteur Juggoo a concédé que le passeport français et la carte d’identité française de Sada Curpen sont en possession de la police et qu’ils sont déjà expirés.
Quant à Sada Curpen, appelé à la barre des témoins, il a soutenu que c’est à lui d’accomplir les rites funéraires de son défunt père, étant le plus jeune fils de la famille. Dans son exposé, Me Yusra Nathire Beebeejaun, représentant la poursuite, a soutenu que le risque que Sada Curpen puisse fuir la justice est « réel ».
Me Gavin Glover a, pour sa part, dit ne pas comprendre l’objection de la poursuite. Il est d’avis que les délits reprochés à Sada Curpen sont passibles d’amendes uniquement. Il s’appuie sur la tendance générale adoptée sur ce type d’affaires. La Cour a penché en faveur de la poursuite.
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