Délocalisation des marchands de Decaen : forte opposition d’un groupe qui demande un sursis 

Un groupe de marchands de la foire de Decaen voit l’avenir en noir. Ils ont adressé une pétition au Premier ministre, lui demandant d’intercéder en leur faveur auprès des autorités concernées afin qu’ils puissent continuer à travailler à Decaen, à côté de la gare Victoria à Port-Louis. 

Tous les marchands ont eu un délai jusqu’au 31 août pour arrêter leurs activités à cet endroit qui doit faire partie du vaste chantier de construction du Victoria Urban Terminal. Il s’agit d’un méga projet appelé à transformer la gare Victoria, avec notamment des bâtiments pourvus d’échoppes où les marchands seront installés.

Les protestataires, eux, estiment que le moment est bien mal choisi pour les faire partir, soit à quatre mois des réjouissances de fin d’année. Généralement, ils profitent de cette période pour booster leurs ventes. Ce qui leur permet d’ailleurs de tenir tout le long de l’année. Mais dans la situation nouvelle, ils vont se retrouver sur des sites éloignés des badauds et le travail en pâtira. 

Le lord-maire, Mahfooz Moussa Cadersahib, qui s’est exprimé sur les ondes de Radio Plus a, pour sa part, expliqué la raison pour laquelle la revendication des marchands ne pourrait pas être prise en considération. Les marchands sont tenus d’évacuer les lieux à la date butoir du 31 août. C’est parce que tout le secteur sera placé sous la responsabilité de la compagnie de construction chargée des travaux. Même les membres du public n’auront pas accès au chantier et les mouvements des autobus à la gare Victoria seront eux aussi soumis à d’autres règlementations « à partir de la semaine prochaine », a dit le lord-maire.

C’est Ahmed, de Plaine-Verte, qui s’était fait le principal porte-parole du groupe de marchands opposés aux changements. Il a notamment déclaré sur les ondes que l’association des marchands ambulants qui a eu des discussions avec la mairie, c’est-à-dire la Street Vendors Association (SVA), n’a « rien fait pour les marchands ». À quoi le lord-maire a vivement réagi en disant que c’est le contraire qui est vrai : « Ou pa kapav dir ki assosiation pas ine fer narien. » Le lord-maire a fait comprendre que si on est parvenu à des solutions acceptables, on le doit aussi aux dirigeants de la SVA.

Mais Ahmed, lui, persiste et signe : il dit que lui-même et ses amis préfèrent s’en remettre au Premier ministre à qui d’ailleurs la pétition a été adressée.