Economie

Déficit budgétaire : quel lien avec les élections ?

budget Le Budget 2010 prévoyait un déficit budgétaire de 4,5 % du PIB, mais en 2011, le déficit était estimé à 4,3 % du PIB.

Le prochain Budget sera présenté la semaine prochaine dans un contexte électoral. La perception veut que le dernier Budget d’un mandat est davantage un exercice de « Père Noël » car, tout gouvernement essaie de multiplier les mesures populistes, afin d’assurer une réélection. Cela entraîne un déficit budgétaire plus conséquent. Mais est-ce vraiment toujours le cas ?

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Le prochain Budget est attendu avec une grande impatience et les attentes sont très grandes. C’est le dernier Budget du présent mandat gouvernemental, avec les prochaines législatives qui approchent. Selon la tradition, le dernier Budget est toujours perçu comme étant très sucré, avec davantage de mesures populaires pour mieux galvaniser les électeurs. Mais la réalité est parfois toute autre. L’histoire retiendra qu’il y a eu un changement de gouvernement en 1982, 1995, 2000, 2005 et en 2014, quelle que soit la nature du Budget présenté. 

Budget 2014

C’est Xavier-Luc Duval, alors ministre des Finances dans le gouvernement travailliste, qui présenta le Budget pour l’année 2014, le 8 novembre 2013, alors que les élections eurent lieu presqu’un an après, soit le 10 décembre 2014. Le déficit budgétaire était estimé à atteindre 3,7 % du PIB et la dette publique estimée à 54,8 % du PIB. Mais en réalité, le déficit budgétaire était à seulement 3,2 % du PIB, ce qui implique que le Budget n’avait pas vraiment été utilisé à des fins électoralistes. Toutefois, l’année suivante, le déficit budgétaire s’est alourdi pour atteindre 3,5 %. Cela s’explique par le fait que la nouvelle alliance au pouvoir a du réaliser des promesses électorales dans l’immédiat pour tenir parole, ce qui a eu un impact sur les finances publiques. 

Budget 2010

En 2010, les élections générales eurent lieu, le 5 mai. Mais le Budget pour l’année 2010 fut présenté, le 18 novembre 2009 par l’ancien ministre des Finances Rama Sithanen. Le Grand Argentier avait rappelé dans son allocution que ce Budget marquait une rupture dans les pratiques budgétaires du pays, car dorénavant, il s’étalerait sur une année calendaire, soit de janvier à décembre 2010. 

Selon la tradition, le dernier Budget est toujours perçu comme étant très sucré, avec davantage de mesures populaires pour mieux galvaniser les électeurs.

À noter qu’en 2015, l’ancien ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo a rétabli l’ancien système, c’est-à-dire, le retour à l’année financière se terminant au 30 juin. Sollicité pour une explication sur la différence, Dan Maraye, expert-comptable, nous dit que, dans le passé, Maurice devrait attendre les recettes sucrières pour préparer son Budget, ce qui fait que l’année financière était de juillet à juin, mais avec le temps, l’apport financier de l’industrie sucrière s’est considérablement diminué, rendant ainsi l’année calendaire plus attrayant et pratique. Le Budget 2010 prévoyait un déficit budgétaire de 4,5 % du PIB, mais en 2011, le déficit était estimé à 4,3 % du PIB.  

Budget 2005

Pravind Jugnauth,  ministre des Finances à l’époque, présenta le dernier Budget du gouvernement MSM-MMM, le 4 avril 2005, soit trois mois avant les législatives qui ont ramené les rouges au pouvoir. Le déficit budgétaire était estimé à 5 % du PIB, mais avait par la suite atteint le taux de 5,3 %.  L’année suivante, le déficit budgétaire était de l’ordre de 4,3 %. 

À noter que le Budget 2005 était loin d’être électoraliste, car il avait maintenu le ciblage de la pension de vieillesse introduit en 2004. D’ailleurs, dans son discours, Pravind Jugnauth avait souligné : « L’approche de ciblage mise en place l’année dernière en vue de réformer notre système de pension avait pour but ultime d’allouer des ressources supplémentaires aux personnes âgées, réellement méritantes. Malgré la controverse suscitée par cette décision, je suis pleinement convaincu de sa philosophie. »

Le déficit budgétaire (% PIB)

Année Taux
2018-2019 3,2 %
2017-2018 3,2 %
2016-2017 3,5 %
2015-2016 3,5 %
2014 3,2 %
2013 3,7 %
2012 2,5 %
2011 3,8 %
2010 4,5 %
 

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