La culture bio peut aider les planteurs mauriciens à économiser de l’argent, mais aussi à optimiser le rendement de leur récolte. C’est ce que nous explique Deepak Yardi, expert en microbiologie et Managing Director d’Aadicon Biotechnologies Ltd, entreprise commercialisant les fertilisants et pesticides Biosoil.
Pourquoi la culture de légumes bio ne séduit pas les planteurs à Maurice ?
Le gouvernement milite aujourd’hui pour encourager l’agriculture biologique. Cependant, certains hésitent à se tourner vers la culture bio à cause du coût et les pertes qui seront encourues avec la transition. Cependant, ces gens n’ont pas pris en considération le retour sur investissement. Prenons, par exemple, la culture de la canne à sucre sur un hectare. Elle coûte, traditionnellement, environ Rs 23 000, alors qu’en ayant recours à la culture bio, l’agriculteur déboursera dans les Rs 19 700. Ce qui représente alors des économies à hauteur de 14%. La culture bio va non seulement réduire de 20% le coût encouru pour les fertilisants, mais aussi optimiser le rendement des produits. Le potentiel existe pour la culture bio et il faut aussi considérer l’aspect prix, vu que les légumes bio se vendent plus chers.
Comment doit se faire la transition ?
Il est vrai que le planteur peut encourir des pertes durant la période de transition, passant de la culture conventionnelle à une agriculture biologique. Il faudra donc s’y prendre graduellement. Idéalement, la transition doit se faire sur une période de trois ans. Il faut commencer par réduire de 50 % l’utilisation de fertilisants chimiques la première année. Puis de 75 % l’année suivante et de 100 % lors de la troisième année. Aller vers le bio ouvrira également de nouveaux marchés pour nos exportations. De plus, avec les nombreux bienfaits, de plus en plus de Mauriciens et de touristes – soucieux de leur santé – opteront pour les produits bio.
Et la sécurité alimentaire dans tout ça ?
Je trouve inacceptable que nous importions autant de légumes et de fruits, alors que nous avons des terres agricoles qui ont été abandonnées. Il faut encourager la ‘high-tech farming’, et nous devons jeter les bases au plus vite pour récolter les bénéfices dans les années à venir. Accessibles aujourd’hui, les serres en polyéthylène sont des solutions viables pour encourager la culture de légumes, de fruits et de fleurs.
J’en ai moi-même quelques-unes. Sur une superficie de 560 mètres carrés, nous pouvons cultiver 60 000 roses annuellement. Ce qui représente des revenus de Rs 600 000 chaque année. Une serre en polyéthylène de cette superficie coûte environ Rs 700 000. Le planteur sort gagnant, vu qu’il doit accorder seulement deux ou trois heures par jour à cette culture.
En ce qui concerne le bétail, la race de moutons et de chèvres à Maurice n’est pas productive. Il faudrait alors songer à en importer et distribuer aux éleveurs. Un jour, j’espère qu’on verra s’accroître nos élevages de cerfs, de lapins et de chèvres. Les prix seront alors plus compétitifs et les éleveurs pourront aussi se tourner vers l’exportation.
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