Tous les grands partis sont secoués par l’exercice de distribution d’investitures. Une semaine après la dissolution du Parlement et malgré la durée minimale de la campagne électorale, les deux alliances peinent à finaliser leur liste de candidats. Cet exercice délicat ressemble à un accouchement aux forceps.
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Les secousses ne sont pas intenses chez le MMM. Étant donné qu’il fait cavalier seul, la demande d’investitures doit être relative, contrairement à s’il était en alliance. Tout de même, à la toute dernière minute, la direction du parti a dû trancher dans un cas qui échappe à son contrôle. Un groupe de militants de la circonscription no 15 (La Caverne/Phœnix) se sont farouchement opposés à la candidature de Zabeen Moraby pour des motifs « arriérés et rétrogrades ». Elle est remplacée par Fazleck Hosseny. La liste finale des candidats a été avalisée par les instances du MMM, samedi, et les candidats seront présentés au public durant la semaine.
Par contre, l’Alliance Morisien (MSM-ML) est touchée par des secousses, par occasion sismiques. Comme les coups de gueule de Sudhir Sesungkhur et Tulsiraj Benydin. Le ministre des Services financiers sortant s’indigne que son leader, Pravind Jugnauth, sacrifie un économiste (lui) pour des animatrices. Mais qui sait ? Il se pourrait qu’il paie les pots cassés des allégations de son ancien partenaire d’affaires et des « frasques » de son fils, qui ont défrayé la chronique plus d’une fois. Malgré son désaccord, il devait prendre l’avion samedi soir pour sa dernière mission ministérielle en se rendant au Fonds monétaire international, aux États-Unis. La politique n’a pas usé le réflexe revendicatif de Tulsiraj Benydin. L’ancien syndicaliste ne s’est fait prier pour dire haut et fort ce qu’il pense tout bas de sa mutation de la circonscription no 15 (La Caverne/Phœnix) à celle de no 20 (Beau-Bassin/Petite-Rivière). Les permutations qui se succèdent entre les candidats désignés provoquent aussi une certaine confusion chez les candidats eux-mêmes et leurs partisans.
Du côté de l’Alliance Nationale (PTr-PMSD), tout indique que le feu couvre sous la cendre, car beaucoup d’aspirants candidats seront laissés sur la touche, la liste de demandeurs étant trop longue. D’ailleurs, dans certaines circonscriptions, plus de cinq aspirants candidats labourent le terrain depuis de longs mois et, pour certains, depuis des années. À ce jour, on ne sait pas grand-chose par rapport aux candidats désignés, sauf dans les circonscriptions no 9 (Flacq/Bon Accueil) et no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes). Le leader, lui-même, Navin Ramgoolam, avoue, cette semaine, lors d’un point de presse, qu’il n’a pas encore décidé dans quelle circonscription il comptai jeter l’ancre. C’est du jamais-vu. Ses adversaires peuvent bien exploiter cette situation par la raillerie, en disant que la barque rouge-bleu vogue vers l’inconnu. Comme quoi, chez les deux alliances, il va falloir attendre le 22 octobre, jour du dépôt de candidatures, pour être sûr de leurs candidats.
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