Législatives 2019

Décryptage : ces politiciens hors-la-loi 

Les élections générales auront lieu le 7 novembre

Dans exactement 12 jours, les Mauriciens se rendront aux urnes pour changer la vie de 62 des 810 individus faisant jusque-là partie du commun des mortels. En cochant le bulletin de trois croix le jeudi 7 novembre, les électeurs les élèveront au rang d’Honorable Member. Ce noble titre est accompagné d’une kyrielle de privilèges qui coûte aux contribuables la bagatelle de Rs 2 milliards pour un mandat de cinq ans, comme relevé dans notre compilation de données (voir en page 11). 

Publicité

C’est la raison principale pour laquelle les candidats des principaux partis s’affrontent sur le ring sans prendre de gants. Jadis on disait que c’était de bonne guerre. Mais avec l’entrée en scène des réseaux sociaux, tel n’est plus le cas. Certains pataugent dans la boue. D’autres arpentent les égouts tels des rats. À dire vrai, très peu arrivent à ne pas franchir la ligne de la bassesse et du déshonneur. 

La campagne a pris une fâcheuse tournure avec les clips vidéo, les uns plus insultants que les autres, balancés sur la Toile. Des politiciens se servent de snippers pour lancer de la boue à leurs adversaires. Dans ce monde, pardon, dans cette jungle, les dinosaures, les tyrannosaures et les alligators politiques piétinent les principes et les valeurs. Tous les coups semblent être permis, aussi immoraux ou aussi illégaux soient-ils. Rien que pour se faire élire, nombre d’entre eux acceptent de l’argent, même si sa provenance est douteuse. Ils l’utilisent pour acheter la conscience des faibles, des défavorisés, des gens à problèmes… Ou encore pour faire leur marketing. N’a-t-on pas vu des dirigeants politiques se faire prendre en photo avec des barons de la drogue déguisés ? 

Une fois le dépôt des candidatures terminé, certains ont commencé à « vire baz » à coups de dizaines de milliers de roupies. Nos politiciens refusent de se rendre compte que les baz ne profitent qu’à environ 5 % des électeurs. Ces baz importent peu aux 95 % restants. Cette majorité-là les considère même comme source de pollution pour l’environnement. Alors à quoi bon mendier de l’argent au secteur privé, aux entrepreneurs et aux commerçants, ou encore d’accepter de l’argent sale pour financer les baz qui représentent plus de 75 % des dépenses des candidats ? Sans compter qu’ils devront être redevables à ces bailleurs de fonds s’ils sont élus. 

Est-ce pour cette raison que les maux de notre société ont été relégués à l’arrière-plan dans les discours de nos politiciens ? Rien de concret n’a été annoncé pour combattre l’indiscipline dans toutes les sphères de la vie. La politique de l’autruche que pratiquent nos politiciens ne fait qu’envenimer la situation. Leur réveil risque d’être brutal. Nous nous asseyons tous sur une bombe à retardement. La minuterie a été activée il y a longtemps par leur inaction. À quoi cela sert-il de donner Rs 9 000, voire Rs 10 000 aux personnes âgées si elles ne sont pas en sécurité ? Si elles continueront à vivre dans la peur de se faire agresser et dépouiller ? 

La meilleure façon de changer la vie d’une nation est de faire prévaloir la sécurité. Le bonheur et la prospérité d’une nation passent par la discipline. Singapour, auquel nos dirigeants politiques aiment faire allusion, est un exemple à suivre.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !