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Débats budgétaires : Xavier-Luc Duval dénonce les «faussetés» du budget

Le leader de l’opposition a donné le coup d’envoi des débats budgétaires à l’Assemblée nationale lundi matin. Pendant plus d’une heure et demie, Xavier-Luc Duval a dit tout le mal qu’il pensait du budget présenté par le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth.

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« L’exercice de jeudi dernier soulève plus de questions qu’il ne donne de réponses », a souligné l’ex-ministre du Tourisme de 2014 à 2016 et ministre des Finances de 2011 à 2014.

« Ce budget est présenté dans un contexte de mécontentement général, avec une grève de la faim qui venait de s’achever ; des allégations de corruption contre un « senior minister » et la démission de quatre membres du board de la Financial Services Commission, car on a essayé de les forcer à rétablir Alvaro Sobrinho (NdlR homme d’affaires angolais) pleinement dans ses activités ».

À cela, il faut ajouter le communiqué à en-tête du ministère du Logement et des Terres, annonçant la rupture des relations bilatérales entre Maurice et le Qatar. Communiqué qui sera annulé par un autre, émanant du ministère des Affaires étrangères.

Pour Xavier-Luc Duval, « le budget n’est plus un exercice de vérité. Il y a eu un désintéressement total. C’est un budget ‘menti-menti’. » Et de déplorer qu’il n’y ait rien sur « les investissements massifs à Agalega. Il y aura une piste d’atterrissage de 3 km, pratiquement de même longueur que celle de Plaisance (3,2 km) et qui accueille des Airbus A380. Il y aura aussi un port, mais aucun détail n’est mentionné dans le budget. »

Rien non plus sur le salaire minimum, supposé entrer en vigueur à la fin de l’année, ni sur le Brexit ni le vieillissement de la population.
Xavier-Luc Duval soutient que « beaucoup de choses ont été omises et cachées dans le budget. C’est normal, car nous avons un ministre des Finances à temps partiel qui assume aussi le rôle de Premier ministre, ministre de Rodrigues, etc. »

« Depuis les élections de décembre 2014, dit-il, le gouvernement n’est pas parvenu à honorer ses promesses, et ce n’est pas ce budget qui l’y aidera. Pour faire de Maurice un pays à hauts revenus d’ici 2023, comme l’assurait Pravind Jugnauth jeudi, il faudrait, selon le leader de l’opposition, une croissance de 5% chaque année. » Mais, nous sommes loin du compte. Vishnu Lutchmeenaraidoo (quand il était ministre des Finances en 2015), rappelle Xavier-Luc Duval, avait évoqué une croissance de 3,6% en 2014, comme étant une croissance « amnésique ».

Pour 2017, la croissance sera de 3,7% (selon Statistics Mauritius), alors que la Banque mondiale prévoit un chiffre de 3,5%. Quant à la dette publique, le gouvernement avait promis de la revoir à la baisse, en raison d’un niveau « alarmant », or, il est passé de 61% du Produit intérieur brut en 2014 à 66% actuellement.

Sur la création d’emplois, Xavier-Luc Duval soutient que, selon Statistics Mauritius, seuls 300 nouveaux emplois ont été créés en 2016, si l’on exclut les milliers de jeunes inscrits au Youth Employment Programme et les 4 000 autres sous le Skills Development Programme.

Drogue : Xavier-Luc Duval note que malgré les nombreuses saisies, le prix de l’héroïne et du gandia n’a pas varié, alors que celui des drogues synthétiques a diminué de moitié.

Abordant le tourisme, il déplore que des terrains soient donnés à bail à des néophytes pour construire des hôtels, sous le seul prétexte qu’ils ont des  «connexions »avec des puissants du jour. Ce domaine doit être laissé entre les mains des experts en la matière.

Xavier-Luc Duval note également que la bonne gouvernance est un thème qui a été oublié. « Il est incohérent que le gouvernement emprunte Rs 18 milliards d’un pays étranger, alors que les banques locales regorgent de liquidités. »

Le chef de l’opposition se dit très préoccupé par la politique d’éradication de la pauvreté du gouvernement qui ne semble être qu’un « mirage ». « Mettre fin à la pauvreté, c’est bien plus que de donner un peu d’argent, sans aucune mesure d’accompagnement. Nous sommes assis sur une bombe à retardement. »


Eddy Boissezon : «Le budget représente l’île Maurice de demain»

Le ministre de la Fonction publique Eddy Boissezon est catégorique concernant le budget. Il l’a qualifié comme salvateur. « Il y a maintenant la croissance dans le secteur de la construction. Le pays sera transformé avec les projets dans le secteur du bâtiment et il y aura un suivi de toutes les mesures annoncées », a-t-il dit. Ce dernier a aussi avancé qu’il y aura des mesures visant à rendre la Fonction publique plus efficiente.

Danielle Selvon : «Il y a un manque de projets sociaux-économiques»

La députée indépendante Danielle Selvon a souligné que le budget fait la part belle au social mais qu’il y a un manque de projets sociaux-économiques. Selon elle, Maurice doit œuvrer pour devenir un pays producteur. « Il faut avoir des smart villages, des projets agricoles urbaines et la production d’électricité solaire », a-t-elle dit.

Kalyan Tarolah : «Le budget a une vision claire pour le futur»

Le secrétaire parlementaire privé Kalyan Tarolah a lui indiqué qu’avec ce budget on a une vision claire du futur. « Le gouvernement compte faciliter la vie des gens. Le budget propose des mesures innovantes pour combattre la pauvreté », a-t-il déclaré. Ce dernier n’a trouvé aucun problème à ce que la Grande Péninsule aide le pays.

 

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