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Débat: Le Media Trust réclame une «Freedom of Information Act»

La Freedom of Information Act est-elle essentielle à la démocratie ? C’est sur ce thème qu’a été organisé le débat du Media Trust, au St James Court, à Port-Louis, mercredi. Le sujet est vaste et complexe. De quelle liberté parle-t-on exactement ?  Faut-il  une liberté totale ? Quid de cette Freedom of Information Act promise par les gouvernements successifs à Maurice ? La presse dit-elle tout et peut-elle tout dire ? Pour Ashok Radhakissoon, avocat et ancien président de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), l’accès à l’information doit être facile. à la question de savoir   si une Freedom of Information Act est essentielle à la démocratie, l’homme de loi répond non, car Maurice est déjà une démocratie. Par contre, cette loi est « essentielle pour le citoyen » dans la mesure où celui-ci à droit à l’information. D’ailleurs, précise-t-il, à Maurice l’on n’invente absolument rien. Au contraire, l’on est en retard à ce sujet, car une centaine de pays ont déjà une Freedom of Information Act. Le Rwanda est le dernier à l’avoir mis en pratique. C’était en 2013. Ashok Radhakissoon plaide davantage pour une Right of Information Act plutôt qu’une Freedom of Information Act : « Je veux une loi qui renverse les privilèges de ceux qui détiennent l’information. En obligeant les dirigeants à divulguer des informations, l’on amènera plus de transparence. Cela incitera notamment le citoyen à poser des questions pour obtenir des réponses. » Et de préciser qu’en Inde, la rétention d’information ou fournir de fausses informations au niveau de l’État et du gouvernement est passible de poursuites au criminel. Cette opacité à Maurice, Bhawna Atmaram la dénonce aussi. Enseignante et chroniqueuse, celle-ci déplore « le manque de transparence. Nous avons accès uniquement à ce que les officiels veulent bien nous communiquer ». Michaella Seblin, rédactrice en chef de 5 Plus et membre du board du Media Trust, estime que les journalistes ont « un devoir de vigilance » face aux intentions de ce gouvernement d’introduire la Freedom of Information Act. Elle rappelle à ce sujet que le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, dans une réponse parlementaire récente, n’a pas donné de délai quant à l’introduction de ce texte de loi. Elle souligne que le Media Trust « réclame la Freedom of Information Act, mais veut aussi du journalisme de qualité ». Michaella Seblin précise que le projet de loi doit être dessiné pas uniquement par les décideurs et fonctionnaires, mais doit se faire en collaboration avec la profession journalistique et le public en général. A ce sujet, Ashok Radhakissoon avoue avoir « peur quand je vois que ce sont des fonctionnaires, habituellement friands à dire non à tout ce qu’on leur demande en termes d’informations, qui rédigent les textes de  loi ». Krish Kaunhye, directeur de Top FM, déclare qu’il y a « le droit d’informer et le droit d’être informé. Le public a le droit à l’information ». Une Freedom of Information Act « apportera une bouffée d’oxygène à notre société ».
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