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De Mao à Mars : la conquête de l'espace par la Chine

Des personnes regardent une fusée Longue Marche 5B, qui transporte le module central de la station spatiale chinoise Tianhe, décoller du Centre de lancement spatial de Wenchang, dans la province de Hainan, dans le sud de la Chine, le 29 avril 2021
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La conquête spatiale de la Chine, qui se poursuit jeudi avec le lancement du premier module de la station spatiale chinoise (CSS), a commencé sous Mao il y a plus de 60 ans.

Pékin investit des milliards d'euros pour rattraper voire dépasser les puissances du secteur (Etats-Unis, Union européenne, Russie) en termes d'exploration, de recherche ou de lancement de satellites.

Voici les principales étapes de la conquête spatiale chinoise :

L'appel de Mao 

En 1957, l'URSS place en orbite terrestre le premier engin de fabrication humaine, Spoutnik. Le fondateur de la République populaire de Chine, Mao Tsé-toung, lance alors un appel à ses compatriotes : "nous aussi nous fabriquerons des satellites !".

La première étape se concrétise en 1970. Pékin lance son premier satellite : Dongfanghong-1 ("Orient-rouge-1"), du nom d'une chanson à la gloire de Mao... dont la mélodie sera diffusée plusieurs jours dans l'espace.

Premier homme 

Ce n'est qu'en 2003 que le géant asiatique envoie le premier Chinois dans l'espace, Yang Liwei. Il réalise 14 fois le tour de la Terre en 21 heures.
Avec ce vol, la Chine devient le troisième pays, après l'URSS et les Etats-Unis, à envoyer un humain dans l'espace par ses propres moyens. Depuis, elle mène régulièrement des missions habitées.

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La Chine a lancé jeudi le premier des trois éléments de sa station spatiale, la "CSS", dont la construction nécessitera jusqu'à fin 2022 une dizaine de missions

Modules et lapin 

La Chine avait été délibérément écartée de la Station spatiale internationale (ISS) qui associe Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens. Depuis, elle cherche à construire la sienne.

Pour y arriver, elle a d'abord lancé un petit module spatial, Tiangong-1 ("Palais céleste-1"), placé en orbite en 2011. Il était notamment utilisé pour l'entraînement des astronautes et pour des expériences médicales. 

En 2013, la deuxième astronaute chinoise dans l'espace, Wang Yaping, y a donné un cours de physique, télédiffusé en direct pour des centaines de millions d'écoliers et de téléspectateurs sur Terre.

Tiangong-1 a cessé de fonctionner en mars 2016. Ce "laboratoire" était considéré comme une étape préliminaire dans la construction d'une véritable station spatiale.

Autre date importante en 2013 : l'atterrissage sur la Lune du petit robot téléguidé "Lapin de jade", chargé notamment de prendre des photos. D'abord en panne, il a finalement été réactivé et a évolué sur la surface lunaire durant 31 mois.

chinois
Des centaines de passionnés s'étaient rassemblés sur les plages aux alentours pour prendre des photos du lanceur s'élevant dans les airs dans un panache de fumée blanche

En 2016, la Chine a lancé son deuxième module spatial, Tiangong-2. Les astronautes y ont réalisé des amarrages techniques.
Lune et GPS chinois 

Le programme spatial avait connu un rare revers à l'été 2017 avec le lancement raté d'une fusée Longue-Marche 5, cruciale car elle permet de propulser les lourdes charges nécessaires à certaines missions.

Ce contretemps avait conduit au report de la mission Chang'e 5. Finalement lancée l'an passé, elle a permis de rapporter sur Terre des échantillons de Lune - une opération inédite, tous pays confondus, en plus de 40 ans.

La Chine avait également frappé un grand coup en janvier 2019 avec une première mondiale : l'atterrissage d'un robot téléguidé (le "Lapin de jade 2") sur la face cachée de la Lune.

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La conquête spatiale de la Chine se poursuit

Le pays a également lancé l'an passé l'ultime satellite servant à finaliser son système de navigation Beidou (concurrent du GPS américain). 
En juillet dernier, il avait envoyé vers Mars la sonde "Tianwen-1", qui est actuellement en orbite autour de la planète rouge. Un robot téléguidé à roues devrait se poser en mai sur la surface martienne.

« Le rêve d'espace » 

Sous le credo de "rêve d'espace" du président chinois Xi Jinping, le pays vise désormais encore plus grand.

L'assemblage de sa première véritable station spatiale a donc débuté jeudi. Une fois sa construction terminée, la Chine deviendra le troisième pays à en construire une par ses propres moyens (après les Etats-Unis et l'URSS). 



Le géant asiatique prévoit également d'envoyer des astronautes sur la Lune d'ici à 2030 et d'y construire une base en collaboration avec la Russie.

Des scientifiques ont par ailleurs évoqué l'envoi possible de Chinois sur Mars, à un horizon plus lointain.

AFP

 

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