Economie

Culture organique : ces agriculteurs qui s’implantent dans le secteur bio

Raja Shadedeen, Jean Michel  Alexandre et Ewen Ian Beekharry Raja Shadedeen, Jean Michel Alexandre et Ewen Ian Beekharry

Afin d’encourager la culture organique et assurer une sécurité alimentaire, la première « Bio Farm » a été lancée à Britannia. Celle-ci s’étendra sur une superficie de 66 arpents. Treize agriculteurs s’engageront dans la production de fruits et de légumes bio. Rencontre avec trois d’entre eux.

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Raja Shadedeen, directeur de Gefutur Co. Ltd :« La demande pour ce type de produits est en hausse »

Après avoir dressé un constat du mode de consommation des Mauriciens, Raja a décidé de se lancer dans la culture de légumes et de fruits bio. Grâce à un investissement de départ de Rs 5,5 millions, sa plantation débutera d’ici deux mois.

« C’est un fait que les fruits et les légumes que nous consommons contiennent un taux élevé de produits chimiques. Après avoir fait des recherches approfondies, j’ai constaté que dans d’autres pays, les aliments bio sont très prisés malgré leurs prix élevés », indique Raja. Selon lui, la demande pour ces produits commence à prendre de l’ampleur à Maurice et pour débuter dans ce domaine, il faut avoir été formé.

Ainsi, Raja dit avoir suivi six mois de cours en culture organique en Allemagne et en Ukraine. « D’ici deux mois, la culture de légumes et de fruits, tels que les corossols, les fraises et les tomates, débutera. Elle s’étendra sur une superficie totale de cinq arpents », indique l’agriculteur.

Dans un premier temps, cinq personnes seront employées pour travailler dans la plantation. « Je cible principalement les grandes surfaces pour vendre les produits bio avant d’ouvrir mon propre point de vente », explique le directeur de Gefutur Co. Ltd.

Jean Michel  Alexandre directeur de Moringa Farm (Mauritius) Ltd : « Les Mauriciens sont conscients de ce qu’ils consomment »

Avec un investissement à hauteur de Rs 10 millions, Moringa Farm (Mauritius) Ltd se lance dans la production de moringa sur une superficie d’un arpent. L’objectif de l’entreprise : produire des infusions et des pilules à travers la transformation de feuilles de moringa.

« Le secteur agroalimentaire traverse des moments difficiles et il est confronté à des risques. Avec des imprévus climatiques et des maladies, le besoin de trouver de nouvelles techniques de production se fait de plus en plus sentir », dit Jean Michel.

Par ailleurs, il affirme que les Mauriciens sont de plus en plus conscients de ce qu’ils consomment. « Ainsi, nous avons décidé de produire le moringa qui est un aliment riche en éléments nutritifs. Ses feuilles seront écrasées puis séchées pour être transformées en poudre. Ensuite, la poudre sera utilisée pour faire des pilules et des infusions. Après le marché local, la firme ciblera d’autres pays pour l’exportation », explique le directeur d’entreprise.

Ewen Ian Beekharry, directeur de Mega Organic Farming Co. Ltd : « Une production de 100 à 150 tonnes de bananes bio par récolte »

Après avoir planté des légumes pendant cinq ans, Ewen se lance dans un créneau spécifique : la culture de bananes bio sans l’utilisation de produits chimiques.

« Mon projet concerne uniquement la culture de bananes, pas d’une façon traditionnelle. La culture se fera, en fait, sans utiliser de produits chimiques. On se servira de matières organiques et d’engrais naturels dans les champs », explique le planteur.

Selon Ewen, il y a un manque de bananes sur le marché local. C’est ce qui l’a d’ailleurs encouragé à se lancer dans ce secteur. « Grâce au lancement de la Bio Farm à Britannia, je serai désormais en mesure de produire à grande échelle sur une superficie de quatre arpents », souligne-t-il.

Sur cette superficie, il faut compter 2 800 plants de bananes. « Par récolte, on prévoit une production de 100 à 150 tonnes de banane. Dans un premier temps, nous ciblons le marché local. Mais nous envisageons la possibilité d’exporter nos produits vers l’Europe d’ici deux ans », indique le directeur de Mega Organic Farming Co. Ltd.

Rs 2 millions ont été investies dans cette culture. Il précise cependant que la banane bio se vendra plus cher. « Elle est actuellement au tarif de Rs 35 à Rs 40 le kilo, alors que la banane traditionnelle se vend à Rs 25 le kilo. »

 

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