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Craintes d’une nouvelle récession mondiale : Maurice n’est pas à l’abri d’un ralentissement économique

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale et met en garde contre une nouvelle récession. À Maurice, les économistes ne cachent pas leurs inquiétudes tout en recommandant des mesures pour aider le pays à affronter les vents contraires. 

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L’économie mondiale s’approche dangereusement d’une récession, prévient le FMI dans la dernière mise à jour de ses perspectives mondiales dévoilées le mardi 26 juillet. L’institution de Bretton Woods a d’ailleurs révisé à la baisse ses chiffres de croissance du PIB mondial pour 2022 à 3,2 % contre 3,6 % en avril dernier. « L’économie mondiale, encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. Le monde pourrait bientôt se trouver au bord d’une récession mondiale, deux ans seulement après la dernière », prévient Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI dans une note de blog. 

Des nouvelles qui ne rassurent pas. En cas de récession mondiale, Maurice sera touché et subira une baisse au niveau des arrivées touristiques et des exportations, souligne Sanjay Matadeen, économiste. « La guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix des matières premières et des aliments ont un impact sur l’économie mondiale. Le ralentissement économique mondial était donc prévisible d’autant plus que nous vivons dans un monde interconnecté. À Maurice, nous serons définitivement affectés en cas de récession », prévient l’économiste Arvind Nilmadhub. 

Plusieurs facteurs inquiétants 

L’économiste Nalini Burn partage les mêmes craintes : « Maurice est exposé en cas de récession de par nos importations et nos exportations ». Mais, au-delà de la récession qui guette, ajoute-t-elle, il y a plusieurs facteurs au niveau mondial qui sont inquiétants : la pénurie des matières premières, le manque de main-d’œuvre dans le secteur de la logistique qui influe négativement sur la chaîne d’approvisionnement. « Ces éléments ajouteront une pression supplémentaire sur la roupie », prévient-elle. « Tous les indicateurs sont au rouge et tant que la guerre persistera, on continuera à faire face à une disruption dans les chaînes d’approvisionnement et à une inflation élevée », renchérit Sanjay Matadeen. 

Comment se prémunir ? Pour Sanjay Matadeen, la Banque de Maurice va devoir relever son taux d’intérêt comme le font d’autres pays. « Ceci dit, toute hausse du taux d’intérêt entraîne une baisse de l’investissement et de la consommation, tout en affectant le taux de change », avance-t-il. Sanjay Matadeen recommande aussi que le pays dépende moins des importations. « Nous devons consacrer plus d’efforts sur la production locale », souligne-t-il. 

Nalini Burn estime, pour sa part, que le gouvernement doit venir avec des réponses fiscales et monétaires pour atténuer les effets du ralentissement économique mondial. « Il faudrait aussi parallèlement venir avec des changements structurels au niveau de notre mode de production et de consommation. Nous devons pour cela agir sur plusieurs fronts et horizons à la fois et investir là où il faut afin que nous soyons moins dépendants des importations et plus résilients tout en accordant une attention particulière au changement climatique », avance-t-elle. 

Quant à Arvind Nilmadhub, il recommande des mesures « protectionnistes », notamment pour protéger le pouvoir d’achat des Mauriciens, soulager les plus démunis ou encore pour booster la croissance. « La question est de savoir si ces mesures seront suffisantes. Quoi qu’il en soit, mesures ou pas, il faudra s’attendre à ce que des choses imprévues viennent affecter notre économie d’autant plus que nous vivons une ère marquée par des incertitudes », a-t-il conclu.

Ces 6 risques qui pèsent sur l’économie mondiale 

1. La guerre en Ukraine qui pourrait interrompre brutalement les importations européennes de gaz russe 
2. L’inflation qui pourrait demeurer obstinément élevée si la pénurie de main-d’œuvre reste trop forte
3. Un durcissement des conditions financières mondiales qui pourrait provoquer une vague de surendettement dans les pays émergents et les pays en développement ;
4. De nouvelles flambées de COVID-19 et des reconfinements qui risquent de freiner davantage la croissance en Chine. 
5. La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie pourrait provoquer une généralisation de l’insécurité alimentaire et des troubles sociaux ;
6. La fragmentation géopolitique risque d’entraver la coopération et les échanges à l’échelle mondiale.

Source : FMI

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