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CPE 2016 - Malvoyant : Naissen Kolanthan ou la force de réussir

Lorsqu’il s’est réveillé lundi matin, Naissen Kolanthan, 11 ans, était loin de s’imaginer ce qui l’attendait. « Je suis étonné de mes résultats. Je ne pensais pas faire aussi bien », lance-t-il, un sourire timide aux lèvres. Alors qu’il est encore tout petit, ses parents remarquent qu’il a des problèmes de vue. Une visite chez l’opticien confirmera leurs soupçons : Naissen est malvoyant.

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Naissen Kolanthan« Cela fut un choc pour toute la famille, confie sa grand-mère paternelle, Vinoda. Il portait des lunettes, mais l’opticien a fini par nous dire qu’elles étaient inutiles, car sa vue ne s’améliorerait jamais. Il est peut-être malvoyant, mais nous le traitons comme un enfant normal. »

Sa famille a été son seul soutien durant cette dure année, particulièrement sa belle-mère qu’il prénomme « mami ». Il y a trois ans, sa mère biologique est décédée des suites d’un cancer. Une perte qui a fortement secoué le petit garçon. Son père, Vanaissen, s’est alors remarié avec Satiamah.

Préparations

Une belle-mère sur papier certes, mais une vraie maman de cœur. « Grâce à elle, j’ai pu me préparer pour ces examens du CPE. Mami a été là jour et nuit pour m’aider. Elle m’a encouragé, même quand je n’y croyais plus… »

S’il n’y croyait pas au départ, c’est parce que son enseignante lui avait déconseillé de participer aux examens de fin de cycle primaire cette année. « Elle m’a dit que je n’avais pas le niveau requis, et que je n’avais même pas le niveau d’un élève de Std 4 ! Mami et toute ma famille m’ont donné la motivation nécessaire. Ma cousine a été d’un grand soutien également… »

Satiamah Kolanthan raconte que cela a été une année difficile. D’autant plus que Naissen n’a jamais pris de leçons particulières. « Au premier trimestre, il a obtenu cinq E. Cela s’annonçait mal, mais je me suis dit que si on s’y mettait tous, on y arriverait. C’est un garçon motivé qui montrait beaucoup d’intérêt pour ses études. Nous ne pouvions le laisser tomber. »

Mais cela n’a pas été facile tous les jours : « Parfois, je lui expliquais quelque chose plusieurs fois, mais il ne comprenait pas. Je sors pleurer un bon coup, et je reviens vers lui, plus calmement. Aujourd’hui, tout ce travail a payé. Je suis tellement fière … »

Détermination

Quelques semaines avant les examens, Satiamah et son époux décident de lever le pied sur les révisions. « Nous ne voulions pas lui mettre la pression. On s’est dit ‘arrive ce qui arrive’. Il était temps pour Naissen de montrer ce qu’il avait dans le ventre. C’est ce qu’il a fait. »

Dans un souci d’égalité des chances, des aménagements sont prévus pour les malvoyants. Ils bénéficient donc de trente minutes supplémentaires.

 

Reynolds Permal : «Les efforts ont payé»

L’école pour aveugles et malvoyants Lizié dans la main s’est démarquée cette année. Sur trois participations aux derniers examens du CPE, deux de ses candidats ont brillamment réussi. Reynolds Permal, directeur de l’institut, se dit fier et très heureux.

Toutefois, Naissen finissait toujours avant. « Lorsqu’il me disait qu’il avait fini avant le temps imparti, je me demandais s’il avait répondu à toutes les questions. Aujourd’hui, j’ai compris qu’il s’est bien débrouillé », confie Satiamah.

Naissen raconte qu’il a donné le meilleur de lui-même à ces examens. « J’ai fait ce que j’ai pu. Tout ce que je pouvais accomplir, c’était de faire de mon mieux. Notre déficience ne doit pas être un frein à nos rêves », conclut-il.

 

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